Les parisiens d’Except One nous reviennent avec leur tout nouvel album, intitulé F∀LLEN, et je vous le dis tout de go, ils ne sont pas là pour cueillir des pâquerettes ! Véritable découverte pour moi sur scène et via leur EP précédent, Haunted Humanity, ce groupe prend un malin plaisir à cumuler les claques dans la face de leur public à grand coups de notes. Retournons donc faire un tour dans leur univers post-apocalyptique, voir ce qu’ils ont su faire de ce temps bien trop long entre les sorties de leurs deux galettes…
Wake Up débute comme un album de Lorie : de la tendresse musicale, de l’amour à tous les coins de rue, et de la finesse. Nan j’déconne ! Dès les premiers riffs de guitare on se prend une baffe et la voix d’Estelle vient en ajouter une couche non négligeable. Du gros riff, du gros son et juste ça nous pète les cervicales dès le premier morceau, mais qu’est-ce que ça va être sur la suite ? Eh bien justement soyons très clair ça ne va pas s’arranger avec Until The World Burns. Prenez directement rendez-vous chez le kiné ! Estelle a visiblement encore plus travaillé sa voix que sur Haunted Humanity et le résultat se sent clairement. De même les compos de guitares se font encore plus mélodiques et profondes en arrière plan. Encore une chanson qui donne envie de voir brûler le monde ! Why qui vient ensuite va également nous déverser sa rage et sa puissance dans les oreilles. De son intro très immersive à son refrain qui donne envie de continuer à se décrocher la tête il n’y a rien à redire. Under The Bombs et Monster sont de la même veine : d’excellentes compositions qui viennent nourrir nos oreilles avant que le rythme imposé par une batterie omniprésente ne viennent s’accélérer. L’utilisation des chœurs sur Monster passe également très très bien.
Le milieu de l’album est marqué par un Interlude musical qui nous crée une pause dans autant de brutalité jouissive. En tous cas la composition reste vraiment intéressante avant le nouveau décollage que nous offre Break The Wall. Plus brutal, avec des guitares saturées à souhaits et un rythme très rapide, ce morceau donne clairement la patate. Nuclear Winter porte parfaitement son nom avec son début inquiétant, très saccadé et presque militaire suivi rapidement par un scream d’Estelle plus posé, plus lointain, l’ambiance post-apo du groupe continue à se poser, prenante et lourde de sens. Il semble logique qu’après l’hiver nucléaire ce soit Nothing qui s’ensuive… Et de nouveau on retrouve une composition guitare vraiment pertinente combinée aux talents du batteur et du bassiste pour créer une ambiance inquiétante et immersive. To The Heart et Swansong ne vont pas me faire mentir non plus tant l’ensemble est d’une cohérence proche des plus grands. L’aspect plus groovy de l’introduction de Swansong est d’ailleurs particulièrement fun à retrouver ici. Black Water nous conclue le tout avec une composition rappelant les plus vastes wasteland que l’on peut trouver dans l’imaginaire post-apo…
Except One vient donc de sortir des steppes post-nucléaires pour nous délivrer leur dernière offrande en date et je dois dire que j’ai été proprement séduit. Les compositions, le chant, le mastering, tout est particulièrement carré, digne des plus grands et de loin. Ce F∀LLEN va clairement rester dans les mémoires des fans comme la meilleure production du groupe, et dans la mienne comme l’un des albums phares de cette fin d’année, c’est incontestable…
F∀LLEN
Except One
2018