Un roman percutant, parfois un peu excessif à mon goût.
Les machines sont au service de l’homme dans sa vie quotidienne, et les robots intelligents programmés pour aimer font même de parfaits compagnons. Trop, peut-être. Au point que l’humanité prend peur et décide de les liquider. Un génocide cybernétique dont Nobod réchappe par la grâce d’un bug inopiné.
Pour survivre dans un monde hostile, elle va devoir dissimuler sa véritable nature et composer avec l’humain. Ses épreuves ne font que commencer.
Ce roman plein de suspense se lit avec beaucoup de facilité, mais m’a néanmoins dérangée par certains aspects.
Un style qui va droit à l’essentiel
Le style est simple, précis et direct. Il va à l’essentiel, peut-être un peu trop par moment. J’ai eu par exemple quelques difficultés à m’identifier au personnage principal. Nobod, qui semble au contraire si portée par les émotions et dont on défend le côté humain, est décrite avec une plume incisive, presque robotique. Ce style acéré sert en revanche parfaitement le suspense et la violence du scenario.
Un scénario très bien ficelé
Le récit, très bien ficelé, m’a rapidement happée. Le suspense est présent à chaque page et rend le roman difficile à lâcher. Les personnages existent, et permettent de porter le message avec d’autant plus de force.
Le propos de ce livre est fort : écologie, dérives de la société, acceptation de la différence… L’ensemble est porté avec une certaine violence. C’est très cruel, parfois à raison, d’autres fois trop pour moi. Certaines descriptions froides et dramatiques sont excessives à mon goût, et donnent la sensation d’une débauche d’hémoglobine gratuite.
Déranger pour faire bouger les lignes ?
Certains aspects de ce roman m’ont donc semblé moins crédibles que d’autres (c’est d’ailleurs un trait que je fais très souvent aux romans de science-fiction). Il est probable néanmoins que l’auteur ait volontairement cherché, par ce roman, à déranger ses lecteurs, à les questionner sur le champ des possibles. On peut dire que c’est réussi !
La machine à aimer est donc un roman dérangeant, dont la violence poussera sans doute ses lecteurs à réfléchir.