Les disparus d’Arkantras : De rouages et de sang T1 – A. D. Martel

Un roman jeunesse steampunk au rythme bien mené !

Une menace plane sur les bas quartiers d’Arkantras. Depuis quelque temps, des enfants disparaissent… Le bruit court qu’une créature mécanique, avide de chair humaine, les enlèverait la nuit pour les dévorer. Que diable, Rowena, jeune orpheline passionnée de rouages et de boulons, se moque bien de ces histoires à dormir debout ! Jusqu’au jour où son ami, Œil-de-Pirate, disparaît lui aussi dans d’étranges circonstances… Résolus à le retrouver, Rowena et son fidèle chat à la patte mécanique, Monsieur Gratouille, s’enfoncent dans les profondeurs d’Arkantras.

De son côté, Eugène Bassompière, un journaliste issu de la bonne société, se voit chargé d’enquêter sur ces disparitions. Sur les traces du monstre mécanique, les destins d’Eugène et Rowena vont s’entremêler.

Que se passe-t-il réellement dans la ville ? Et si la vérité s’avérait pire que tout ce qu’ils pouvaient imaginer ?

Premier tome de De rouages et de sang, Les disparus d’Arkantras nous offre une immersion sympathique, dans un univers steampunk aussi sombre que politique. L’auteure nous embarque avec un style léger, qui reste malgré tout détaillé dans les descriptions. Point de départ du roman, les disparitions d’enfants marquent le premier pas d’une aventure que j’ai lue avec beaucoup de facilité. Le rythme est soutenu, le décor précis : j’ai parcouru avec plaisir les recoins de la ville, des quartiers aisés aux faubourgs industriels et misérables.

Dans les ruelles pauvres d’Arkantras se croisent les chemins de Rowena et d’Etienne, deux personnages très différents mais sympathiques. La jeune Rowena fait ici figure d’héroïne féminine et féministe. Mécanicienne de talent et chapardeuse affirmée, Rowena nous entraîne à sa suite dans une course poursuite entre immeubles abandonnés et toits citadins, accompagnée de son chat Mister Gratouille. Etienne, son homologue masculin, se montre de prime abord bien moins téméraire. Bourgeois déchu suite à la rédaction d’un article à charge contre les puissants, il se retrouve errant dans les allées mal famées, à la recherche d’informations compromettantes. Les autres personnages sont moins fouillés ; parmi eux on retiendra malgré tout l’énigmatique Œil-de-Pirate, pivot central de l’histoire.

Au-delà du récit, l’auteure porte des questions importantes, qu’il est bon de soumettre à un public jeunesse. Les inégalités de richesses sont notamment évoquées à travers la disposition de la ville, scindée en deux par un grand parc qui symbolise cette invisible frontière. La place de la science est aussi abordée avec intelligence. En ce sens, De rouages et de sang porte bien son titre. Jusqu’où peut-on aller sans transgresser l’éthique ? Dans un cas comme dans l’autre ces questionnements peuvent aussi s’envisager comme des dénonciations de la société actuelle, ses clivages sociétaux et politiques, sa course au succès. Finalement, notre situation n’est pas si différente de celle d’Arkantras. Elle a donne simplement l’illusion d’être plus réelle…

Les disparus d’Arkantras se termine en beauté, sur quelques révélations inattendues. L’une d’entre elles m’a cependant semblée peu crédible, au vu des efforts visibles de l’auteur pour nous faire croire ce qui sera finalement réfuté. Quant aux dernières pages… nul doute qu’elles donneront au lecteur l’envie de se plonger dans le tome 2. Ça tombe bien, il est déjà sorti !

Titre : Les disparus d'Arkantras
Série : De rouages et de sang
N° du tome : 1
Auteur(s) : A. D. Martel
Illustrateur(s) : M. Vardelle
Traducteur(s) :
Format : Grand format
Editeur : Scrinéo
Collection :
Année de parution : 2022
Nombre de pages :
Type d'ouvrage : Roman

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