Halloween – David Gordon Green

Michael Myers, le célèbre tueur, s’échappe lors d’un transfert, et revient se venger de Laurie Strode, seule survivante du massacre de 1978. Pour protéger sa famille, elle s’est préparée au retour de son épouvantail personnel.

Halloween est une suite fidèle au film original de 1978, réalisé par David Gordon Green, qui marque le retour de John Carpenter himself, dans la franchise. Cet opus marque le 40ème anniversaire du tout premier Halloween, la nuit des masques, offrant la production et la supervision du visuel à son créateur (ndlr : J. Carpenter). Jamie Lee Curtis elle aussi, revient dans son rôle fétiche : Laurie Strode. Produit par Blumhouse Productions (la maison de production de Paranormal Activity, ou Insidious par exemple), il s’agit ici d’oublier volontairement les autres suites (et le lien entre Laurie et Myers), tout en gardant l’essence même de ce qui a fait le succès incroyable d’Halloween, incluant Nick Castle (The Shape, Michael Myers comme à la base) et la musique magique de John. Comme pour le premier, le réalisateur n’était pas coutumier du genre (Halloween était un petit projet pour Carpenter, et c’est une première pour Green), et il a été réalisé et produit en un temps record puisque le tournage a démarré mi-janvier 2018 (oui oui vous avez bien lu, il a été commencé cette année), pour être projeté en avant-première officielle le 17 octobre 2018 à Hollywood.

Deux journalistes réalisent un reportage sur les meurtres de Michael Myers en 1978. Ils essayent d’entrer en contact avec le tueur, de le faire parler, mais rien n’y fait. Ils partent alors voir la survivante, Laurie Strode, qui vit recluse, et qui semble totalement paranoïaque. Elle se protège en attendant le retour de son bourreau. La fille et la petite fille Strode, vivent, quant à elles, de façon classique, sans se soucier des névroses de la matriarche. C’est le soir d’Halloween. Myers, réussit à s’échapper. Le cauchemar de Laurie devient réalité. Un bras de fer s’engage, et nous entrons alors de plein pieds dans le slasher movie pur et dur. D’aucuns diront que le rythme est trop rapide pour les crimes, trop lent pour la tension. Je vous dirai plutôt que cela a fortement contribué à l’ambiance très 80s, tout en ayant pas le kitsch qui va avec généralement. Bien entendu, on est très très loin de la violence latente du film de 2007 de Rob Zombie (qui était exceptionnel, si vous ne connaissez pas, foncez l’acheter ou le louer, c’est une petite pépite!!!), mais justement, je dirai que le respect du film de 1978, tient là dedans. Il y a presque tout : Laurie, plus vieille et moins naïve, The Shape, impatient (normal, il a été enfermé 40 ans !!!!! il n’allait pas observer ses victimes pendant 10 ans avant d’aller étancher sa soif de sang!), le flic qui a été le premier sur les lieux, les maisons, la rue, le masque, les plans séquences de 1978 sur l’observation des maisons, les meurtres, la place de la petite fille dans la salle de classe, la musique… LA musique !!!!! Je ne sais pas à quel moment, certains ont pu penser à quelque chose de mou et/ou d’ennuyeux. C’est juste impossible et improbable avec cette musique. C’est mythique et totalement envoûtant en même temps.

Les acteurs sont tous excellents, mais mention spéciale à Jamie Lee Curtis qui a l’air de jubiler dans le rôle qui l’a vraiment élevée au rang d’actrice culte. Elle mène le film tambour battant, tour à tour déprimée, déterminée, battante, actrice de sa propre vengeance. Face à elle les autres femmes de la famille sont au final bien fades, étant beaucoup plus « normales ». Il n’y a guère que Myers, en ombre chinoise pendant presque tout le film (à aucun moment on ne voit son visage, c’est vraiment perturbant), tous les autres ne sont qu’accessoires. On découvre beaucoup sur le personnage de Laurie dans ce film, l’après Myers, la rage et la rancune qui l’habite. Le face à face est inéluctable et il finira par arriver, ça fait 40 ans qu’elle se prépare et qu’elle l’attend. C’est une femme forte et elle VEUT sa fin de l’histoire. Myers se dressera en face d’elle et l’ultime duel pourra commencer, qui révélera quelques surprises et des personnages beaucoup plus impliqués et moins geignards qu’il n’y paraît de prime abord. La dernière image peut laisser penser que l’héritage n’est pas mort (cette phrase est à relire après avoir vu le film, peut être saisirez vous ma subtile hypothèse).

En attendant, le film a quelques défauts (par exemple, la fille de Laurie est quelque peu sous-exploitée). Mais la photographie est très bien réalisée, et les références au film de 1978 sont nombreuses et détaillées. On aime ou on déteste, mais on ne peut pas nier que les meurtres sont absolument parfaits. Certains personnages sont limites oubliés en chemin (le médecin a une fin un peu WTF mais bon, admettons). J’insiste : C’est un duel au sommet. La fin sera terrible et se soldera par la mort, forcément.

Vous l’aurez compris, j’ai été conquise par ce slasher à l’ancienne mode. C’est une série B ? Evidemment, comme l’original. C’est un film rapide et pas trop compliqué ? Evidemment, comme l’original. Il a une musique efficace et entêtante ? Evidemment, comme l’original. C’est Halloween ? Evidemment, comme l’original.

Halloween

réalisé par David Gordon Green

avec : Jamie Lee Curtis, Judy Greer, Anti Matichak, Nick Castle, Will Patton

Blumhouse Productions / Universal Pictures

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