Hannibal saison 3 – Bryan Fuller

Les + :

·         une ambiance horrifique et teintée de fantastique bienvenue

·         une intrigue toujours aussi prenante

·         personnages parfaitement maîtrisés

 

Les – :

·         la fin vraiment bâclée !

Alors qu’Hannibal est parti se réfugier en Italie, Will et Jack le poursuivent pour enfin pouvoir l’interner. Mais quand un cannibale est mis hors d’état de nuire, un suivant fait son apparition… 

! ATTENTION : SPOILERS ! 

On s’était quitté dans la saison 2 avec un épisode très intense où tout le monde se retrouvait grièvement blessé. Si les épisodes précédents lorgnaient davantage sur l’horreur, c’est encore plus frappant dans cette troisième saison et je dirais même vers le fantastique dans les premiers épisodes très référencés “vampire”. Ce parallèle est bien vu (et logique !) et permet de jouer sur “les origines du monstre” : on découvre ainsi une histoire familiale jusque-là cachée ; une histoire qui s’est jouée sur un domaine isolé, dans une terre lointaine (la Lituanie) qui rappelle alors les romans noirs & gothiques.

La saison 3 se découpe en deux parties : la première où Hannibal s’est réfugié en Italie et continue ses macabres consommations aux côtés de Bedelia qui se fait passer pour sa femme et la seconde dans laquelle Hannibal est surpassé par un psychopathe qui se fait appeler le Grand Dragon Rouge. Cette ambiance fantastique est donc présente du début (maison familiale d’Hannibal en mode Transylvanie, objets occultes dont il a la charge en tant que restaurateur, évocation régulière de Dante) à la fin (« la Petite Souris », William Blake). Ce ton surnaturel rappelle les hallucinations (toujours présentes) de Will qui brouillent la réalité : cette ambiance fantastique souligne l’étrangeté du personnage d’Hannibal qui, au vu de son comportement, ne semble pas humain.

Il faut avoir le cœur encore bien plus accroché pour cette dernière saison où les gens sont manipulés pour se manger entre eux voire eux-mêmes ; où le nouveau tueur cannibale qui sévit mord ses victimes dans le but de nourrir son dragon intérieur ! Bref, beaucoup d’images gores et violentes, mais toujours esthétiquement bien présentées : c’est important de faire gicler le sang avec classe ! ^^

Le personnage d’Hannibal est de plus en plus complexe et son obsession pour Will se transforme ici en jalousie tant il fait preuve de perversité et de manipulation vis-à-vis de celui pour lequel il semble éprouver une sorte d’amour malsain ; plutôt une envie de possession. Quant à Will, son retour auprès d’Hannibal dans le but de mettre la main sur « la Petite Souris » va faire ressurgir des traumas qu’il avait enfouis en se créant une famille.

Si la première partie est particulièrement réussie avec une ambiance étrange dans une Italie très romantisée et presque surnaturelle, la seconde partie l’est un peu moins, sans doute car trop de personnages entrent en jeu, parmi lesquels Francis Dolarhyde, brillamment interprété par un Richard Armitage (Le Hobbit, Robin des Bois) qu’on a du mal à reconnaître. Le “nouveau” cannibale du coin devient bien plus intéressant qu’Hannibal dont les caractéristiques sont un peu trop rabâchées. Etrange dans son comportement, mais aussi dans son physique (qu’Armitage pousse à son extrême dans des poses dérangeantes), Francis devient tout aussi fascinant que celui qu’il essaye d’imiter et dont il cherche l’approbation.

Comment Hannibal se conclue-t-elle ? D’une passable manière ! Le dernier épisode ne fonctionne pas et on a vraiment l’impression qu’il fallait expédier la fin. Le choix de Will n’est pas crédible avec tout ce qui s’est déroulé dans cette dernière saison et même la décision d’Hannibal ne colle pas à son personnage arrogant.

CONCLUSION

Hannibal est une superbe série, scénaristiquement maîtrisée et visuellement parfaite. C’est un programme intelligent et bien mené qui nous fait réfléchir sur notre humanité (et par extension notre animalité), mais aussi sur les relations que nous entretenons avec la nourriture et la maladie. C’est une série étrange, dérangeante, mais jamais excessive. C’est pourquoi il est tellement dommage de voir les deux derniers épisodes l’abîmer ainsi…

Et bon appétit, bien sûr !

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