Entretien avec Holispark pour la sortie de leur nouvel album, Sonic Bloom

Le nouvel album de Holispark m’a clairement séduit (chronique à venir prochainement), et c’est donc avec plaisir que je me suis lancé dans une petite interview de derrière les fagots, histoire d’en savoir plus sur ce Sonic Bloom.

Bonjour, et merci de prendre quelques minutes pour répondre à mes questions. Pourrais-tu tout d’abord te présenter et nous expliquer ce qu’est Holispark exactement comme groupe ?

Roch : Je suis Roch, le batteur ; Avec Manon, la chanteuse, Nico et Kévin les guitaristes et puis Max le bassiste nous sommes Holispark, un groupe de rock alternatif de la métropole lilloise qui sort son nouvel album intitulé Sonic Bloom chez le label Send The Wood Music. C’est une grande étape dans notre vie. Nous sommes dans le feu de l’action depuis quelques semaines. C’est grisant alors je me dis que si devenir parent est plus intense émotionnellement que sortir un album avec son groupe, je ne suis définitivement pas prêt ! (rires)

Comment en es-tu venu à la musique, et plus particulièrement au rock et au metal ?

Max : On a tous commencé en montant des groupes depuis notre adolescence. Nous sommes réunis depuis 2016 et avons tous les cinq des parcours plus ou moins divers. Kévin et Nico viennent du metal, Roch et moi du rock/punk-rock américain et Manon a appris à chanter sur de la pop music. Le groupe est une réunion d’horizons musicaux différents et je pense que c’est ce dont nous nous sommes servis pour composer les morceaux de Sonic Bloom.

Sonic Bloom est le tout dernier album du groupe. Comment s’est passé sa réalisation ? Qui a écrit la musique et qui s’est penché sur les paroles ?

Max : Nous avons commencé à composer l’album en novembre 2016 en rentrant d’un mois de tournée pour défendre notre EP ‘The Harvest’. Nous avions envie de faire un album à cinq. Nous avions abordé le sujet dans le van pendant nos longues heures de route. A partir de là, pas de secret : Nous nous sommes enfermés et avons trouvé des idées de riffs qu’on se soumettait mutuellement. Puis nous avons transformé ça en chansons. La plupart des titres ont été complétement bouclés au studio pendant les sessions, avec le point de vue extérieur et éclairé de notre ingénieir du son Clément DECROCK. Pour les paroles, c’est Manon qui s’en charge car elle aime que ses textes soient personnels ; C’est ce qui lui permet d’insufler toute l’intention.

L’artwork de cet album est finalement assez classique et sombre, tout en gardant un aspect mathématique presque. Comment s’est passé le travail dessus ? Et finalement pourquoi ce choix ?

Manon : Nous devons l’artwork à Jakub Krzyszkowski, un artiste polonais. Nous avons avant tout discuté du nom de l’album. Nous savions que ça allait forcément nous aider à trouver un visuel ? Sonic Bloom nous est apparu comme The Harvest, comme une évidence. Notre rapport à la nature et au fait que c’est elle qui nous dompte et nous éduque d’une certaine façon. Elle donne puis peut parfois reprendre, selon le comportement de chacun. Mais surtout elle grandit et elle évolue. Comme nous. Pour enregistrer l’EP nous n’étions que trois, Kévin, Roch et moi-même. Pour l’album, nous étions cinq. La famille s’est agrandi et nous avions du pain sur la planche. Nous nous sommes enfermés dans une bulle à l’intérieur de laquelle personne ne pouvait s’immiscer. Nous devions nous dévoiler les uns aux autres puisqu’évidemment Nico et Max n’avaient encore jamais travaillé avec nous. Ca s’est très bien passé. Nous avons appris de chacun et nous sommes tous allés dans la même direction. L’image de la serre était donc idéale pour représenter cette idée de « bulle ». Pour les couleurs, nous voulions quelque chose de plus sobre, de plus mature. Si l’EP était notre premier bébé, frais et plein de joie de vivre, l’album a des couleurs plus froides. Il est décisif et plus carré, pas « plus abouti » mais plus arrêté dans les idées. Nous étions catégoriques et en accord sur tous les morceaux. Ca a pris du temps mais en sortant du studio nous étions très heureux du travail accompli. Il nous fallait quelque chose de simple et le noir et blanc était ce qui nous semblait le plus en adéquation. La pointe de doré, je dirais qu’elle met en avant les détails : le contraste était intéressant à exploiter. Elle représente un peu notre unité à travers tous les changements d’ambiance des morceaux.

