Seas of Oblivion (Tetramental I) – Nydvind


Ma première rencontre avec Nydvind s’est faite au Backstage pour la sortie de Kornog de Belenos en 2016, j’en avais gardé un souvenir diffus, toute à mon impatience d’entendre ce dernier. C’était une petite erreur, qui est depuis réparée! Pour les trois du fond qui suivent un peu eMaginarock, suite à l’interview de Nydvind au Cernunnos, j’étais allée me procurer leur nouvel album avec des paillettes dans les yeux.

Certains groupes de la scène pagan Française sont discrets mais quand ils font quelque chose, à l’image de Stille Volk ou Hantaoma, ben ça déboite! Nydvind n’échappe pas à cette règle et j’annonce, cher lecteur, oui toi là, que suite à l’écoute de cet album tu seras accro. Après 8 ans de silence, voici Seas of Oblivion : c’est un des meilleurs albums que j’ai écouté depuis longtemps.

Avec Nydvind, c’est un retour au bon vieux pagan des familles, celui des débuts 2000 en France, avec Bran Barr, Aes Dana, Heol Thelwenn ou Belenos.  Ce n’est pas un hasard si je vous cite ces groupes, loin de là, puisque Nydvind se compose de Richard  et de Nesh tous deux anciens membres de Bran Barr, et le groupe s’est formé début 2000 justement. Seas of Oblivion fait parti d’un projet monstrueux d’ambition.

L’artwork ne vous laisse aucun doute sur ce dont il est question : la mer, l’eau, le bleu. C’est sobre , menaçant, efficace. L’intérieur est très beau également et soigné car chaque page supporte visuellement le titre des morceaux.
Seas of oblivion nous conte l’histoire de ces guerriers, ou explorateurs, qui partent de chez eux, par la mer, découvrir de nouvelles terres. Chacun pourra voir ce qu’il veut : Christophe Colomb ou les Vikings, pour ma part ce sont les Vikings. Je vous invite, lecteurs, à suivre les aventures de ces navigateurs.

L’album s’ouvre sur une intro qui vous va vous mettre dans l’ambiance, ça souque ferme, ça souffre. Plying the Oars débute sur le son des vagues et la guitare monte doucement à l’arrière, le feu guerrier est là, mais il faut pour l’instant ramer! La guitare est lancinante comme le rythme des rames, comme les voix en fond.

On enchaîne sur un son bien connu dans Sailing Towards the Unknown, ce coté pagan maitrisé de la batterie, des guitares et surtout le chant. Un récit moitié parlé, moitié chanté, puis la voix se mue et se pose à la perfection. Les choeurs, par moment claires, par moment gutturaux. La voix est riche, mouvante, changeante. Si le petit moment de guitare clean au milieu du morceau, vous fait penser à du Bathory, c’est normal et ce ne sera pas la dernière fois.

Skywrath arrive comme un boulet de canon : voix bien graveleuse, quelques riffs de guitare et de choeurs qui rappellent Belenos. Si, si! Tend bien l’oreille… là, tu entends vers 3:30.

Till the Moon Drowns commence doucement, avec un autre riff de guitare bien entêtant et cette voix rocailleuse juste parfaite, tout comme ce choeur en voix claires qui émaille le morceau. Une chanson longue mais terriblement efficace. Un de mes morceaux favori sans conteste et ce solo de bouzouki qui vous emmène loin, loin! Sans parler des voix, je vais le matraquer mais la voix est vraiment incroyable! Une mise en bouche parfaite pour le titre suivant.

Sea of Thalardh est mon second morceau favori. Il débute sur le bruit des vagues, et un choeur qui vous donnera des frissons! Ce “Haumden” va vous hanter! La voix de Richard est de nouveau surprenante : elle se fait tantôt impériale et guerrière tantôt rocailleuse et très black. Ce morceau est une merveille de réutilisation de tous les codes pagan et également en terme d’ambiance. Le riff de guitare qui déboule vers la cinquième minute est tout bonnement excellent. Tout les instruments se posent pour mettre en valeur les voix et vous interpeler. Ce morceau ne laisse pas indifférent même après la dixième écoute!

The Dweller of the Deep semble inévitablement moins bon après Sea of Thalardh, mais les amateurs de black apprécieront la batterie bien présente et les riffs lents et répétitifs. De même ce petit passage ou la voix du chanteur déclame en français fait sont petit effet.

Through Primeval Waters est mon morceau favori. Il débute sur un solo de guitare classique, un petit côté festif et bucolique qui me transporte à chaque fois dans les forêts comme sur Nordland de Bathory. Le point central de ce morceau est à nouveau le travail des voix qui est juste fou : cette voix claire qui s’enchaine sur du black puis un hurlement, puis la voix claire à nouveau… Frissons! Le rythme est tellement varié qu’on ne se rend pas compte qu’il fait presque 10 minutes. Le choeur final va vous obliger à faire play again! Bref, ce morceau est une pépite.

Unveiling a New Earth débute très calmement avec une voix qui raconte l’épuisement, le désespoir de voir la terre, le tout accompagné de guitare. C’est encore un morceau long mais incroyablement varié en terme de rythme et de voix : Les mélodies sont changeantes et se renouvellent sans cesse. La voix est sublimée par les choeurs. Frissons garantis.

L’album se termine comme il a commencé : sur le bruit des vagues et des arrangements guitare, basse, batterie.

Play again?

Amateurs du début du pagan français ou fan de Primordial, Moonsorrow ou Bathory : foncez, savourez cet album hors du temps, un album solide. C’est un très très bon album, je le répète : foncez l’écouter. Les chœurs et le travail des voix sont vraiment la clé, le gros point fort, qui fait toute la différence. J’avais lu une belle comparaison avec Borknagar sur ce sujet et il faut admettre que oui! Oui, Nydvind a fait un méga boulot sur les voix et se rapproche de Borknagar et Vintersorg à bien des égards. Autre très bon point, les riffs de guitare solo et le bouzouki. Cet album m’a vraiment enthousiasmé : Un must have. J’ai hâte d’entendre la suite!

Seas Of Oblivion
Nydvind
Malpermesita Records
2018

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