Un récit original et poétique, fort en rebondissements.

» Vous qui entrez ici, abandonnez tout espérance. « Merveille architecturale élancée vers le ciel, RocheÉtoile a connu la gloire avant une chute brutale. La ville sainte de la déesse sans visage est maudite, réduite à l’état de nécropole depuis que les eaux de son lac et de ses puits sont devenues poison mortel, victimes du mystérieux mal d’onde.
Sept ans après le drame, l’archiviste d’un royaume voisin se rend dans la cité défunte avec pour mission de reconstituer le récit de ses derniers jours. Mais il s’avère bientôt que Roche-Étoile abrite encore, dans le dédale de ses ruelles, quelques âmes égarées. Ici un forgeron, là une chevaleresse, et d’autres qui gardent dans ce labyrinthe les sombres secrets du passé.
Un récit original et poétique
Il y avait bien longtemps que je n’avais lu un roman aussi original.
De par sa plume, tout d’abord : celle d’Anouck Faure est très travaillée, on en apprécie les tournures de phrases tant que les nuances et le vocabulaire. C’est un style littéraire plein de poésie, qui adhère parfaitement au récit.
Car l’histoire développée ne manque pas non plus d’originalité. Cette cité diaphane saisie dans la désolation est aussi belle qu’effrayante, et j’ai adoré en parcourir les rues désertes, frissonner au rythme des pas de l’Archiviste. Le décor déployé ici est magnifique, ses reliefs font partie intégrante d’un récit qui s’écrit en huis clos, au fur et à mesure que les mystères se dévoilent.
Un personnage énigmatique et ambivalent
De l’Archiviste, nous ne saurons rien de prime abord sinon sa fonction : envoyé d’une autre ville, il a pour mission d’élucider la chute de la Roche Etoile. Cette perspective le rend très mystérieux, et si la première partie du récit sait malgré tout nous le rendre sympathique, quelques doutes s’installent au fur et à mesure que le scénario progresse, nous laissant à penser que la réalité n’est peut-être pas si simple…
D’autres personnages gravitent autour de l’Archiviste, eux aussi vaporeux. S’ils ont une réelle profondeur, la distance avec laquelle ils sont décrits, l’absence d’éléments les caractérisant les rendent lointains.
Couplés avec le décor fabuleux de cette cité abandonnée, ces protagonistes nous donnent l’impression d’évoluer dans un rêve, au sein duquel les frontières se brouillent entre la réalité et l’illusion.
Un final riche en révélations
Mais La cité diaphane ne se contente pas d’être un récit poétique et métaphysique. Le scénario est également passionnant, ponctué de nombreux rebondissements. La fin nous apportera des réponses qui m’ont totalement déstabilisée, révélatrices de la grande inventivité de l’autrice.
La cité diaphane est donc un très beau roman, aussi poétique que riche de rebondissements.