Une histoire en one-shot qui m’a séduit de la première page à sa conclusion étonnante !
« Je colporte la plus étrange histoire qu’il vous ait été donné d’entendre, je vous l’échange contre un repas. » Il y a deux cents ans, un curieux voyageur fit résonner une taverne d’un inquiétant récit. Celui d’un navire pris dans la tourmente de meurtres inexplicables. Celui de cadavres de marins marqués d’un signe obscur, et d’un équipage terrorisé. Celui d’un jeune mousse au carnet rempli de monstres, qui semblait tout connaître des forces effroyables qui régissaient les eaux où le vaisseau s’était aventuré. Mais l’auditoire ne pouvait prévoir que derrière le récit fascinant du conteur se cachait quelque chose de plus sinistre que la mort elle-même…
Une taverne de marins…
Les histoires de marins, de pirates, ont un goût tout particulier et cette histoire des Damnés du grand large est un petit bijou de bande dessinée. On débute avec un homme venant compter une histoire étonnante à une assemblée de taverne en échange d’un repas et du logis. Exactement ce qu’il faut pour démarrer un excellent récit. Et excellente cette histoire l’est clairement. On retrouve un jeune mousse qui écrit et dessine, imprégnant au fil de morts inexpliquées l’équipage d’une terreur inquiétante. Et Kristøf Michel nous propose un final à la fois relativement attendu et en même temps totalement réussi qui vient couronner le tout.
… des monstres…
Et les monstres sont ici à deux endroits : dans les mers, dans les contes du mousse, mais également au sein de l’équipage. Le lecteur va découvrir au fil des pages que tout le monde n’est pas tout blanc, que chacun a du sang sur les mains et que la lettre A pourrait bien les toucher. Et ces monstres, ces personnages à part entière, sont assez intéressants, développés légèrement, par petites touches avant de se voir disparaître ou bien rester, au gré des aléas de leurs destins. Chacun des protagonistes s’intègre parfaitement à l’histoire et vient agrémenter de manière à la fois utile et prenante cette histoire.
… et des dessins
Et que dire du dessin de Beatrice Penco Sechi ? Elle assure de la première à la dernière page. En effet par son coup de crayon elle nous dépeint cette histoire distillant les détails qui contribueront ensuite au succès du dénouement de cette histoire. Les couleurs ont un coté passé typique des récits marins, le dessin sait se faire net au besoin tout en gardant un côté vaporeux à d’autres, de manière totalement adaptée. Une belle réussite graphique qui permet de s’immerger pleinement dans l’histoire.
Les Damnés du grand large est une excellente histoire, un one-shot mené tambour battant par des auteurs qui savent pertinemment ce qu’ils font et le font avec talent. Un des meilleurs albums de BD que j’ai lu cette année, rien de moins…