Entretien avec Thomas, fondateur de WNTRHLTR

Bonjour, et merci de prendre quelques minutes pour répondre à mes questions. Est-ce que tu peux tout d’abord te présenter et nous expliquer ce que tu fais dans WNTRHLTR ?

Je m’appelle Thomas, je suis à l’origine de ce projet, qui au départ était un projet solo et finalement j’ai eu envie de m’ouvrir sur des pistes différentes avec des musiciens qui font partie de mon cercle d’amis. Actuellement je suis au chant et à la guitare !

D’où vient le nom du groupe ?

Le nom du groupe est d’abord en rapport avec le peintre Franz Xaver Winterhalter, d’origine bavaroise, qui d’un jour à l’autre se retrouve propulsé à la cour d’Angleterre en tant que peintre de la cour. Son existence fut tiraillée entre ses racines germaniques et son futur en tant qu’immigré anglais, compliqué de s’épanouir quand on est pas reconnu par ses contemporains et renié par ses connaissances passées… Cette question de dualité est omniprésente dans l’album, mais sur d’autres points.

Comment en es-tu venu au metal, à la fois en tant que fan et en tant que musicien ?

Ma première approche du métal, c’était à mes 11 ans, je m’en souviens comme si c’était hier, mon cousin m’avait conseillé d’acheter l’album de Pantera « far beyond driven » ainsi que le premier opus de Soulfly qui sortait à peine ! Grosses découvertes, j’ai enchainé sur Slipknot et Korn, puis Deftones et finalement c’est le punk hardcore qui m’a le plus séduit à l’époque. Je suis aussi passé par des trucs dont je rigole un peu aujourd’hui, type finntroll !

En tant que musicien, je n’avais pas forcément prévu de faire du « metal », je cherchais un moyen d’exprimer des émotions relativement fortes par le biais de la musique. Ça aurait très bien pu être dans un délire à la Chelsea Wolfe ou Emma Ruth Rundle, mais la puissance qu’on a pu provoquer en repète m’a paru évidente pour l’avenir des morceaux.

Deu.Ils est le nouvel album du groupe, le premier. Comment s’est passé le travail dessus ? Qui écrit la musique et qui se penche sur les paroles ?

Les morceaux étaient déjà écrits, nous avons repris certains passage pour les rendre plus nerveux, plus dynamiques et ajouter une touche post black metal qui nous plaisait beaucoup. Concernant les paroles, j’ai intégralement écrit pour tous les morceaux, car l’ensemble étant très personnel, je ne me voyais pas les faire écrire par quelqu’un d’autre. Pour la musique, j’ai apporté les harmonies de base et le reste a été un travail de groupe, afin de créer quelque chose de cohérent.

D’où est venu ce titre pour l’album ? Il est assez étrange mais je sais qu’il a un sens particulier….

Un peu étrange à la lecture effectivement ! Il se traduit en deux points, d’abord DEUILS, au pluriel et Deux Ils, pour évoquer toujours cette dualité.

Où trouves-tu l’inspiration quand il s’agit d’écrire de la musique ?

Je me suis beaucoup inspiré des phrases trouvées pendant mes instants de méditation ou suite à des séances de psychanalyse qui m’ont beaucoup aidé à traduire toutes ces émotions. Il y a aussi des clins d’œil sur la rythmique des paroles et la manière de chanter ces textes, par exemple à Isis, Yob, ou encore amenra.

Mon grand père avait écrit un recueil de poésie (Le poids du sang) suite à la seconde guerre mondiale et son implication dans l’armée française puis en tant que résistant, j’ai également puisé mon inspiration dans certains de ses textes .

Quelle est ta piste préférée de cet album, et pourquoi ?

C’est une question très compliquée parce que ces 6 titres ont déjà fait l’objet d’une sélection par rapport à tous les morceaux déjà composés et que l’on n’a pas pu inclure, mais je dirais Light.

Light c’est vraiment le morceau le plus brut, qui a été le plus évident pour moi, tant dans l’écriture des riff que dans la manière dont l’ensemble s’accorde. Sa fin brutale me fait toujours un petit effet !

Comment s’est déroulé le travail sur l’artwork de l’album ? C’est une photo de mon grand ami Samuel Guigues, prise dans les hautes alpes ! j’adore son esthétique et son univers, c’est d’ailleurs lui qui a pris les photos promo avec une ambiance chaude et froide à la fois, c’est assez génial.

Pour la partie graphique, c’est ma grande amie Leslie Guidez qui s’est chargée de créer quelque chose de sobre, qui avait du sens pour moi au niveau symbolique et esthétique. La dualité représentée par ces deux demi cercles, une seule couleur et le reste en noir et blanc pour faire un clin d’œil aux flyer punk hardcore qu’on pouvait trouver dans les années 90 et un autre clin d’œil à l’école du bauhaus, que j’affectionne particulièrement.

Qu’y-a-t-il de prévu niveau clip pour soutenir cette nouveauté ? Une lyric vidéo est déjà sortie mais d’autres choses sont-elles en production ? Il y a un clip en préparation, qui devrait sortir à la rentrée, juste avant la release party sur laquelle on travaille actuellement !

N’est-ce pas trop compliqué de se mettre en scène devant la caméra lorsque l’on est musicien ?

C’est un exercice très particulier, surtout quand on chante ses propres émotions je pense. J’ai toujours eu envie de partager mais souvent je ne savais pas comment et je crois que par la musique j’ai trouvé un moyen d’exprimer tout cela tant au niveau sonore que visuel.

Quand est-ce que l’on pourra découvrir WNTRHLTR sur scène ?

Apriori à la rentrée ! Nous travaillons sur de nouveaux morceaux et quelques surprises, afin d’apporter un plus au live.

2022 est une année riche en sorties d’albums. Quel serait ton album de l’année pour le moment ?

J’écoute tellement de styles différents que je pourrais t’en donner 10, j’ai énormément de mal à dire ce qui se hisserait au-dessus de tout, mais je dirais que le dernier album de Fontaines D.C. m’a particulièrement plu.

Merci pour tes réponses et à bientôt au détour d’un concert !

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