Entretien avec Nico, chanteur de Protogonos

Bonjour, et merci de prendre le temps de me répondre. Peux-tu tout d’abord te présenter et nous expliquer ce que tu fais dans Protogonos ?

Je suis Nico et j’occupe le poste de chanteur au sein du groupe.

Comment en es-tu venu au rock et au metal ?

Je suis tombé dans la culture rock via les vinyles de mon père lorsque j’étais jeune adolescent, dans les années 90. On parle ici de découvertes comme Led Zeppelin, Jimi Hendrix, Rainbow, pour les plus marquantes.
Un peu plus tard, j’ai découvert Iron Maiden et Megadeth via des copains au collège et ensuite, ça a été le début de l’engrenage infernal

Silent Oppressor est le nouvel album de Protogonos. Comment s’est passée la composition ? Qui écrit la musique, qui se penche sur les paroles ?

Silent Oppressor a été écrit pendant la période de confinement.
On venait de sortir notre premier album, on s’est retrouvé enfermé un mois après.
On a d’abord essayé d’exister au travers des réseaux avec cet album, mais on a vite réalisé que la situation pourrait durer et qu’il fallait rebondir.
Donc, plutôt que de subir la fatalité, on a profité de ce temps qui nous était offert pour travailler sur de nouvelles choses, mais aussi et surtout, remettre en question notre manière d’écrire et de produire.
On a d’abord œuvré à produire des singles et en parallèle, on continuait le travail d’écriture pour l’album.

Musicalement, c’est Aurel (Guitare/production) et Ben (Guitare) qui travaillent principalement à la création. Chacun apportant ensuite ses parties à ce qu’ils ont déjà grandement cadré.
Tout cela menant souvent à des évolutions, mais qui restent le plus généralement mineures relativement à leur travail d’écriture. C’est ensuite que j’interviens et pose les lignes de chant.

Concernant l’écriture des paroles, c’est quelque chose qui m’incombe. Je dois reconnaitre que je suis assez fermé aux textes qui ne sont pas les miens parce que lorsque je les interprète sur scène, je me trouve plus à l’aise et concerné par quelque chose que j’ai écrit personnellement. Néanmoins, tout est possible.

Où trouves-tu l’inspiration quand il s’agit d’écrire de la musique ?

Alors, pour la musique, ce n’est pas moi mais je vais essayer de retranscrire les choses le plus fidèlement.
On a fait évoluer notre style au travers de nos 3 opus pour arriver à l’idée que nous en avions initialement. Il y’a d’abord les idées originales de Ben, qui proviennent essentiellement de sa culture Metalcore des années 2010, pour l’essentiel, mais aussi et surtout un gros travail de veille musicale effectué par Aurel sur les sons anciens et actuels.
Le Metalcore est un style qui a beaucoup évolué, qui s’est beaucoup diversifié et dont les codes ont été exploités de manières très différentes parfois. Il fait un gros travail d’analyse pour se les approprier et les intégrer dans notre musique, particulièrement pour cet album.

Comment est-ce que vous avez bossé sur l’artwork de cet album ?

On a travaillé avec Pierre Alain D. de 3MMI Design.
Il avait déjà réalisé celui de From Chaos To Ashes (notre premier album).
C’est quelqu’un qui prend la peine et le temps de se plonger dans les paroles pour s’immerger dans sa mission. Très à l’écoute et imaginatif.

On a identifié dans ses croquis quelque chose qui symbolisait une des thématiques centrales des paroles de l’album et on a travaillé ensemble à développer cela pour aboutir à l’Artwork.

On a voulu ici symboliser une forme de « déconstruction mentale ». L’album est une invitation à la remise en question et à, précisément, déconstruire parfois des idées que l’on imaginerait pas remettre en question, pour pouvoir les mettre en relief et prendre du recul.

Quel est ta chanson préférée de l’album et pourquoi ?

On aura tous une réponse différente à donner j’imagine, mais la mienne est sûrement notre premier single « Embrace Your Truth ». Musicalement je trouve qu’elle a une dynamique très positive et c’est un condensé fidèle de ce qui fait aujourd’hui Protogonos. Et par ailleurs, c’est un texte très personnel qui s’adresse à tout le monde, mais que j’ai écrit pour mon fils qui avait à peine plus d’un an à l’époque. Ceci expliquant sûrement cela.