Un premier clip lié à cet album, Sunset, est sorti récemment. Comment s’est passé le tournage ? Ce n’est pas trop stressant de passer de la scène à la caméra ?

Manon : Non ! Toute expérience est bonne à prendre de toutes façons. Ce sont nos éditeurs (Trepan Records) qui ont réalisé ce clip. Ils nous soutiennent énormément et nous traitent avec le plus grand respect. Nous sommes descendus jusqu’à Angers et ils avaient déjà préparé le plateau : ils n’attendaient plus que nous. Nous nous sommes tout de suite sentis à l’aise. Ils nous mettaient en confiance car ils n’en étaient pas à leur coup d’essai en terme de tournage vidéo alors ils savaient nous driver comme nous en avions besoin. C’était une journée géniale ! Nous avons tourné d’autre clips avant celui là, ‘Believer’ plus récemment ainsi que des clips live produits par l’Aéronef de Lille et réalisés par le collectif Kiki Bronx. Etre devant les caméras un sentiment particulier mais nous essayons tous de nous mettre dans le personnage. Le résultat est toujours époustoufflant parce que nous sommes toujours et confiants envers les personnes avec lesquelles nous travaillons.

Quel est ton morceau préféré de l’album et pourquoi ?

Kévin : C’est vraiment difficile d’isoler une piste sur cet album… Nous nous sommes impliqués corps et âme pour ne garder que des titres qui nous plaisent vraiment ! Si je devais n’en choisir qu’un je pense que je garderais ‘Hope’. Au delà du fait que j’adore l’atmosphère de ce morceau et les riffs de guitare qui sont super agréable à jouer, je me sens surtout très concerné par le message qu’il véhicule. Hope, c’est l’idée de se donner les moyens de réaliser ses projets et ses rêves, si grands soient-ils, de garder « l’espoir » et de toujours continuer à aller dans ce sens : Croire en soi et en ses convictions ! Quand je me lève le matin, je sais pourquoi je le fais. Ce groupe représente énormément pour moi ; Je me suis battu et je continuerai à me battre pour ce beau projet comme le font mes partenaires et amis qui m’accompagnent dans Holispark !

Comment se passe la promo de l’album ? Les premiers retours sont bons ?

Nico : Pour la promotion de Sonic Bloom nous avons fait le choix de travailler avec Roger WESSIER de Replica Promotion. Il y a encore un très gros pubic pour la presse musicale, que ce soit des webzines, magazines, radios, webradios, TV et c’est important pour nous d’avoir des chroniques, des articles, des interviews pour exister dans les medias et se faire connaître un maximum.

Nous avons également le plaisir de collaborer avec Send The Wood Music (notre label) et Trepan Records (notre maison d’édition) qui nous aident beaucoup dans la communication. Aujourd’hui, l’outil principal pour un groupe comme nous, en cours de développement, c’est bien sûr les concerts. Ça reste l’ultime moyen pour aller à la rencontre des gens pour proposer au mieux notre musique. Il est encore tôt pour dresser un bilan des retours, mais les premiers sont très bons, voire excellents. Nous espérons qu’ils continueront d’affluer avec le même egouement et la même positivité !

Peux-tu, en cinq mots, donner envie à nos lecteurs de se pencher sur ta musique ?

Kévin : Holispark c’est un condensé d’ENERGIE chargée d’EMOTIONS, des explosions de COULEURS, un rayon de LUMIERE qui vient réchauffer ton COEUR !

Quel est ton pire souvenir sur scène, en tant que musicien ?

