Tout commence dans la cité de Pyros où nous découvrons le destin croisé de Zina, jeune servante métèque abandonnée à la naissance et recueillie par une mère adoptive aujourd’hui grandement malade et un jeune garçon, Emilion qui a fui sa propre famille suite à la mort de sa jeune sœur Eline dont il se sent coupable. Dans ce désert où l’eau est devenue une denrée rare et où le rationnement constant demeure un problème social, seuls les plus riches peuvent s’offrir le luxe qu’est devenu l’or liquide et la loi du plus fort règne. Cela n’est pas sans rappeler les bases de l’univers du célèbre Dune d’Herbert, que l’on ne présente plus. Toutefois, l’univers dépeint s’apparente plus à celui d’un roman pour adolescents où les enjeux, bien qu’ils demeurent réels, sont plus policés.
Très vite, les deux adolescents sont mis au ban de la société et leurs choix respectifs les amènent à devoir fuir la cité de Pyros où, pourchassés par la Ligue d’Antelonya, leur seul avenir n’est que la mise à mort. Ils intègrent alors une caravane au départ de la ville et sont recueillis par la mystérieuse Horizon dont les objectifs ne sont pas clairs. Rapidement, aux abords de Khand, ils sont à nouveau confrontés à des situations critiques qui les poussent à fuir de nouveau, aidés de Sylia. Et ceci n’est que le début de leur périple vers la découverte de leurs origines respectives entre prophétie millénaire et dangers constants d’un monde fort rude.
En effet, la jeune Zina, dont les origines demeurent mystérieuses et inconnues fait montre de pouvoir psychiques exceptionnels qui pourraient faire d’elle une Eclairée et l’entraîne dans des considérations politiques d’envergure.
Les personnages sont attachants et assez bien décrits ainsi que leurs motivations, longuement explicités dans des passages plus psychologiques. Ce même trait d’écriture se retrouve pour les acteurs secondaires dont certains sont fort intéressants. Toutefois, le récit pêche par une certaine jeunesse et un travail de relecture peut être un peu léger de la part de l’éditeur laissant passer quelques fautes ou tournures approximatives. Globalement, la lecture reste plaisante et fluide même si l’histoire peine un peu à décoller dans les tous premiers chapitres.
Le roman reste à mesure que la lecture avance assez inclassable entre sentiment d’être dans un monde post apo et relents de fantasy voir de sf. Les moyens de locomotion et notamment les voiliers solaires peuvent rappeler la technologie découverte dans l’adaptation de l’Ile au trésor par les studio Disney. On peut être un peu perdu par ce côté inclassable qui laisse sur sa fin en attendant de se préciser dans la suite de ce premier tome. Quant à la quatrième de couverture, qui rapporte les influences de l’auteur, comme Le Seigneur des Anneaux, A la croisée des mondes ou L’Histoire sans fin, il faut bien avouer qu’elle lance sur de mauvaises pistes, l’œuvre s’apparentant plus à un roman pour adolescents assez éloignés de ces classiques cités.
Malgré une bonne volonté de l’auteur et des péripéties multiples et bien amenées, quelques lourdeurs demeurent par moments et la suite de ce premier tome mérite assurément d’être plus vivace et de pousser plus loin les pistes amenées pour l’instant. Ce deuxième tome sera attendu avec toute l’attention qu’il mérite mais aussi un regard plus aiguisé et des attentes certaines.
La voie du désert
La Voyageuse d’Ayanar, tome 1
Stéphane Pavanelli
Numeriklivres
222 pages
16 euros