Violent Instinct est le nom du nouvel album de HM, un groupe de metal londonien en train de connaître une belle ascension. On suit Tilio, le chanteur un peu dans sa bulle, aux prises avec ses propres démons. Un événement va se produire, bouleverser sa vie et le faire revenir dans le monde réel.
Vous trouvez cette introduction des plus mystérieuses ? C’est normal. Ce n’est pas fait exprès, c’est juste qu’il est plutôt difficile de parler de ce livre sans trop en dévoiler. Si on comprend assez rapidement que ce va être un sorte d’hommage au metal dans toutes ses formes, un plaidoyer affirmant que ce n’est pas qu’une musique obscure et sans vie, l’histoire ne se dévoile finalement qu’au fil des lignes. Je ne savais réellement pas où l’histoire allait finir.
Ce n’est pas une histoire de complexité, loin de là. D’ailleurs, le style de l’auteur est plutôt simple et extrêmement fluide. On pourrait lui reprocher une utilisation abusive des majuscules et quelques fautes d’orthographe, mais pas assez pour que ça gêne la lecture (à moins que ce soit le genre de détails qui a tendance à vous attirer l’œil, comme c’est légèrement mon cas). Non, ce qui rend la suite imprévisible, c’est le personnage de Tilio lui-même. Car finalement, le roman est à son image. Ce personnage est complètement perdu et a un comportement qui peut passer pour irrationnel, d’où le fait que le récit parte dans des directions que l’on n’attendait pas forcément. La plus grosse surprise restant la fin qui est pour le moins déroutante. Voire même légèrement frustrante. Mais je n’en dis pas plus pour ne pas vous gâcher la surprise.
S’il y a bien une chose qu’on peut reconnaître à l’auteur, c’est le fait qu’il a réussi à exprimer le metal dans son texte. J’ai toujours trouvé ça très difficile de décrire une musique, car si on peut effectivement décrire les instruments et les sonorités générales, il est plus difficile de décrire les sentiments que la musique inspire. Pourtant, dans Violent Instinct, je n’ai presque eu aucun problème à imaginer la musique dont il était question. Peut-être est-ce parce que j’écoute moi-même du metal. Cela n’enlève rien au fait que l’auteur réussit à transmettre des émotions. Et surtout, à montrer comment Tilio, qui semble complètement à côté de la plaque la plupart du temps, utilise la musique pour s’exprimer et vit à travers elle.
Alors je vous invite sincèrement à lire ce livre, que vous soyez fan de metal ou non. Au final, le style de musique n’a pas tant d’importance que ça. C’est le cheminement des personnages qui est au centre du récit. Il s’agit un peu d’un OVNI littéraire, mais d’un OVNI très sympathique.