Roch : Raconter le pire serait un peu triste non … ? Je vais plutôt vous raconter le meilleur ! Un soir en tournée nous jouions à Centuri, un très charmant village du cap Corse qui s’avère être le village de résidence de la famille Chédid. Nous jouions depuis probablement 1h30 et il était déjà tard quand nous nous avons vu le public faire place à des silhouettes qui arrivaient parmi eux. Nous jouions notre concert quand soudain, nous nous sommes aperçus que c’étaient Mathieu Chédid et sa famille. Au culot, nous avons invité -M- à nous rejoindre sur scène pour jouer avec nous et il a accepté avec plaisir ! Il a pris une guitare, a monté le volume puis il a réglé le micro à sa taille et nous avons jammé sur ses morceaux pendant … près d’une heure !! C’était merveilleux ! Tout le monde dansait, chantait et les gens ont même cru que nous étions ses musiciens de tournée (rires) ! Je garde le vidéos de ce moment très précieusement. En plus d’être un excellent musicien, -M- est un mec humble, ouvert et accessible. La classe !

Quels sont les prochains concerts du groupe ?

Nous venons d’annoncer les premières dates du Golden Garden Tour :

– 2 février : Le Sous Bock Solesmes

– 3 février : Cultura Villeneuve d’Ascq

– 9 février : Bobble Café Lomme

– 10 février : Cultura Creil

– 10 février : Le Bar le Nouveau Brooklyn, Ivry-sur-Seine

– 17 février : Cultura St Quentin

– 17 février : Le Golden Pub, St Quentin

– 24 février : Le Garage Café Cambrai

– 2 mars : Le Nautilys / Comines BE

– 9 mars : Le Biplan, Lille

– 10 mars : Zicos En Scène Fest’ , Berck

– 16 mars : La Forge , Arras

– 23 mars : Bar LIVE, Roubaix

– 24 mars : ROYAL VARIETES ARRAS

– 30 mars : Aux fils d’Odin, Millam

– 31 mars : Cultura Roncq

– 31 mars : Le Café de Paris – l’Audito, Tourcoing

En avril nous jouerons quelques concerts en Hollande également. Vous avez donc l’embarras du choix pour venir nous voir sur la route !

Mêler ses activités professionnelles et personnelles tout en étant musicien est généralement compliqué. Comment fais-tu pour gérer ces aspects de ta vie ?

Nico : Il est parfois difficile d’allier les activités qui nous font vivre, nos activités de musiciens et notre vie privée. Il faut forcément faire des concessions et trouver un juste équilibre. Disons que les semaines sont bien remplies (rires) ! Nous consacrons la majorité de notre temps libre à travailler sur Holispark. Pour le moment nous avons tous des activités en complément d’Holispark. Kévin, Max et moi sommes professeurs de guitare et basse, Roch est intermittent du spectacle et Manon travaille en comptabilité dans un garage. Autant dire qu’avec le groupe, nous cumulons deux emplois chacun. Mais nous sommes des passionnés et ce n’est absolument pas une contrainte. Il faut juste être hyper organisé et faire les bons choix. Nous avons la chance d’être entourés par des gens qui nous soutiennent et qui croient en nous : c’est très important.

Que répondrais-tu aux gens qui disent qu’à l’heure actuelle il y un trop grand nombre de groupes sur les scènes rock et métal et comment vois-tu le marché musical actuel ?

Roch : Comment pourrait-on dire qu’il y a trop de groupes ? Trop d’artistes ? Trop de personnes qui s’expriment à travers le rock, le metal ou la musique en général ? Culturellement il me semble que plus ça bouillonne, mieux c’est !  C’est vrai que grâce à internet il est devenu très facile pour un nombre incalculable d’artistes de rejoindre la grande industrie de la Musique, cela dit je ne vois pas les autres groupes comme des concurrents car je pense qu’il y a de la place pour tout le monde au soleil. Et si du point de vue de l’artiste et des ventes de disques, le marché est presque mort, du point de vue des consommateurs (fans) les choses sont plus faciles et moins coûteuses également. Ainsi la musique devient de plus en plus facile à produire, promouvoir et distribuer, mais également plus facile à trouver et à apprécier. Les règles du jeu changent en effet. Je pense qu’il faut en tirer parti pour joindre, rejoindre et se connecter avec son public.

Merci pour vos réponses et à très bientôt au détour d’un concert !

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