Un excellent début !
Surgi du fond des âges, un pouvoir pernicieux fait vaciller le plus puissant des empires !
Le tout puissant Empire de Nemès, secoué par les révoltes populaires, vient de rétablir le service militaire pour tous, y compris pour les nantis qui y ont échappé pendant des générations. C’est ainsi que Navel et Araes, deux fils de famille que rien ne destinait au métier des armes, vont s’embarquer pour Enoch, le « bout du monde », la frontière nord de l’empire. Une terre paisible et sans histoire, où une population craintive est soumise au pouvoir des Némésiens.
Mais au cours d’une patrouille, ils réveillent par accident un ancien artefact enfoui depuis des siècles, et la plus paisible des planques va se transformer en enfer. Des hordes barbares, menées par un chef de guerre assoiffé de sang, traversent l’océan pour déferler sur le pays. Les jeunes appelés, à peine familiarisés avec les armes, vont devoir faire face. C’est le début d’une guerre qui s’étendra jusqu’au cœur de l’Empire, une lutte sans merci pour la source absolue du pouvoir : la Pierre du chaos.
J’ai dévoré ce premier tome, dont le scénario nous plonge immédiatement dans l’histoire. Signé Gabriel Katz, le récit se montre prenant dès les premières pages. On y reconnaît bien la patte de l’auteur qui, parfaitement accompagné de Stéphane Créty, passe ici brillamment du roman à la bande dessinée.
Par l’univers d’abord, parfaitement posé en quelques pages. Stéphane Créty y est bien sûr pour beaucoup : son trait nous immerge très rapidement dans l’histoire et présente de belles architectures. Les couleurs des décors permettent de se repérer plus aisément sur la carte du paysage, et nous transportent de place en place.
Par le scénario ensuite : un récit efficace et cru, qui va à l’essentiel. Le lecteur est très rapidement plongé dans l’histoire. Les scènes ne s’embarrassent pas de détails, et s’enchaînent rapidement. L’ensemble est donc très rythmé, et bien difficile à lâcher une fois qu’on s’y est plongé ! La pierre du chaos reste un récit de guerre et la violence y est présente, mais elle reste justifiée par le scénario. Ni le récit ni les dessins n’en abusent.
Enfin, par les personnages hauts en couleur qui l’habitent. Gabriel Katz a le don de croquer en quelques lignes des protagonistes aussi percutants qu’attachants. Couplé aux traits de Stéphane Créty, ce récit ne fait pas exception. On se prend vite d’affection pour le sage Navel et l’insolent Araes. L’ensemble est servi avec des dialogues que viennent pimenter de nombreuses touches d’humour, ce qui ne gâche rien.
Le sang des ruines est donc un récit captivant, dont on attend la suite avec impatience !