Dimmu Borgir + Amorphis + Wolves in the Throne Room au Bataclan – le 23 Janvier 2020

 

 

 

Ce jeudi 23 Janvier se tenait une date unique en France, le passage de Wolves in the Throne Room, des grands finlandais d’Amorphis et du groupe cultissime Dimmu Borgir. Forcément cette date ne pouvait avoir lieu qu’à Paris, chanceuse que je suis, et dans la belle salle du Bataclan.

Un concert à ne surtout pas manquer étant donné l’affiche aussi grandiose qu’intéressante.

Je pense d’ailleurs que pas mal de monde était du même avis que moi, car lorsque je suis arrivée, la file d’attente pour accéder à la salle était incroyable… D’ailleurs, à cause de cela, j’ai loupé une grande partie du set de Wolves in the Throne Room (et pourtant, j’étais arrivée en avance à la base).

Je me place tant bien que mal du coup dès mon arrivée, sur un spot stratégique afin de bien voir la scène et surtout d’avoir un bon son.

 

 

Les américains de Wolves in the Throne Room se donnent à fond sur leur cascadian black metal dont les morceaux (par leurs longueurs) pourraient faire pâlir n’importe quel groupe de doom. Une moyenne de 10 minutes par titres (voire plus). Le groupe n’est pas très communicatif, mais c’est aussi leur genre musical qui veut ça. On ressent l’influence du black metal scandinave dans leur son. Les touches ambiantes nous plongent dans un univers où semble régner la nature à l’état brut, glaciale, montagnes et forêts nordiques. Le son entre les instruments, la voix et les samples est parfaitement équilibré. La fumée envahit la scène et enveloppe les musiciens tel un brouillard épais infranchissable. Ce qui colle parfaitement avec l’imagerie et la musique du groupe. J’entends quelques riffs organiques à la Primordial (surtout dans les plans de la batterie) ce qui n’est pas pour me déplaire. Les petites mélodies à la guitare accompagnants les riffs extrêmes de black metal sont très bien composées et offrent de belles envolées aux morceaux. L’un des guitaristes accompagne le frontman vocalement mêlant voix black de ce dernier avec des chœurs néofolks forts intéressants. La double pédale du batteur ne faiblit pas, ces parties sont relativement simples mais s’avèrent très efficaces (un grand côté tribal), sans parler des riffs en allé retours à la guitare, typique du genre.

La salle se remplit de plus en plus, mais le public reste néanmoins très timide face à WTR.

La fin du concert s’annonce un peu brutale, pas d’au revoir, pas de merci, juste un timide « Hey » de la part du frontman.

Toutefois, les frères Weaver et leurs musiciens de session nous ont révélé un set riche en émotions et en voyages.

C’est maintenant au tour d’Amorphis de monter sur les planches du Bataclan.

Je dois avouer que s’il y avait bien un groupe que j’attendais avec impatience ce soir, c’était bien celui-ci. Avant que les Finlandais n’arrivent sur scène, un sample à la fois aérien et moderne se fait entendre, ponctué de coups de stroboscope aveuglants. Amorphis fait ensuite son entrée sur scène scandé par la fosse.

Dès le premier morceau The Bee issu de leur dernier album en date, Tomi Joutsen, le frontman, nous montre l’étendue de ses capacités vocales en variant chant saturé profond et très caverneux avec une voix claire parfaitement maîtrisée dont le timbre aérien me donne des frissons.

Leurs riffs de guitares et de claviers nous offrent un allé simple jusqu’en Egypte.

A la fin du premier titre, le public lève et frappe dans leurs mains à l’unisson. Dès le début du concert, le public est très réactif, et je dois avouer que je ne me fais pas prier pour les suivre. Beaucoup de charisme se dégage du frontman. Nous avons là des musiciens de haut vol !! La frappe du batteur est excellente, les soli des guitaristes sont parfaitement exécutés, ils sont riches et nous font décoller les cervicales. Le chanteur est, d’après moi, simplement, l’un des meilleurs chanteurs de Metal. Ma retenue est juste sur les soli claviers ; mais il ne s’agit que de mes goûts personnels, car j’ai toujours trouvé que les soli de claviers pouvaient vite rendre kitch selon le son de celui-ci. Je suis plus adepte des soli de Monsieur Santeri sur album. Je remarque dans le pit, sur ma gauche, un petit gamin juché sur les épaules de son père remuant la tête frénétiquement sur les rythmes saccadés du morceau Heart of the Giant, issu lui aussi du dernier album.

