Da Vinci’s Demons – David S. Goyer

Les +

– Une reconstitution BBC approved

– Un scénario plus réussi qu’il n’y paraît

– Un casting globalement solide

 

Les –

– Un premier épisode raté

– Des touches de Fantasy assez peu assumées

– 8 épisodes, c’est peu…

Léonard de Vinci est l’inventeur qui monte à Florence quand il est repéré par les Médicis, qui règnent sur la cité. Alors qu’un conflit se prépare avec Rome, il se retrouve embarqué dans une aventure autour d’un Livre, de la guerre et de l’amour qui va l’obliger à faire des choix difficiles.

Da Vinci’s Demons est présentée comme une série de Fantasy historique. Ce genre est assez rare et coûteux à mettre en œuvre. C’est Starz, en partenariat avec la BBC, qui s’est lancée dans l’aventure en plaçant à la barre David S. Goyer (les Dark Knight de Christopher Nolan, ou Fondation actuellement) pour le scénario et Julie Gardner (Doctor Who) à la production. Pour quel résultat quand on regarde cette première saison ?

Léonard de Vinci est un jeune inventeur ambitieux qui est frappé d’un trauma lié à sa petite enfance. Remarqué par les Médicis, il va se retrouver au milieu des conflits qui secouent Florence. C’est sur ce postulat fort classique que commence Da Vinci’s Demons. Dès le générique, la série décide de jouer avec l’imaginaire lié à l’inventeur : ses fameux dessins sont à l’honneur. Présenté comme maniaque et artiste, De Vinci rentre assez vite dans le rôle des excentriques géniaux qui parsèment nos séries de genre (Doctor Who, Flynn Carson). Les défis qu’on lui oppose font de lui un héros.

Et ces conflits sont nombreux : dans la cité, les traîtres ne manquent pas ; à l’extérieur, le Vatican entend mettre au pas tous ceux qui s’opposent à l’autorité du Pape. Les huit épisodes nous plongent dans ces intrigues sans en faire trop, avec un bel équilibre entre Histoire et fiction. La reconstitution est plutôt agréable et soignée, même si on peut la trouver légitimement trop propre. La musique de Bear McCreary va dans le même sens, avec l’utilisation d’instruments moyenâgeux ou de nombreuses pistes à consonance religieuse.

C’est Sam Riley qui interprète de Vinci. Il s’en sort très bien, malgré un à priori négatif lié à son physique de jeune premier un peu baraqué. Il donne beaucoup de lui-même et son personnage bénéficie d’une écriture soignée.

L’à priori que j’évoque est lié au premier épisode de la série (intitulé Le Pendu). Dans cette introduction foutraque, David S. Goyer a décidé de poser toutes les intrigues en respectant le cahier des charges Starz. Résultat, le spectateur navigue entre intrigue politique, amoureuse, recherche de traître, introductions des nombreux personnages, scènes rentre-dedans. En une heure, tout y passe, ce qui rend l’ensemble confus. Riley se retrouve donc noyé au milieu de tout ça, coincé entre jouer son rôle et montrer ses pectoraux. Quand la série prend ensuite le temps de développer ses arcs narratifs, il réussit à tirer son épingle du jeu.

Il est bien aidé par le reste du casting. Si Laura Haddock (Lucretia) et le duo Elliot Cowan/Tom Bateman (les frères Médicis) sont très bons, la série profite surtout du talent de Blake Ritson, acteur que j’ai découvert pour l’occasion. Il interprète le comte Riario, âme damnée du Pape. Charismatique et savoureux dans son approche de méchant impitoyable, l’on attend chacune de ses apparitions avec impatience. Da Vinci’s Demons peut également s’appuyer sur quelques têtes connues, comme David Schofield (le père de De Vinci), Ian Pirie (Dragonetti) ou Alexander Siddig.

Ce dernier représente le fil rouge de l’histoire, qui lie le passé et le futur du héros. Siddig joue Aslan Al-Rahim, le mentor de de Vinci qui va l’orienter dans sa quête pour comprendre le sort de sa mère et l’aider à retrouver le Livre des Feuilles, qui contiendrait un savoir incroyable. La magie n’est jamais loin tout en restant assez discrète.

Cet imaginaire “discret” infuse tout au long des huit épisodes et va crescendo. Ainsi, les inventions de de Vinci sont steampunk dans l’esprit (robot, mitrailleuses, grosse Bertha, cinéma etc) sans que ce soit souligné ou appuyé particulièrement, car elles servent le scénario. Il en va de même visuellement : quand la série montre Excalibur ou une tête de dragon, c’est dans le décor ou lors d’un plan bref.

Le seul épisode Fantasy/Fantastique assumé est celui consacré à Dracula (Le Démon, épisode 6). L’on a droit à tout le folklore autour de l’Empaleur, mais ce n’est clairement pas le plus intéressant. Ce sont les intrigues politiques qui se lient en l’absence de de Vinci font avancer l’intrigue.

Conclusion

Da Vinci’s Demons est une série inégale, mais intéressante qui développe beaucoup d’arcs narratifs en peu d’épisodes. Malgré un côté confus dans le premier épisode, le spectateur ne s’ennuie jamais. La production est réussie et le budget se voit à l’écran.

Le cliffhanger de fin laisse nos héros dans une situation dramatique, comme il se doit. Je suis curieux de voir le résultat en saison deux.

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