Ce deuxième volume de Dirk Gently, détective holistique débute, une fois encore, avec un autre personnage que le héros de Douglas Adams. C’est Kate Schechter qui ouvre ce récit alors qu’elle doit embarquer à Heathrow sur un avion à destination d’Oslo. Elle va manquer son vol à cause d’un géant nordique qui est juste devant elle à l’embarquement. Lorsqu’elle s’éloigne du comptoir d’embarquement, ce dernier explose.
Elle se retrouve deux jours plus tard à l’hôpital. Étrangement, l’accident n’a fait aucune victime et son origine reste toujours inconnue. À quelques chambres d’elle, Kate aperçoit le Norvégien de l’aéroport. Chose étrange, il a son propre distributeur de Coca-Cola avec lui, ainsi que son marteau de forgeron…
Partis sur ces bases nous sommes de plain-pied dans l’univers littéraire de Douglas Adams. Beau comme un aéroport, le titre français de l’œuvre s’explique donc par l’entame du texte. Nous avons échappé au titre original et incompréhensible qui est The long dark tea-time of the soul. Dirk Gently, lui, n’a plus qu’un seul client. Lorsqu’il découvre que ce dernier vient de se suicider, mais cela c’est la version officielle, il ne peut s’empêcher de fouiller un peu plus ce cas.
Surtout que son client s’est plaint d’être poursuivi par une créature aux yeux verts et armée d’une faux qui lui cherche des noises à propos d’un contrat. Pour complexifier la trame narrative, l’hôtesse du comptoir d’embarquement qui est portée disparue suite à l’incident de l’aéroport, n’est autre que son ancienne secrétaire. Enfin, un certain Odin est bien décidé à remettre les choses en ordre…
Alors non, je ne ferai aucun parallèle avec Neil Gaiman, mais nous ne pouvons nous empêcher d’y penser un peu, même si nous savons déjà que le traitement de Douglas Adams va être original et jubilatoire. En cela le lecteur ne risque pas d’être déçu. Quelques petites longueurs peuvent entraver la lecture, mais au bout du compte c’est toujours l’approche folle de l’auteur qui va nous entrainer dans ce récit et nous mener à une conclusion inattendue.
En effet, durant la lecture, vous ne croiserez pas moins qu’un nez cassé, une fillette en fauteuil roulant qui récite les cours de la bourse de la veille, une méthode originale pour trouver son chemin dans la campagne anglaise, un dieu qui se promène avec des lames de parquet que son propre père lui a collé, un aigle irascible, etc. Autant de situations loufoques qui agrémentent une lecture agréable, à défaut d’être réaliste et crédible.
Beau comme un aéroport – Dirk Gently, détective holistique T2
Douglas Adams
Couverture illustrée par Benjamin Carré
Traduction par Jean Rosenthal
Folio SF
2003
6,60 €