Suite et fin de nos promenades au cœur du Paris post-apocalyptique de Pierre Bordage avec Cité, le troisième et dernier opus de sa série. Après les très réussis Rive Gauche et Rive Droite, le parisien verra comme une évidence de voir l’histoire se terminer au centre de Paris. Quel sera le destin de nos héros ? Très clairement leur parcours est loin d’être terminé et les épreuves vont une fois de plus s’accumuler pour eux.
En 2033, les humains ont été chassés de la surface, désormais inhabitable.
À Paris, les survivants se sont réfugiés dans les profondeurs du métropolitain. Des communautés sont installées au niveau de certaines stations de Rive Gauche, plus ou moins en contact, souvent en conflit ; la surface est crainte parce qu’irradiée ; Rive Droite est un lieu maudit, laissé à la merci d’une faune sauvage monstrueuse.
Mais n’y a-t-il vraiment personne là-haut ? Les cérémonies d’élévations, seules indications de l’état de la surface, sont-elles le reflet de la réalité, ou bien des leurres destinés à maintenir coûte que coûte les Métrolites sous terre ?
Dans les méandres des boyaux de Paris, à défaut de lumière, les émotions sont plus vives, les rancœurs plus tenaces, les haines plus exacerbées.
La quête du Maître du Temps de Juss, Plaisance, Roy et Aube touche à son terme. Ils vont continuer à explorer Rive Droite, cherchant à atteindre Cité et le but de leur quête impossible. Des épreuves toutes plus complexes les unes que les autres vont se mettre sur leur chemin et il leur faudra beaucoup de courage pour continuer à avancer. Pierre bordage fait en sorte que personne ne soit à l’abri. Cela vaut aussi pour Augir et Madone, qui à Rive Gauche vont devoir tâcher de survivre et tente l’impossible. A chaque chapitre l’étonnement, le danger, sont présents et le lecteur se prend au jeu, espérant la survie de certains protagonistes, et la disparition d’autres. Tout est parfaitement amené et de nouveau on lit avec avidité de la première à la dernière page ce roman. Et ce final, mais ce final !
Le jeu sur les prénoms, dont je vous parlais dans ma chronique de Rive Droite est expliquée directement par l’auteur au cours de ce dernier roman, offrant à tous les lecteurs le jeu qu’il a mis en place. La manière dont il amène l’explication est d’ailleurs très bien faite et ajoute à la cohérence de l’ensemble.
Les personnages sont un des points forts de cette série et de nouveau on suit des protagonistes forts et attachants. Ma préférence va à Roy, un érudit manquant de courage par moments mais capable d’un héroïsme rare. Néanmoins ils ont tous leurs qualités et leurs défauts, et le lecteur se prend au jeu d’aimer ces personnes. Leurs aventures vont les endurcir, renforcer leurs relations, mais aussi leur permettre d’avancer personnellement.
Avec Cité Pierre Bordage conclue en toute beauté sa trilogie. Il nous invite à un ultime voyage au sein de son futur post-apocalyptique et en tant que lecteur je dois dire que ce fut un pur plaisir à chaque page. Les aventures de nos protagonistes sont étonnantes et l’auteur parvient à nous surprendre très régulièrement au fil des quatre-cents et quelques pages du roman. Cette plongée dans l’univers de Metro 2033 version française prend fin, à ma plus grande tristesse, mais de belle façon. Bravo Monsieur Bordage, vous vous êtes parfaitement approprié ce concept et l’avez porté chez nous avec brio…