Depuis 2012, la ville de Mennecy dans l’Essonne propose un festival Metal avec des artistes locaux, nationaux et internationaux.
J’ai eu l’occasion de participer à de nombreuses éditions en spectateur et j’ai apprécié le côté presque familial de ce fest qui se déroule dans le magnifique parc de la commune.
Retour sur cette édition des 13 et 14 septembre 2019 avec deux très belles affiches au programme.
Premier jour : Vendredi 13 septembre
Le groupe The Butcher’s Rodeo initialement prévu a été contraint d’annuler sa venue.
Après un remaniement du running-order ce sont donc aux Jades que revient l’honneur de lancer le festival. Il est trop rare dans les concerts de voir une formation 100% féminine. C’est chose faite avec ce quatuor jouant dans un style Rock Metal. La qualité des compos est à la hauteur et elles sont bien maîtrisées. Le groupe fait preuve de maturité sur scène et ça se ressent.
Au tour de Lonewolf Corp. de prendre le relai, les influences sentent bon le Heavy Metal et le groupe a du caractère. Malheureusement, je n’ai assisté qu’aux 3 premiers morceaux car je suis parti interviewer les Tambours du Bronx (à lire sur le site d’eMaginarock).
Alors que la salle commence à se remplir, je reviens juste à temps pour KOB qui investit la scène. C’est aussi un groupe de Heavy Metal. Les musiciens veulent en découdre, il y a une bonne énergie. Les compos sont remarquablement bien exécutées et le chanteur fait très bien le job.
Puis c’est au tour d’ADX, groupe de Speed Metal, d’œuvrer. Ce groupe existe depuis 1981 et les paroles sont en français. Ils ont de nombreux albums à leur actif, se sont séparés, puis reformés et plusieurs musiciens sont passés dans cette formation. Le chanteur (qui me fait penser immanquablement à Robert Plant) est très en voix. Le groupe est survolté et enchaîne les solos et la double pédale en cascade, le public est fan et répond présent.
Arrive à présent Sidilarsen, des musiciens originaires de la ville rose. Leur style Metal/Électro/Rock est très efficace. Les paroles en français sont partagées par le chanteur et un des 2 guitaristes. Je note que les samples arrivent dans le mix (eh oui, le côté électro). La puissance dégagée par les Toulousains ouvre la porte au premier Wall of Death et aux premiers slams du festival. Il faut dire que les morceaux sont taillés pour la scène. Le spectacle est extrêmement bien rôdé et la décoration est très soignée. Pour terminer, le groupe, aux textes humainement engagés, fait chanter le public sur la fin de leur concert avec le morceau « Des Milliards », ce qui produit un effet plus qu’appréciable pour clôturer leur set.
Jusqu’ici nous avions affaire à des groupes nationaux. Voici que le premier groupe international entre en piste avec les New-Yorkais de Prong.
Formation de Metal/Indus/Hardcore que j’ai découvert en 1996 avec l’album Rude Awakening et je n’avais jamais eu la chance de les voir en concert. Le trio conquiert le public assez facilement. Il faut dire que le groupe envoie du lourd.
Tommy Victor le chanteur/guitariste (qui reste le seul membre d’origine) est visiblement heureux d’être ici et fait des allers-retours avec le bassiste lui-même littéralement branché sur secteur. Prong prouve que sa longévité tient en partie au fait que la scène est son terrain de jeu, il sait capter son auditoire. Visible incompréhension sur la durée du set prévu avec la prod du festival car on voit les musiciens surpris de devoir l’écourter de plusieurs chansons. Ils concluent donc sur « Snap your fingers, Snap your neck », avant de céder leur place.
On termine donc avec Septicflesh, formation grecque de Death Metal Symphonique en clôture de cette première journée. L’esthétisme du groupe est soigné et rien n’est laissé au hasard. La décoration sur scène est travaillée et les musiciens jouent costumés. Côté public, les fans connaissent bien les chansons car je les entends pendant que je shoote. Il y a beaucoup de fumée, les lumières sont sombres et souvent à contre-jour. Après chaque chanson, ils passent derrière les panneaux qui décorent le plateau. Pendant ces pauses des intermèdes se font entendre afin de ne pas laisser la tension retomber. C’est un show théâtralisé, peut-être parfois un peu trop et je regrette que l’on ai trop entendu les samples dans le mix et moins les guitares et la basse.
Eye Stage (scène extérieure)
Cette année, une petite scène extérieure nommée la « Eye Stage » a vu le jour. Cette scène Outdoor permet à 5 groupes du label MusikOeye de se produire en marge du festival Indoor (les concerts seront calés pendant les changements de plateau de la grande scène afin que les spectateurs puissent assister à tous les concerts sans contraintes).
Le premier groupe à monter sur la Eye stage est Blod. Un trio (chant, guitare, batterie) de Doom Metal. L’ambiance Doom se fait bien sentir avec des riffs bien lourds, une voix posée et une atmosphère pesante (les lights rouges en continu pendant tout le set renforcent cette ambiance). La formation a tenu les festivaliers en haleine pendant l’installation de Sidilarsen.
Moonskin vient ensuite se produire juste avant Septicflesh. Cette formation de Heavy Doom nous plonge de suite visuellement dans son univers tant son esthétisme est travaillé. Telle une prêtresse, la chanteuse tente d’envoûter les spectateurs par son jeu de scène tandis que les musiciens la secondent fidèlement et musicalement dans cet envoûtement. Une musique riche et aux multiples facettes, plutôt efficace.