Entretien avec Adrien Mangold, auteur de Prototypes

Bonjour Adrien, et merci de répondre à ces quelques questions. Peux-tu tout d’abord te présenter à nos lecteurs, et nous expliquer comment tu en es venu à l’écriture ?

Bonjour, et merci tout d’abord pour cette interview. En tentant d’échapper (en vain) aux cours de math et de physique, je suis tombé dans l’écriture au lycée. Dix ans plus tard, je n’en suis toujours pas sorti. Les éditions de l’Homme Sans Nom m’y confortent même depuis deux ans avec la sortie de mon deuxième roman de science fiction. J’ai la musique comme alliée indéfectible, présente à chaque phrase, y compris celle-ci.

Prototypes, ton dernier roman, vient de sortir aux éditions HSN. Pourrais-tu nous le pitcher un peu ?

Prototypes, c’est un thriller sur le thème de l’émancipation des androïdes. L’intelligence artificielle rend caduques les lois « immuables » qu’on leur inculque en faisant d’eux des adultes conscients de pouvoir suivre d’autres règles que celles dictées par leurs parents. On y suit Thomas, un professeur plein d’idéaux, fervent défenseur du développement de l’IA. Ses expériences prouvent la légitimité qu’il y a à donner une place de citoyen aux androïdes dans la société, mais dévoilent en même temps l’ampleur du risque encouru à développer des êtres qui sont nos égaux, voire qui nous surpassent.

Il s’agit de ton second roman de science-fiction. Pourquoi ce genre particulièrement ?

Je suis très à l’aise avec ce genre, sur la forme déjà, parce que j’ai baigné dans un imaginaire de SF pendant toute mon adolescence, mais, d’un point de vue plus technique, aussi sur le fond. La SF, c’est avoir un monde bien connu (le nôtre) en toile de fond, pour n’y modifier que ce qui permet de déployer une intrigue ou un univers. C’est une pente douce vers l’imaginaire sur laquelle je me plais à pousser tous ceux qui campent les berges du réel. C’est une ballade au violon qui dérive sur un gros riff avant qu’on ait eu le temps de sécher nos larmes.

Comment t’y prends-tu lorsque tu dois écrire ? Est-ce que l’histoire te sort de la tête directement ou bien cela te demande-t-il plus de travail ?

Il est très rare que l’histoire me sorte de la tête en écrivant. Souvent, l’écriture est juste la conclusion de divagations plus ou moins anciennes, plus ou moins répétées, à des moments plus ou moins opportuns…

Devant l’écran, je sais déjà ce que j’ai à écrire, bien que je garde une marge de manœuvre pour l’improvisation. Quand j’écris plus souvent que je ne divague, je me retrouve des heures devant l’ordinateur sans qu’aucun mot ne sorte. Même pas peur de la page blanche, même si elle est récalcitrante. Tôt ou tard, elle finit toujours noire.

Comment crées-tu tes personnages ? Te bases-tu sur des personnes que tu connais ou bien naissent-ils ex-nihilo ?

Mes personnages, comme le reste d’ailleurs, s’inspirent d’observations quotidiennes, pas forcément de personnes que je connais directement ni de situations vécues personnellement. Je me plais en revanche, pour certains, à leur donner des noms de proches ou d’amis, mais leur influence s’arrête ici et leurs caractères ne déteignent pas sur l’histoire elle-même !

Si tu devais être l’un des personnages de tes romans, lequel serais-tu ?

Pour s’en tenir aux deux romans publiés, je dirais Thomas avec qui je partage cette fascination pour les sacrifices que l’homme est prêt à faire au profit de ses idéaux. D’une manière générale, ce serait davantage Doug Gueyburt. Certes, ses apparitions sont subliminales dans les deux premiers livres, mais j’ai bon espoir que ce deuxième choix fasse davantage sens d’ici trois ou quatre ans.

Le milieu de la SF en France est finalement à la fois riche de nouvelles publications et auteurs, mais également mal-aimé par rapport à la fantasy. Quelle analyse portes-tu sur l’état actuel de ce marché ?

La SF et la Fantasy appartiennent à la même famille de l’imaginaire. Que la première soit la petite sœur oubliée de la seconde n’est, à mon avis, pas à prendre comme une fatalité, ni comme un handicap d’ailleurs pour qui en écrit. Cette tendance s’inversera au gré des effets de mode. En attendant, la popularisation de l’une entraîne déjà l’acceptation de l’autre. On a vu arriver les adaptations du Seigneur des Anneaux et du Trône de Fer qui ont amené un paquet de lecteurs dans les rayons des librairies côtoyés par la SF. Aujourd’hui, le Maître du Haut Château se retrouve en série, et on annonce déjà du Asimov. La roue tourne, et avant d’en être le moteur (rêvons un peu…), faire en sorte d’être proche de la lumière quand les projecteurs se tournent vers l’imaginaire n’est déjà pas une mince affaire.

Qu’est-ce qui a été le plus compliqué pour toi dans les phases éditoriales de ces deux romans ? 

Sans doute cette dernière ligne droite, celle où il ne reste plus qu’à peaufiner le texte, mais qui transforme comme par magie une « version finale » en un gigantesque brouillon. Si c’est la phase la plus éprouvante, c’est aussi celle qui chaque fois me fait progresser le plus. Un mal pour un bien.

Comment vis-tu le succès rencontré par tes romans ? N’est-ce pas compliqué d’avoir affaire à des lecteurs qui se sont plongés dans l’univers que tu as mis des mois à concocter ?

Des mois ou des années ! Le premier plongeon dans l’univers est plutôt attendu avec impatience et sans pression pour ma part. J’accueille les (nouveaux) lecteurs bras ouverts. Le second, en revanche, qui s’accompagne d’une attente potentiellement aussi grande que la première lecture fut enthousiaste, lui, est bien plus effrayant. L’inconnu ne déçoit pas, et c’est une posture qu’un second roman interdit d’office.

Du coup vu que celui-ci sort, on peut supposer que tu es de nouveau sur les traces d’une nouvelle histoire… Peux-tu nous en dire plus ? Encore de la SF ?

J’ai décrit la SF comme une zone de confort, puis comme une sœur de la Fantasy. La conclusion naturelle est d’annoncer pour objectif de sortir de cette zone de confort et de partir vers… de la Fantasy ! Gros projet à venir, même si j’ai le souhait de rester sur la lignée des one shot. Difficile d’en dire plus avec la quantité de travail qu’il reste à abattre. Sortir des sentiers battus quand on a Tolkien en amour de jeunesse, c’est un peu comme faire une carrière dans le métal en ayant étudié le violoncelle. Enfin… on en connaît qui ont réussi !

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