Un roman original au charme suranné.
Le regard sans cesse accroché au ciel, constellé de bombes allemandes, Sarah Brown n’a pour toute richesse que sa valise, baptisée Humphrey, de bonnes intentions et une bienveillante inefficacité… Mais lorsqu’elle croise la route du fidèle Harold, un balai égaré par une sorcière londonienne, c’est pourtant bien à elle qu’il incombe de le restituer à sa propriétaire. Avec son chien David, Miss Brown découvre alors l’île Moufle, nichée entre la Forêt Enchantée et la Commune de la Faërie, où se dresse une petite maison curieusement nommée « le Fort Intérieur »…
Un roman au charme suranné
Ce roman, initialement paru en en 1919, nous transporte dans un passé parallèle où la magie affleure. Ici, pas de grands mages ni de grandes démonstrations de puissances. Simplement des êtres humains qui, quand l’occasion se présente, jettent un ou deux sorts pour améliorer leur quotidien. En ce sens, le personnage du magicien Richard est assez drôle. La description de sa rencontre fourmille d’inventivité. L’ensemble est assez poétique, et s’inscrit dans un décor original.
Des personnages excentriques et attachants
Ce récit suit deux personnages principaux. Tout d’abord une sorcière novice, que j’ai trouvée touchante dans ses interactions et ses tentatives pour bien faire. Ensuite Sarah Brown, qui ne manque pas de charme elle non plus. Accompagnée de son chien David, Sarah traverse cette histoire avec une grande mélancolie. D’une manière générale, les protagonistes présentés ici sont excentriques chacun à leur matière, atypiques autant qu’attachants.
Un morceau de vie plus qu’une histoire
Au cours de ma lecture, j’ai surtout eu l’impression que l’autrice cherchait à nous présenter une tranche de la vie de ses personnages. L’intrigue ne mène nulle part en particulier ; on y retrouve ni quête, ni d’aventures extraordinaires, ni d’objectifs à atteindre. Les lecteurices accompagnent simplement ces quelques personnages pendant un bout de leur cheminement. Cela m’a déroutée, car la quatrième de couverture m’avait surtout préparéeà découvrir les mystères du Fort Intérieur. Je reconnais cependant qu’un tel scénario doit être difficile à résumer.
L’ensemble est très joliment illustré par Anouck Faure, que je ne connaissais pas du tout dans ce registre visuel.
Deux autres nouvelles viennent compléter l’ensemble, aussi étonnantes que le roman.
Ce roman nous propose donc un récit hors du temps, empreint de charme, de nostalgie et d’imaginaire.