D’aussi loin qu’elle se souvienne, Gemma a vécu d’hôpital en hôpital. Adolescente solitaire, surprotégée par ses parents à cause de sa santé fragile, sa vie se réduit maintenant à sa maison, son école et ses échanges avec sa seule amie, April. Mais quand elle découvre que le nom de son père est associé au mystérieux institut Haven, qui d’après la rumeur abriterait des expériences scientifiques monstrueuses, Gemma décide de quitter le sanctuaire qu’elle a toujours connu et de se rendre sur l’île d’Haven pour découvrir ce qu’il s’y passe réellement…Lyra – ou numéro 24 – n’est pas humaine, c’est une reproduction. Pour elle, le monde se limite à Haven, aux savants et infirmières qui s’occupent d’elle. Le jour où l’île devient le théâtre d’une terrible explosion, Lyra s’échappe. À l’extérieur des murs de l’Institut, elle découvre un monde qu’elle n’avait jamais soupçonné et rencontre Gemma. Ensemble, elles essaient de lever le voile sur les mystères de Haven, et les secrets qui leur seront révélés vont changer leur vie pour toujours.
Moi qui n’avait pas réussi à accrocher à Délirium, j’ai décidé de retenter « l’expérience Lauren Oliver » avec Réplica et j’ai bien fait !
Avant de commencer le roman il faut savoir que celui-ci comporte une particularité pour le sens de lecture ; en effet la même histoire est racontée par deux protagonistes différents : Gemma et Lyra. Le livre comporte deux faces, au sens figuré (pour la double narration) mais aussi au sens propre : car le livre peut se lire à l’endroit – où on découvre le point de vue de Gemma – ou bien à l’envers – où se trouve le point de vue de Lyra.
Réplica peut se lire une face après l’autre ou bien en alternant les chapitres ; personnellement c’est la méthode que j’ai adoptée car cela maintient le suspens et cela évite de lire la même histoire en repartant du début même si les chapitres se complètent plus qu’ils se répètent (on a rarement la même scène décrite deux fois).
Ce que j’ai trouvé génial c’est le fait que tout soit vraiment inversé : à la moitié du livre, les caractères sont à l’envers, il faut retourner le livre pour lire la deuxième face ! La couverture aussi est double, ce qui fait il n’y pas de quatrième de couverture, quelques soit le sens dans lequel vous posez votre livre, il sera toujours à l’endroit (soit sur la face Gemma, soit sur la face Lyra). Cela rend le livre objet atypique et très plaisant à mon goût.
En revanche il nécessite en conséquence quelques petites réadaptations : il vous faudra deux marque-pages et aussi vous habituer au fait que, visuellement, la partie droite du livre ne représente pas la fin qui se rapproche au fur et à mesure de la lecture : là on se rapproche du milieu et comme on n’a pas l’habitude on peut facilement se retrouver surpris d’y être déjà.
Bref c’est un support original ; passons maintenant à ce qui nous intéresse le plus…
Pour ma part j’ai commencé par « la face Gemma » : on découvre une adolescente très complexée par ses formes et légèrement bizutée par la peste de la classe et ses traditionnelles suiveuses toutes les plus minces les unes que les autres.
Surprotégée par ses parents, néanmoins très lointain avec elle, Gemma n’a qu’une seule amie et ne sort presque jamais de la gigantesque propriété qui constitue sa maison. Presque. Tout est dans la nuance. En effet le seul jour où la jeune fille décide d’aller se promener en ville, il lui arrive une chose pour le moins étrange : ce jour-là un homme tente mollement de la kidnapper.
Affolée, l’adolescente s’enfuit et entend l’homme crier : « que sais-tu de Haven ? »
Le soir même, une dispute éclate entre les parents de Gemma et le mot « Haven » ressort… C’est l’élément déclencheur pour l’adolescente qui décide de prendre son courage à deux mains et de s’enfuir de chez elle à la recherche de la vérité, une vérité qui la concerne et à laquelle elle n’entend rien ; mais elle veut comprendre.
En retournant le livre on découvre ensuite Lyra. Lyra ou plutôt « numéro 24 » comme l’appelle le personnel de l’Institut Haven.
C’est là que vit Lyra ainsi que les autres clones. Elles sont nombreuses et subissent des tests médicaux très régulièrement. A travers les chapitres, on découvre son quotidien de « réplica », une « copie, pas une humaine » à demi maltraitée par les infirmières et médecins. Ayant passé toute sa vie dans cet environnement, la jeune fille pense à peine par elle-même tellement elle est conditionnée. Mais elle ne sait pas encore que tout va changer…
J’ai vraiment aimé cette histoire.
Tous les personnages sont différents et intéressants à leur manière, Gemma et Lyra évoluent très vite, Pete se révèle rapidement important et 72 est touchant.
Les événements s’enchaînent sans qu’on puisse facilement les deviner, cela rend d’autant plus curieux de voir où les choses vont aboutir.
Le style de l’auteur est simple et fluide, mais l’histoire et ses nombreux rebondissements pallient largement ce détail.
De plus j’avais très peu d’attentes lorsque j’ai commencé ce livre, cela m’a permis d’être satisfaite facilement.
Les événements s’accélèrent à la fin (qui se trouve en fait au milieu) et certains chapitres auraient pu être lu à la suite mais faute de plan j’ai continué d’alterner ce qui a plusieurs fois cassé le rythme de l’action. C’est dommage, un éventuel plan permettrait de mieux profiter du déroulement des dernières péripéties.
En dehors de ça je n’ai aucun reproche à faire à cet ouvrage vraiment très intéressant, autant au niveau de l’histoire que de sa construction. Je lirai le deuxième tome avec grand plaisir.