Entretien avec Neil, Vince, Ed et Krys de Demande A La Poussière

Bonjour, et merci de prendre quelques minutes pour répondre à mes questions. Est-ce que vous pouvez tout d’abord vous présenter et nous expliquer ce que vous faites dans Demande à la poussière ?

Vince : Je suis le batteur de Demande A La Poussière, d’abord en tant que batteur de session pour le premier album où j’ai découvert le style, puis en tant que membre du groupe à partir des lives.

Neil : Bassiste du groupe, j’ai rejoint l’aventure pour les lives en 2019.

Ed : Guitariste et producteur du projet

Krys : chant, guitare sur le second album, je suis à la base du projet.

D’où vient le nom du groupe, et pourquoi l’avoir choisi ?

Krys : c’est un livre qui nous a marqué et qui était une belle inspiration pour les textes du premier album. Donc c’est venu logiquement et rapidement comme une évidence que le projet devait s’appeler Demande à la poussière.

Comment en êtes-vous venus au metal, à la fois en tant que fan et en tant que musicien ?

Vince : “Le festin nous a réuni…” J’ai rencontré Krys à l’occasion d’une bonne bouffe chez Ed (passion commune à tous les membres du groupe!), qui m’a parlé de son projet d’enregistrer en une semaine un album de métal. Lui rétorquant que je n’avais jamais fait de métal, on en a conclu que ce serait une bonne idée. C’est comme cela que je suis venu à jouer ce style que j’affectionne particulièrement depuis.

Neil : J’ai commencé à m’intéresser à la musique avec le Punk et le Metal au lycée, au siècle dernier … En tant que fan puis en tant que musicien. Puis j’ai fait mes armes dans divers groupes, notamment en compagnie d’Edgard (Guitare) au sein de Würm.

Ed : Pareil j’ai commencé il y a bien longtemps en couvrant la plupart des styles de metal et bien plus… (fan et musicien) et la production en parallèle de tout cela .

Krys : Le metal est arrivé très tôt dans mon adolescence et j’adore les multiples facettes de cette musique.

Comment définirais-tu la musique de Demande à la poussière ?

Neil : C’est une musique organique, qui capture une matière noire autant dans la musique que dans les textes. Elle emprunte autant aux couleurs boueuses du sludge qu’à l’énergie du black metal. Elle exprime tout ce que nous sommes, dans tout ce que la vie nous a chargé au fil des ans, sous une lumière très crue, très négative, juste réhaussée d’un peu de lumière harmonique.

« Quiétude hostile » est le nouvel album du groupe. Comment s’est passé son écriture ?

Vince : Contrairement au premier album éponyme, on a pris le temps sur ce nouvel album d’aller au fond des choses, de la maquette aux pré-prods, le travail du son, les expérimentations, l’enregistrement et enfin le mix-mastering. On est des passionnés de son, et grâce à Ed et son Lower Tones Place Studio, on a eu la chance de pouvoir passer des semaines à bouger des micros, faire des essais de matos, tester différentes techniques pour aboutir à un son puissant et organique. C’était un travail passionnant qui s’est étalé sur une année.

La musique de Demande à la poussière est à la fois sombre et puissante. Comment parvienez-vous à cette alchimie ?

Neil : Nous nous sommes laissés aller à beaucoup produire pour ne pas hésiter à éliminer et arriver à une matière qui nous convient, tout en travaillant très vite la couleur du son sous la houlette d’Edgard au Lower Tones Place Studio. Les lives de la première tournée nous ont aussi appris ce que nous aimons dans cette musique et nous avons essayé d’y retranscrire l’énergie que nous ressentions au fil des concerts.

Ed : le projet a véritablement mûrie au travers des lives.

Pourquoi avoir choisi le français pour chanter et les titres des chansons ? C’est assez agréable et rare pour être notable.

Krys : encore une évidence car cela décuple la poésie et la force des images. La richesse de langue française et toutes ses nuances sont une réelle force. Donc écrire en français à permis de vraiment développer l’essence même de nos sentiments.

Où trouvez-vous l’inspiration quand il s’agit d’écrire la musique de Demande à la poussière ?

Neil : Dans la lassitude, la frustration et l’envie d’ailleurs.

Ed :  dans les chiffres impaires…

Krys : les chiffres paires basés sur du 3 temps

Quelle est votre piste préférée de l’album, et pourquoi ?

Vince : Je les aime vraiment toutes pour différentes raisons, mais pour en citer une, je parlerais de la première piste “Léger Goût de Souffre” pour son côté efficace et à la fois déroutant dans la figure rythmique. Je trouve qu’elle fait le lien entre le premier et le second album et elle représente bien ce qu’est DALP à la fois en termes de composition, de mixité des styles, de son.

Neil : “Quiétude Hostile” pour toute la négativité qui ressort de ce morceau.

Ed : Très difficile, mais la vidéo aidant… je dirais éréthisme.

Ça ressemblera à quoi un concert de Demande à la poussière, quand vous aurez le droit d’en refaire ?

Vince : A l’image des lives qu’on avait fait pour la promotion du premier album, je pense que ce sera très vivant, brutal. On est très attaché à ce qui se passe sur scène, il ne suffit pas de jouer une musique violente, il faut la vivre aussi. Mais il y aura certainement quelques petites choses en plus, on y travaille en ce moment.

Le confinement d’un musicien, ça consiste en quoi ? Beaucoup de musique avant tout ?

Vince : Heureusement qu’il y a la musique, personnellement ça m’aide à tenir dans cette période morose. Donc pas mal de travail sur l’instrument, travail de groupe pour la préparation des lives pour quand ça reprendra, et tout ce qui entoure ce projet. Ca nous occupe bien.

2020 a été riche en sorties d’albums. Quel serait votre album de l’année ?

Neil : Throes of Joy in the jaw of Defeatism – Napalm Death.

Ed : Ulver et Cult of Luna

Krys : Fuck the Fact, Metz

Merci pour vos réponses et à bientôt au détour d’un concert !

 

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