Trois clips sont sortis, en support de cet album. Y a-t-il d’autres choses de prévues ?

En fait, il en est sorti quatre. Trois sous forme de single en 2021 et, tout récemment pour la sortie de l’album, nous avons sorti celui de notre titre « Scars ». On va en effet encore présenter du contenu dans les semaines, mois à venir. Un clip live, dont nous avons fait la captation cet été lors de notre passage au Cabaret Vert. Un lyrics clip, qui viendra un peu plus tard et, vraisemblablement, on refera un clip plus traditionnel en 2023. Nous travaillons aussi sur un projet un peu différent, sous un format interview/retrospective/reportage sur toute cette année, la génèse de l’album, sa production, sa promotion, les difficultés qu’on a pu rencontrer et toutes les implications que peut rencontrer un groupe émergeant dans cette étape de production et sortie d’un album.

Dans cette aventure on a appris tellement de chose, parfois dans la douleur, que si on peut le partager et faire gagner du temps et de l’énergie à d’autres, on en sera très heureux.

Comment est-ce que tu vis de devoir faire semblant de jouer/chanter lors du tournage d’un clip ? Est-ce que ce n’est pas trop difficile ?

Je dirais que c’est comme de répéter en condition de live. Tu sais, tu te places avec ton groupe comme si tu étais sur une scène et tu dois agir comme si tu avais un public devant toi, alors que ce n’est qu’un mur.
Au début c’est déroutant, mais on rentre vite dans le jeu et en se focalisant sur l’interprétation visuelle que l’on veut donner, on passe vite au-delà de ce contexte un peu particulier.

On rentre dans une démarche d’« acting » qui est assez proche, du reste, de ce que l’on fait sur scène. Nous concernant, nous travaillions ça pour la scène depuis déjà un moment, donc on s’est retrouvé plutôt à l’aise dans l’exercice.

Du reste, les musiciens ne font pas semblant de jouer, ils ne sont juste pas amplifié. Il n’y a que moi qui fait presque du playback. Donc en réalité, on fait vraiment comme si on jouait pour de vrai.

 

Quels sont les prochains projets pour Progotonos ?

On a déjà évoqué les contenus vidéo, qui font partis des projets à court termes.
Au-delà, on est en pleine promotion live de notre album.
On a commencé principalement le Grand-Est, un peu élargi, depuis Septembre. En 2023 on va mettre l’accent sur le reste de la France, mais aussi la Belgique, la Suisse

On a encore rien décidé, mais il y’a fort à parier qu’en parallèle, le premier semestre soit propice à la préparation, la réflexion, de la suite à donner en termes d’écriture.
On commencera à avoir un peu de recul sur l’accueil qu’aura reçu Silent Oppressor, ce sont des éléments qui intégreront nécessairement la réflexion.

On a également, ce qui est au stade de simple idée aujourd’hui, envie d’organiser quelque chose dans notre ville en 2023. Un évènement, qu’on doit encore définir mais qui, s’il se fait, sortira de ce que l’on peut voir habituellement dans notre secteur. On aimerait bien être moteur d’une dynamique pour les projets musicaux émergeant de notre région.

On peut vous voir où et quand sur scène ?

Notre prochaine date, qui est très importante pour nous, ce sera notre Release Party qui aura lieu chez nous à la Cartonnerie de Reims le 19 Novembre. On sera accompagné pour l’occasion d’un autre groupe rémois qui s’appelle Inward, et de Disconnected, qu’on ne présente plus.

En 2022, deux autres occasions de nous voir, ce sera le 3 Décembre à Nancy au Nirvana Club, et le 17 Décembre à la Fontaine l’Evêque, en Belgique, au MCP APPACHE.
La programmation 2023 sera annoncée un peu plus tard dans l’année, un peu avant les fêtes, sur nos réseaux et site internet.

Plein d’excellents albums sont sortis en 2022. Une préférence, un coup de cœur que tu voudrais conseiller ?

Trop d’excellents albums même.
J’ai adoré « The sick, the dying… and the Dead ! » de Megadeth, mais aussi « Curse of Existence » de Miss I May, « Sigh » de Shiki, « Closure/Continuation » de Porcupine Tree et pour finir avec du lourd, « Pain remains II » de Lorna Shore.

Merci pour tes réponses et à très bientôt

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Revenir en haut