Un roman déroutant mais qui fonctionne extrêmement bien.

CE N’EST PAS LE GENRE DE CONTE DE FÉES OÙ LA PRINCESSE ÉPOUSE UN PRINCE. C’EST CELUI OÙ ELLE LE TUE.
La jeune et timide Marra, dernière fille d’un souverain au royaume convoité, assiste impuissante aux mariages de ses deux sœurs avec le prince Vorling. Car, après la mort mystérieuse de l’aînée, la cadette a dû la remplacer pour tenter de donner enfin un héritier au triste sire.
Quand Marra découvre l’ampleur de la cruauté de Vorling, elle ne peut demeurer simple spectatrice plus longtemps : si elle veut sauver sa sœur et empêcher le sort funeste qui l’attend elle aussi, alors la princesse doit tuer le prince.
Pour mener à bien son plan, il lui faudra recruter des alliés hauts en couleur : une sorcière capable de parler aux morts et sa poule possédée par un démon, un honorable chevalier en disgrâce et une fée marraine particulièrement douée pour les malédictions.
Un roman au scénario surprenant
Le moins que l’on puisse dire, concernant ce roman, est qu’il est surprenant. Là où les contes de fées, ou même la romantasy actuelle, voient les princesses épouser leurs princes, après moult péripéties, ici le but de Marra va être de se débarrasser de lui définitivement. Et il faut avouer que Vorling donne vraiment envie de ne pas lui sauver la mise. La manière dont T. Kingfisher gère son roman, avec des descriptions courtes, percutantes, mais aussi un rythme rapide, des péripéties qui s’enchaînent pour notre plus grand plaisir… contribuent clairement au bonheur du lecteur. La naïveté de l’héroïne aide clairement à s’attacher à elle et à sa petite bande hétéroclite.
Des personnages atypiques
Et justement c’est l’hétéroclicité de ce groupe qui va également nous ravir. En effet entre Marra, Agnès, Fenris et la poule on a de quoi sourire, mais aussi suivre l’histoire. Car T. Kingfisher a à la fois bâti chacun d’entre eux pour qu’il soient bien définis et construits dans l’ensemble du récit, mais aussi contribue efficacement à le faire avancer. Et cela fonctionne sans difficultés, le lecteur suivant les péripéties proposées et surtout dévorant les trois cent cinquante pages du roman en très peu de temps, aidée par le style particulièrement fluide de l’autrice.
Nettle and Bone est une excellente surprise et il mérite amplement la précision concernant le Prix Hugo qu’il a remporté. Première plongée dans les univers de Verso et c’est un franc succès : la traduction est soignée, bien corrigée, avec une couverture intéressante et une fabrication impeccable. A découvrir d’urgence !