Londres, fin des années 1980. Un quartier au bord de l’émeute. Des femmes sauvagement assassinées. Un tueur masqué qui ne laisse aucune trace derrière lui…
Jeremy Miller, un jeune journaliste arrogant, se retrouve pourtant malgré lui sur la piste de celui que la presse, fascinée, a surnommé “le Masque de la mort”. Son enquête prend un tour initiatique quand il se lie d’amitié avec une voyante, un géant aux pouvoirs mystiques et une jeune et sage tétraplégique. Tous sauront le guider sur la voie non seulement du tueur, mais de l’humilité, de la compassion et de l’estime de soi.
Le Masque de la mort, publié à titre posthume en 2017 au Royaume-Uni, soit onze ans après le décès de David Gemmel, vient de paraître aux éditions Bragelonne dans le courant du mois de mai. Au contraire de la plupart des livres qu’a écrits l’auteur, il ne s’agit pas d’un roman de fantasy mais plutôt d’un thriller d’horreur mêlé d’un soupçon de fantastique. La photographie de couverture, signée Stephen Mulcahey, témoigne de l’atmosphère qui sous-tend l’ensemble du récit.
Dans le Londres des années 1980, un tueur en série écume un quartier résidentiel. S’en prenant uniquement à des femmes divorcées, les crimes sont parfaits, sans aucun indices qui pourraient trahir son auteur, ce qui plonge la police dans la perplexité. Jeremy Miller, un jeune journaliste est employé dans un journal local. Alors qu’il couvre un événement, il rencontre Ethel Hurst, une vieille dame veuve avec un don de voyance, ainsi que son mystérieux voisin M. Sutcliffe, un géant noir plutôt intimidant. Après une altercation avec ses collègues, Don Bateman, le rédacteur en chef, envoie Jeremy chez Dawn, une jeune femme tétraplégique afin de rédiger un énième papier sur elle. Cette rencontre est un tournant pour le jeune homme. Mme Hurst, touchée par son article, le recontacte et lui propose ses services de voyante afin de résoudre les meurtres de toutes ces femmes. C’est ainsi que débute la traque du tueur masqué par une cagoule sur laquelle est inscrit le mot “mort”.
C’est avec grand plaisir que l’on retrouve dans le présent ouvrage le style et la verbe de Gemmell, mais aussi certains traits communs et caractéristiques à tous ses personnages. Jeremy n’est pas encore un héros au début du roman. Il prend de grands airs et pense être meilleur que tout le monde, ce qui lui vaut le désamour de ses confrères. Cependant, Ethel, Sutcliffe et Dawn vont lui permettre de s’ouvrir aux autres, de tisser des liens et de se révéler à lui-même. Il s’agit d’un parcours initiatique, d’un apprentissage de l’estime de soi mais aussi du sacrifice. La narration alterne entre la première et la troisième personne, chose commune dans les autres récits de Gemmell. Le lecteur, témoin direct de tous les événements, reste néanmoins impuissant et ne peut qu’attendre impatiemment le dénouement.
Dévoré plus que lu derrière un comptoir d’accueil – et ce malgré de multiples interruptions – Le Masque de la mort est caractéristique de Gemmell. Le roman nous prend aux tripes et nous tient en haleine de la première à la dernière page.
Le Masque de la mort
David Gemmell
Bragelonne
2019