Bonjour ! On se retrouve pour parler de La tragédie de l’orque, tome 1 de la trilogie baryonique de Pierre Raufast, en cours d’édition au format poche chez Pocket.
2173. L’humanité se remet progressivement de la grande migration climatique qui a décimé sa population. Le progrès scientifique est au point mort.
Seule perspective possible : mettre la main sur les gisements d’antimatière qui doivent se cacher quelque part dans l’espace. A cette fin, des mineurs d’espace-temps génèrent des trous de ver pour explorer les strates de l’Univers.
Sara et Slow sont ainsi embarquées dans le module Orca-7131. Mais une avarie improbable transforme cette mission de routine en catastrophe. Une expédition de la dernière chance s’organise alors – une tentative de sauvetage qui va peut-être marquer le retour de la denrée devenue la plus rare : l’espoir.
Un point que j’ai bien aimé, c’est le traitement du côté post-apocalyptique. On est tellement habitué à des univers où l’humanité s’entredéchire, où la technologie et la civilisation s’effondrent, que c’était rafraichissant d’avoir ce point de vue : oui, l’humanité va devoir subir de gros changements à cause du réchauffement climatique, mais ce n’est pas une condamnation à la violence. Pour tout vous dire, j’avais même oublié au début le contexte et je pensais que cela se passait juste dans le futur.
Dans ce futur, les IA ont une grande place, ce qui résonne avec ce que nous vivons actuellement et l’essor des IA ces dernières années. J’ai bien aimé le parti pris de l’auteur de dire que les IA ne seront jamais complètement autonomes. J’ai cependant trouvé cela terrifiant de voir à quel point les personnes de ce monde étaient assistées dans toutes leurs tâches, tout au long de leur vie, par une IA. Il y a bien entendu des opposants à ce fait, mais je trouve que l’auteur les a rendus un peu trop caricaturaux pour qu’ils soient pris au sérieux.
De manière générale, je n’ai de toute façon pas du tout été convaincue par les personnages. J’ai trouvé qu’ils manquaient beaucoup de profondeur. Même s’ils ont chacun des caractéristiques propres, ils sont assez ennuyants et prévisibles. De toute façon, tout est prévisible dans ce livre. J’espère que la suite aura un peu plus de rebondissements inattendus. Parce que là, une grosse partie du livre est consacrée à des détails techniques. Ce n’est pas gênant, même si vous ne comprenez pas tout, parce que l’auteur fait en sorte que tant qu’on comprend dans les grandes lignes, on puisse suivre l’action. Mais le peu de progression qu’il y a dans l’histoire, on le sent arriver à dix kilomètres. J’espère qu’il s’agissait seulement d’une volonté de l’auteur de poser les bases de son univers avant de continuer.
Un autre point qui m’a posée problème, c’est la temporalité. Il est censé se dérouler des semaines entre chaque événement et le livre se déroule sur plusieurs mois… mais on ne le ressent pas du tout. Tout aurait bien pu se passer en deux semaines. Ca aurait pourtant été l’occasion d’approfondir le ressenti des personnages face à ces longues périodes.
Alors, qu’en conclure ? En soi, ce livre a des faiblesses. Néanmoins, il se lit rapidement et je ne peux m’empêcher d’avoir envie de donner une chance à sa suite, parce qu’il y a tout de même des petits éléments qui titillent la curiosité. J’espère cependant que le rythme s’accéléra un peu et que les personnages gagneront en profondeur et en sympathie.