Hutch, Luke, Dom et Phil sont des quarantenaires anglais qui ont décidé de partir en randonnée en Suède. Ce qui devait être une escapade entre vieux copains de fac ne tardent pas à tourner à l’horreur. Car dans la forêt, une entité malveillante rôde et est bien décidé à ne pas les sortir vivants de là…
Après avoir déjà chroniqué Appartement 16 d’Adam Nevill et avoir été plutôt dubitative, j’ai voulu laisser une deuxième chance à cet auteur. Et ça partait plutôt bien ! Les 200 premières pages, on est totalement immergé dans cette forêt. Adam Nevill arrive à nous faire entrer dans son univers. On ressent la douleur des personnages, l’horreur de leur situation. Comme pour Appartement 16, l’auteur met en avant la saleté, le dégoût, la crasse. Visiblement, c’est dans le style de l’auteur d’insister sur ces points, mais ce n’était pas redondant cette fois. En effet, on peut comprendre que cet aspect soit de plus en plus présent, vu les conditions dans lesquelles vivent les personnages. On a cette impression de malaise, on comprend que les protagonistes ne soient pas en bon état physique alors que ça ne fait que deux jours qu’ils crapahutent dans cette forêt. On ressent la lourdeur de l’atmosphère, à quel point ce peut être pesant pour le mental et le moral. Il y a également ce côté angoissant très pressant. Il est difficile de quitter ce roman, on a envie de savoir si les personnages vont survivre ou s’ils vont connaître la fin atroce qu’on leur pressent.
Et puis arrive la deuxième partie. Je ne peux pas vous en parler en détail, car ce serait un spoiler total. L’ambiance change totalement et le récit part en délire total, de mon point de vue en tout cas. L’auteur s’enfonce dans certains clichés qui m’ont légèrement fait grimacer. J’ai trouvé qu’on basculait tellement dans l’absurde que tout le côté horrifique et angoissant s’envolait. J’ai eu énormément de mal à terminer cette partie. Autant la première, je l’avais dévorée, autant celle-là… C’était bien plus compliqué. La toute fin permettait de remonter la pente, mais je reste quand même globalement déçue de cette deuxième partie.
Au final, qu’est-ce qu’on retient de ce livre ? Eh bien… Je reste sur ma faim, très clairement. J’ai l’impression que le thème aurait être pu développer et je n’ai pas compris la progression de l’histoire. Après, je respecte les choix de l’auteur, mais je pense quand même qu’il aurait pu ne pas tomber dans ce que je trouve être un cliché un peu trop récurrent. Du coup, je reste dubitative. Je ne le conseillerai pas spécialement, sans pour autant le rejeter. C’est vraiment le genre de livre, qui une fois refermé, est oublié ou laisse un léger mauvais souvenir…
Le Rituel
Adam Nevill
Bragelonne
2013