Un conte nordique young adult des plus réussis.

L’histoire débute à Nidaros, capitale de la Norvège, au Xe siècle de notre ère.
La christianisation du pays progresse et les vieux dieux sont de plus en plus contestés. Lors d’un grand banquet en présence de l’envoyé du pape, Osmond se met à déclamer une formidable saga, en hommage aux traditions vikings, comme un pied de nez au prêtre.
Les oreilles des participants entendent alors l’histoire de Gyda, chamane issue d’une peuplade de la forêt. La prophétie dit d’elle qu’elle aura deux fils, aussi vaillant que courageux, mais qui mourront jeunes. Suite à une traitrise, elle parvient à en sauver un et à s’enfuir dans la forêt. Commence une vie sauvage pour Roderik, simple et intense. Mais qui peut vraiment se cacher de son destin ? Qui peut rester sourd aux appels de l’aventure ?
Retour aux sources nordique
Aurélie Herdelé nous propose un roman plongeant le lecteur dans la Norvège du Moyen-Âge tout d’abord, alors unie sous la bannière d’un seul roi. Puis le lecteur est transporté par le scalde au cœur de l’époque mythique des grands guerriers nordiques et de leurs divinités. La recette fonctionne très bien et on se retrouve plongé avec délice au cœur des récits mythologiques en suivant Gyda et Roderik ainsi que les deux jeunes femmes qui les accompagnent dans les forêts nordiques, les villages et au cœur des batailles.
Une aventure étonnante
Le scénario qui nous est proposé, avec ses deux niveaux, est assez classique sur le principe mais est cohérent et satisfait pleinement le lecteur. On y retrouve Gyda qui fuit avec son fils et deux autres femmes, avant que l’Homme ne vienne se lancer dans son destin pour l’accomplir. L’atmosphère mythique, mystique même, de certaines scènes, les personnages, tout est mis en place pour que le lecteur soit fasciné par cette aventure et dévore les deux cent vingt pages de ce livre.
Des personnages forts
Les personnages proposés au cours de ce roman sont à la fois forts et attachants. Particulièrement Roderik évidemment, mais sa mère ou encore son frère ont eux aussi un rôle capital à jouer dans cette histoire. Personnellement j’aime beaucoup Roderik que je trouve très bien construit. Oui c’est un héros mythique, avec tout ce qui va avec, mais il a aussi ses failles et cela le rend particulièrement humain. Il est parfaitement adapté à un public young adult d’ailleurs, n’étant pas trop simple mais sans entrer dans des complexités inutiles.
Avec Malemort Aurélie Hardelé gagne son pari de proposer un roman à la fois immersif et court, tout en préservant le côté mythique de son histoire. Le lecteur se promène sur les terres de Norvège aux côtés de Roderik avec grand plaisir et la poésie qui se dégage de l’ensemble du récit est impressionnante. Une belle lecture, un joli conte, parfait pour les soirées automnales sous le plaid…