Prequelle – Ghost

Les nouveaux albums de Ghost sont devenus des évènements mondiaux désormais, chacun entraînant un changement dans la storyline du groupe, ainsi que dans le travestissement du chanteur et des musiciens. Et en vue de cet album exit Papa Emeritus, c’est désormais le Cardinal Copia qui prend le relai. Cela va-t-il avoir un impact sur la musique du groupe ? C’est ce que nous allons voir.

Les suédois ouvrent leur album sur Ashes, petite piste tout d’abord silencieuse, avant que une chansonnette inquiétante poussée par des fillettes ne vienne au loin (un petit côté Shining ?) et qu’un son de batterie et de clavier n’apparaisse. On enchaîne avec Rats, chanson porte-étendard de l’album. Extrêmement dynamique et catchy, elle a d’ores et déjà fait l’objet d’un clip que vous trouverez ci-dessous et que personnellement je trouve très réussi. On se retrouve face à un changement de cap tant graphique que musical du groupe qui va, en tous cas sur cette chanson, vers un style que l’on pourrait classifier comme Heavy Metal Epique. Les backings vocaux, les orchestrations, tout est parfait de bout en bout sur ce morceau, avec une pause instrumentale impeccable. Faith par contre m’a un peu surpris car beaucoup plus posé malgré son introduction étonnament énergique. Les guitares se font plus lourdes et on revient à du Ghost un peu plus classique. Cela n’enlève pas les qualités générales de la chanson qui passe parfaitement. See The Light par contre offre un aspect plus grandiose, plus ecclésiastique à l’ensemble et cela pour notre plus grand plaisir. Le clavier prend une belle place, renforcé par les mélodies des guitares. Miasma débute mollement mais la mélodie reste réellement dans la tête par la suite,  d’autant plus qu’il s’agit d’une pure piste instrumentale. Remarque spéciale : le Cardinal Copia ne peut pas chanter ici car il est en l’occurrence pris par un saxophone qu’il semble maîtriser parfaitement. Avec Danse Macabre on revient sur un terrain connu avec des guitares lourdes et un son très heavy rendu plus aérien par le clavier. Les couplets donnent vraiment un aspect pop à l’ensemble instrumental par ailleurs.

La deuxième moitié de l’album s’ouvre sur Pro Memoria et son intro classique voit une ballade excellente lui succéder. Toute en douceur cette chanson offre une pause bienvenue dans l’album. Witch Image reste totalement dans la même veine, avec un poil plus d’énergie toutefois. Mais clairement on ne se voit pas headbanger là-dessus, juste profiter de la musique. Avec Helvetesfonster (nom à coucher dehors d’ailleurs), on retourne dans la douceur pure et les belles orchestrations. Life Eternal  s’emballe un peu plus sur les refrains mais j’ai malgré tout trouvé cela molasson. It’s a Sin reprend les orgues d’église pour donner un côté grandiloquent à la chanson qui s’avère nettement plus énergique, avec de vraies mélodies de guitares très immersives. Cette Prequelle se termine sur Avalanche, piste presque parlée et rythme par la batterie et le clavier. Sorte d’ultime discours du cardinal à ses ouailles de part le monde…

En conclusion je dirais que l’anti-pape (ou plutôt anti-cardinal désormais) a fait prendre au groupe un tournant plus pop, à même d’assurer l’avenir du groupe, tout en laissant quelques passerelles vers le heavy metal classique. Ghost serait-il au final le groupe qui va amener un public plus large au métal, servant de pont entre les genres ? Possible même si j’en doute. Il n’en reste pas moins que cette Prequelle est fort agréable à l’écoute et que c’est toujours un plaisir de se mettre leur son dans les oreilles !

Prequelle
Ghost
Loma Vista Recordings
2018

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