La Maison des Morts – Sarah Pinborough

Sarah Pïnborough a comme habitude de prendre le lecteur par surprise, de l’étonner en proposant des récits presque à contre-courant. Étoile montante du fantastique et de l’horreur elle nous invite, par son nouveau roman, à découvrir un huis-clos inquiétant et empli d’une résignation prenante.

La couverture est simple, presque trop finalement au vu de la consistance globale de l’ouvrage. Toute fois elle reste dans la veine de celles des précédents ouvrages de cette auteur. La présentation de l’éditeur mets, elle,vraiment l’eau à la bouche par contre :

C’est une maison sur une île déserte où des jeunes attendent de savoir s’ils vont mourir. Arrachés à leur famille à la suite d’un diagnostic, ils vivent dans la crainte du moindre symptôme, car alors on les emmènera en pleine nuit au sanatorium d’où personne ne revient.

Au dortoir 4, Toby et ses copains trompent l’angoisse comme ils peuvent, repliés sur leurs souvenirs d’avant la condamnation à mort. Jusqu’au jour où l’arrivée d’une nouvelle patiente va tout changer et redonner brusquement à Toby une raison de profiter de chaque jour et même d’espérer.

Car on va tous mourir un jour ; ce qui compte, c’est comment on choisit de vivre.

Je suis amateur de fantastique depuis longtemps mais à travers son récit, Sarah Pinborough est réellement parvenue à bouger les codes auxquels je suis habitués. Commençons par les personnages : Toby est le narrateur et son épopée dans le roman, sa résignation de bout en bout à une mort inéluctable, créent une ambiance vraiment spéciale de bout en bout. L’arrivée de Clara et sa relation ambivalente avec les protagonistes masculins ne va rien arranger à l’affaire. Au cœur de cette situation à la fois inquiétante certains autres personnages font preuve d’une insouciance qui leur sert à se protéger, tandis que d’autres se comportent de manière dévote… La galerie proposée par l’auteur est parfaite en tous points car elle parvient à reprendre de manière globale tout ce que l’humanité peut proposer comme réactions face à une situation inéluctable.

Et finalement c’est cela qui intéressant dans le roman : l’inéluctabilité du destin de Toby et ce qu’il choisit de faire de sa vie. Le sanatorium pèse comme une ombre sur chacun des protagonistes, les infirmières participant également à créer cette ambiance lourde, servant finalement d’élément fantastique au cœur du récit. Et c’est là tout le talent de Sarah Pinborough : créer un récit inquiétant sans que rien ne soit réellement vu, simplement sur la pression psychologique qui s’exerce sur les personnages. C’est d’ailleurs la marque des plus grands…

Stylistiquement le roman est intéressant car en plus d’avoir accès aux pensées les plus intimes de Toby, on a également un récit crédible du point de vue vocabulaire. L’auteur a vraiment fait l’effort de se mettre au niveau de langue de son personnage et cela ajoute au côté vivant de l’ensemble.

Avec La Maison des Morts, Sarah Pinborough signe un roman que je jugerais comme magistral. De bout en bout j’ai été immergé dans son histoire, bercé par les sentiments contradictoires de Toby et j’ai vu arriver la fin du livre sans même m’en douter réellement. Une petite pépite pour tous les amateurs de huis-clos inquiétants et résignés.

La Maison des Morts
Sarah Pinborough
Milady
16,90 €

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