Dans un avenir proche, suite à diverses catastrophes environnementales et humanitaires, une secte politico-religieuse a pris le pouvoir aux États-Unis. Toute tentative de remise en cause est punie par pendaison.
Dorénavant, les rapports entre les hommes et les femmes sont soumis à des règles très strictes. Les premiers occupent toutes les positions du pouvoir tandis que les secondes sont catégorisées selon leur fonction : les Épouses sont les femmes des dirigeants, les Marthas jouent le rôle de gouvernantes et les Servantes, habillées d’écarlate, servent la reproduction sous la surveillance rigide des Tantes. Chaque famille dirigeante se voit attribuer une Servante, jusqu’à ce que cette dernière mette au monde un enfant.
La série suit le parcours de June, une femme devenue Servante sous le nom de Defred.
J’ai bien aimé cette série dans l’ensemble.
En revanche, n’ayant pas lu le livre, je ne pourrai pas juger de son adaptation.
Le point de départ est assez classique et se situe dans un univers dystopique, où des héros privés de liberté tentent de se rebeller. Les différentes castes où l’on disperse les personnages ne sont par exemple pas sans rappeler Divergente ; il ne faut cependant pas oublier que le livre a été écrit bien avant la mode des dystopies, et, pour l’époque, était probablement novateur en ce sens.
L’atmosphère est oppressante, on y retrouve un côté puritain très américain avec tous les tabous liés à la sexualité qui s’y rapportent.
Cependant la série est bien filmée en ce sens, car elle fait montre d’une certaine pudeur : il n’y a aucun aspect voyeur, même au cours de scènes qui peuvent mettre mal à l’aise (par exemple celles qui montrent la reproduction entre la servante et le diplomate, avec présence de la femme de ce dernier).
Les couleurs sont également très belles et contribuent à l’ambiance de la série.
Les personnages sont attachants, on apprend à les connaître au fil des épisodes et de plus en plus de temps leur est consacré au fur et à mesure, ce qui permet d’en savoir plus sur leur vie d’avant. Sur la fin c’en est d’ailleurs presque trop : à force de flashs backs, on finit en effet par en perdre un peu le fil de l‘histoire.
J’ai beaucoup apprécié l’absence de stéréotypes de gentils ou de méchants : on comprend rapidement que chacun souffre de sa nouvelle condition et qu’une situation n’est pas forcément meilleure qu’une autre.
Enfin, on ne retrouve aucun manichéisme entre les méchants hommes et les pauvres femmes, alors qu’il aurait été très facile, au contraire, de faire passer les premiers pour des violeurs sans pitié prenant avantage de la situation et les secondes pour les victimes. The handmaid’s tale nous propose tout l’inverse : les uns comme les autres souffrent de leur condition, ce qui rend l’ensemble d’autant plus crédible et le message égalitaire plus fort.
Petit bémol sur la fin qui, comme d’habitude, n’a pour seule utilité que d’inciter le téléspectateur à regarder la suite et ne propose aucune originalité dans la façon d’amener les choses. Mais dans l’ensemble, ça fonctionne.
J’ai donc bien aimé The handmaid’s tale, qui est à mon sens une série de bonne qualité.
The handmaid’s tale
créé par Bruce Miller
D’après le roman La servante écarlate, de M. Atwood
avec: Elisabeth Moss, Yvonne Strahovski, Joseph Fiennes, Alexis Bledel
Hulu, 2017