Le second tome est souvent un moment critique pour les auteurs de trilogies. James Islington se tire néanmoins de cet exercice avec brio. Petite chronique sans spoilers !
Suite à l’attaque dévastatrice d’Ilin Illan, une amnistie a été déclarée pour tous les Augures – leur permettant de sortir de leur cachette et de s’opposer ouvertement aux forces obscures qui se massent contre Andarra. Cependant, alors que Davian et ses nouveaux alliés se hâtent vers le nord en direction de la frontière sur le point de tomber, de nouvelles horreurs sur leur chemin suggèrent que cette rédemption est peut-être bien arrivée trop tard.
Dans la capitale, Wirr doit faire face à des assassins et à une administration de plus en plus hostile alors qu’il assume de manière controversée le rôle de Gardien du Nord, découvrant un mystère qui remet en question tout ce que l’on croit sur la rébellion menée par son père vingt ans plus tôt. Pendant ce temps, Asha entame une enquête secrète sur la disparition des Ombres, bien déterminée à découvrir non seulement où elles sont allées mais aussi l’origine de leur création.
Alors que le temps joue contre lui et qu’il s’efforce d’honorer le marché perfide conclu avec les Lyths, Caeden continue de se débattre avec les lourds fardeaux de son passé. Mais, alors que de plus en plus de souvenirs lui reviennent, il commence à réaliser que les motivations des deux camps de cette guerre ancestrale ne sont peut-être pas aussi claires qu’il n’y paraît…
Léha s’est lancé en 2022 dans l’édition d’une trilogie de fantasy de James Islington dont le premier tome, L’Ombre du savoir perdu, a su me séduire malgré quelques défauts dus à la jeunesse littéraire de son auteur. Le gros atout de cet éditeur est qu’il cherche à maintenir un rythme élevé entre les parutions des différents tomes et c’est une très bonne chose. Le mois de juillet a donc vu sortir ce deuxième opus, tout aussi conséquent que son grand frère, et très réussi.
Un scénario plus précis
L’un des défauts de James Islington était le fait que ses inspirations étaient parfois trop visibles. Cette fois on sent que l’auteur a gommé ce petit souci en s’appropriant pleinement son histoire et son univers. Il prend le lecteur par la main et nous fait suivre ses héros avec plaisir. Sa manière de concevoir les péripéties est beaucoup plus précise et l’on sent qu’il s’est affirmé dans sa manière d’écrire. De nouveau on plonge avec délice dans l’univers complexe et abouti qu’il a créé, les ficelles utilisées pour faire avancer ses personnages étant intéressantes. L’avantage d’avoir de gros est que le scénario a vraiment le temps d’avancer. Et l’auteur a ici parfaitement compris le concept, créant des cliffhangers avant de les résoudre pour nous faire remonter de nouveau en attente de ce qui va se produire. Ces montagnes russes sont pour le coup très bien menées.
Un trio de héros qui fonctionne
Davian, Wirr et Asha sont les trois protagonistes principaux de l’histoire qui nous est contée et leur histoire se fait passionnante dans ce second tome. Alors qu’on avait découvert leurs personnalités, et la manière dont ils se sont endurcis dans le premier opus, ici on reprend le fil de leurs aventures avec plaisir. Davian qui était préalablement plutôt agaçant avec sa candeur, est devenu plus intéressant, s’affirmant au fil des chapitres et des difficultés émaillant son chemin. Wirr qui était plus énigmatique prend un rôle encore plus capital et Asha continue son bonhomme de chemin en tant que ma personnage favorite.
Efficacité et belle plume
De nouveau on se retrouve face au style à la fois littéraire et efficace de James Islington. Les descriptions nous placent dans les lieux avec facilité, les dialogues sont bien réalisés, les scènes d’action sont crédibles. La traduction de Sara Doke est d’une grande qualité, comme toujours avec elle. C’est une des caractéristiques de cet éditeur que de savoir s’entourer de traducteurs de qualité leurs ses sagas, et c’est une excellente chose pour le lecteur que je suis.
Avec Un écho du futur James Islington continue de belle manière sa série. Evitant l’écueil du tome de transition, un peu long et fastidieux, il parvient à nous proposer quelque chose de passionnant. Le troisième livre s’annonce particulièrement intéressant d’ailleurs, et Léha devrait le faire paraître en 2023 pour notre plus grand plaisir !