Effroyable Noël chez le Carnoplaste !

Horreur ! Funeste nouvelle ! Fatalité ! Voilà l’affichette que l’on trouve d’ores et déjà partout dans les couloirs du monde littéraire !

Autrefois, les lemmings se jetaient en bandes dans la mer pour s’y noyer. Aujourd’hui, demain, ce seront donc les fort méritoires auteurs du Carnoplaste, qui, victimes des dérives capitalistes d’un éditeur dont le terrible sobriquet aurait pourtant dû leur mettre la puce à l’oreille, se précipiteront les uns après les autres dans le vide. Horrible, épouvantable destin que d’être amené à en finir de la sorte.

Reste a espérer que ces artistes mettront autant d’inventivité dans ces moments ultimes que dans les aventures échevelées qu’ils auront élaborées pour le fatal éditeur. Que leurs fins seront esthétiques et variées. Que d’aucuns accumuleront les sauts périlleux carpés jusqu’à l’ultime instant. Que d’autres, au terme d’exemplaires sauts de l’ange, s’écraseront avec magnificence, christiques, les bras en croix sur les rochers. Qu’il y en aura pour jouer la carte surréaliste en plongeant la tête la première pour finir plantés à l’envers dans le sable. Que les plus atrabilaires d’entre eux choisiront une zone à marée noire afin que leur dépouille raidie, huileuse et de couleur d’obsidienne, le doigt accusateur pointé vers le ciel, serve d’avertissement muet aux promeneurs animés par une très banale ambition littéraire.

Ce ne sera au fond que justice. Les invendus partent au pilon, les invendeurs sont jetés au rebut. Pour les uns comme les autres, l’écrasement est au bout. Œuvres et auteurs ont rarement été dissociables : leur demander de le rester jusque dans la mort apparaît donc comme une demande entièrement légitime. Et si pour des raisons d’hygiène il n’est pas possible d’inclure les carcasses des écrivains worst-sellers dans la composition de la pâte à papier, il est de bon ton que les uns et les autres aient au moins une fin comparable.

Reste que si les écrivains sont nombreux au foisonnant catalogue du Carnoplaste, le rythme d’un auteur jeté depuis le haut des falaises toutes les heures apparaît quelque peu excessif. Le procédé nous semble hélas vouloir suivre une norme stakhanoviste peu compatible avec les activités artistiques. Le suicide, même pratiqué à visée esthétique ou promotionnelle, montre ici clairement ses limites.

Des limites ? Ce serait oublier que chez le Carnoplaste, éditeur d’enquêtes flirtant avec les limites du rationnel comme celles du légendaire Harry Dickson, et d’aventures où l’affolant, le bouleversant, le démentiel, le surnarturel ou l’abracadabrantesque font loi, il n’y a aucune limite. Aussi sera-t-il demandé aux auteurs, taillables et corvéables à merci, de se suicider plusieurs fois.

Qu’on se le dise. Qu’on achète les fascicules du Carnoplaste pour éviter à ces pauvres hères la répétition de leurs tourments. Et que l’on affûte ses crayons. Car, nul ne parvient à expliquer pourquoi, il se murmure que le Carnoplaste chercherait d’ores et déjà de nouveaux auteurs pour l’année à venir.

Le site du Carnoplaste : http://www.lecarnoplaste.fr/

Le Carnoplaste sur mythologica :

« Revoir Rome » par Tristan Lhomme

http://www.emaginarock.fr/revoir-rome-tristan-lhomme/

« La Mort aux tentacules de poussière » par Robert Darvel

http://www.emaginarock.fr/la-mort-aux-tentacules-de-poussiere-robert-darvel/

« Les Porteurs de deuil » par Robert Darvel

http://www.emaginarock.fr/les-porteurs-de-deuil-robert-darvel/

 

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