Les Finlandais, en plus d’être de très talentueux musiciens sont aussi très chaleureux sur scène. Tomi annonce avec fierté (et il y a de quoi) que le groupe Amorphis fête actuellement ses 30 ans de carrière ; ce n’est pas rien ! Et le public leur réserve un superbe accueil en chantant en choeurs les refrains des titres cultes du groupe et en brandissant leurs mains vers le haut.

La Setlist était vraiment top, leur nouvel album a été bien représenté grâce aux deux titres cités plus haut ainsi que The Golden Elk ou encore Wrong Direction. J’ai trouvé ça d’ailleurs assez couillu de la part des musiciens de ne pas avoir sélectionné que les titres extrêmes de leur répertoire étant donné les autres groupes à l’affiche. En disant cela, je pense notamment au titre House of Sleep. Il y a eu aussi de belles surprises comme Sign From the North Side joué pour la première fois depuis 2015 ! Mais en ce qui me concerne, les plus belles surprises de la soirée, ce sont les titres issus de mon album favoris (Tales from the Thousand Lakes) : Into Hiding et Black Winter Day. Sans parler du morceau Against Windows de l’album Elegy !

Les soli de guitares s’enchaînent avec ceux du claviériste sans oublier aussi quelques petits soli de basse fort bien joués.

Les Finlandais d’Amorphis nous ont concocté une setlist aux petits oignons, j’étais très curieuse de les voir ce soir, pour savoir si Tomi chantait aussi bien sur scène que sur album, et bien je n’ai pas été déçue du tout !! Il est incroyable et très bien accompagné car ses musiciens sont tous aussi doués.

Pour clôturer et finir cette soirée en beauté, il n’y avait plus qu’à Dimmu Borgir de venir en remettre une couche afin d’apporter la cerise sur le gâteau. Même si j’avais vu le groupe cet été, j’avais hâte de voir ce qu’il nous réservait pour le show parisien.

Un sample d’entrée un peu longuet et très typé électro avant de passer aux choses sérieuses. Dimmu attaque son concert avec l’excellent titre The Unveiling issu du tout dernier album en date des Norvégiens : Eonian. Après la fin du premier titre, nous avons eu le droit à un petit bugg de la part du groupe, les samples se sont mélangés et il y a un micmac sonore, heureusement le problème a été rapidement réglé. Shagrath toujours aussi charismatique était très en forme. Très théâtral, il maintenait son public d’une poigne de fer. Autant dire, que ce groupe, j’ai eu l’occasion de le voir à plusieurs reprises sur scène, mais honnêtement, c’était la meilleure prestation du groupe. L’ambiance qu’ils ont réussi à créer était à la fois planante, lunaire et pleine d’énergie. Le jeu des lumières était exceptionnel, le son des samples également, lorsque les chœurs retentissaient, c’était à croire qu’une véritable horde de chanteurs et chanteuses étaient sur place. Dès que les premières notes des titres The Serpentine Offering ou le magistral Dimmu Borgir ont retenti, le public était comme transcendé par autant de puissance. Pour accentuer l’efficacité de leur set, les Norvégiens ont eu une idée exquise : commencer le titre Puritania sans le moindre effet sonore, uniquement à coup de stroboscope. C’était d’une intensité incroyable. Lorsque le riff blackisant de Council of Wolves and Snakes issu du dernier album (mon titre préféré d’Eonian) je peux vous dire que nous étions nombreux à travailler nos cervicales ! Le son de Dimmu était particulièrement stupéfiant !

Et histoire de finir cette date de façon magistral, les derniers titres que Dimmu nous a offert n’étaient autre que : Progenies of the Great Apocalypse, Mourning Palace et Rite of Passage. De quoi donner le sourire à tous les metalleux présents dans la salle.

En sortant de ce concert, j’ai entendu de nombreuses personnes du public dire qu’ils avaient eu aussi déjà vu Dimmu Borgir plusieurs fois, mais que ce soir, ça avait été réellement la meilleure prestation du groupe Norvégien. Je suis complètement de leur avis.

Un grand merci à Garmonbozia pour cette affiche exceptionnelle. Ce concert était majestueux !

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