Anthologie Destination Mars

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Mars, quatre lettres qui ont une signification depuis bien longtemps, du dieu romain de la guerre à cet astre, grand, rouge et mystérieux. Cet astre suffisamment loin pour nous permettre de développer notre imagination.

La Planète Rouge a enflammé les esprits, des voyages interplanétaires de la science-fiction à la mythologie imaginaire d’une planète qui a offert des images splendides à notre génération.
Mars, ici, est le centre de deux études et de nouvelles inédites mélangées à des textes déjà parus. Un volume pour satisfaire les fans de la science comme ceux qui préfèrent encore rêver la tête en l’air.
Des auteurs de toute la Francophonie vous invitent à bord de leurs textes pour un voyage qui sera passionnant mais garanti plus court que celui qui attend les « martionautes » du futur !

Destination Mars est une anthologie dirigée par Marc Bailly. Elle comprend douze textes et deux articles sur Mars dans la littérature et le cinéma.

Enthousiasmée par le sujet, j’attendais avec impatience de découvrir les textes figurant dans cette anthologie, tant la planète rouge a déjà fourni de la matière aux écrivains de tous poils. Malheureusement, l’enthousiasme est bien vite retombé. Les textes, dont une partie a déjà été publiée dans d’autres recueils ou magazines, m’ont paru fades, plats et dénués de cette énergie que j’espérais. Outre les écarts de taille (la plus courte nouvelle fait 4 pages, la plus longue 55), j’ai été déçue par la maigre présence de la toponymie martienne, pourtant riche, et qui aurait dû, à mon sens, être mise plus en valeur. L’évocation de la planète rouge demeure légère tout au long de l’anthologie, mettant davantage en avant le côté humain. Au final, je n’ai pas eu l’impression que Mars soit particulièrement à l’honneur. Cinq textes ne m’ont pas paru mériter leur place dans une anthologie martienne… ou peut-être n’ai-je pas réussi à comprendre l’objectif de l’anthologiste. Voyons cela en détail.

Le syndrome martien, Brice Tarvel : encroûtés dans le train-train d’une ambassade terrienne sur Mars, un homme et une femme finissent par découvrir les véritables habitants de la planète. Une nouvelle qui verse un peu trop dans la facilité et rappelle un texte de Ray Bradbury. Elle n’est pas désagréable à lire, mais un peu fade. J’ai trouvé que l’auteur avait une définition bien particulière de ce qu’est un mammifère.

Les sculpteurs de Mars (publiée en 1998), Jean-Louis Trudel : plutôt orientée jeunesse, cette nouvelle raconte brièvement un incident majeur de la vie de deux jeunes gens partis en exploration. Elle laisse un goût d’inachevé.

Celui qui attend (écrite en 1973, réécrite pour l’anthologie), Dominique Douay : des anciens prisonniers sont envoyés sur Mars pour l’explorer. L’idée de base est intéressante mais le traitement reste léger, sans profondeur.

Le caillou de Mars (publiée en 1971 et 1989), Jean-Pierre Andrevon : un caillou, ramené de Mars, provoque une épidémie mortelle sur Terre. Une idée assez classique, avec un récit éloigné de la planète rouge, mais dont la profondeur est très agréable. La meilleure nouvelle de l’anthologie.

Mars l’ancienne, Gulzar Joby : deux couples âgés sont envoyés pour coloniser Mars. Cette nouvelle, la plus longue du recueil, souffre de sauts temporels désagréables et de longueurs qui nuisent au texte dont l’idée de départ, pourtant, aurait mérité un traitement plus dynamique. Une lecture pénible.

Le Gaucho de Mars (publiée en 1997), Jonas Leen : un Gaucho, installé sur Mars avec son troupeau, devient l’acteur involontaire d’une prise de contact hors normes. Un récit dynamique, bien ancré dans la thématique et, enfin !, une véritable immersion dans l’atmosphère de Mars. Excellent texte.

118h avant la fin, Hugo Van Gaert : la plus courte nouvelle de l’anthologie. Un dialogue entre un capitaine de vaisseau et son ordinateur de bord. Carrément hors sujet, je n’ai pas compris ce qu’elle venait faire là.

Restez chez vous, Marc Van Buggenhout : dans l’esprit de Martians go home !, cette nouvelle raconte l’histoire de deux missions terriennes en route pour Mars. Elles découvrent, non sans surprise, que la planète est déjà fortement colonisée. L’idée est très sympathique mais son traitement manque de vigueur et j’aurais trouvé plus agréable de ne pas connaître le fin mot de l’histoire dès le début.

Les Chants de Mars, Jean-Jacques Girardot : le dernier survivant de l’humanité décide d’ériger sur Mars une réplique de la Tour Eiffel. Un texte intéressant, bien écrit, mais où Mars occupe une place plutôt anecdotique.

Aube dernière, Thierry Di Rollo : un fils enterre sa mère sur Mars. Ce texte, très subjectif, ne m’a pas convaincue. Une fois encore, Mars n’est pas le centre du récit : on ne reconnaît la planète que parce qu’elle est nommée.

Ciel rouge, Sable rouge (publiée en 1999), Frank Roger : deux pensées différentes s’affrontent parmi des colonies martiennes. Cette « nouvelle » est rédigée comme un synopsis, empêchant le lecteur de prendre part à l’histoire. L’ensemble est désagréable, il donne l’impression de lire un résumé de ce que l’auteur aurait pu écrire. La fin tragique laisse froid, de par le traitement narratif.

John Carter vs Olympus Mons, Daniel Walther : que dire de ce texte ? John Carter, capitaine de cavalerie, sur Mars ? Je n’ai rien compris à cette nouvelle, séparée en six parties. Elle m’a fait l’effet d’un essai à l’objectif assez obscur, mais j’avoue ne pas être sensible à ce genre de chose.

En définitif, une anthologie très décevante, peu à même de nous faire voyager sur ou vers Mars. Des textes trop différents, que ce soit en style, en taille ou en qualité et un objectif de l’anthologiste qui demeure, pour moi, un mystère total.

Destination Mars, collectif
Éditions du Riez
342 pages

18,90 €

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