Juste un peu de cendres est le premier comics d’Aurélien Police, illustrateur reconnu pour ses nombreuses couvertures de roman. Nous trouvons au scénario Thomas Day que j’ai connu aves la novella Dragon, publiée aux éditions le Bélial dans la collection une heure lumière. Juste un peu de cendres est un roman graphique publié chez Glenat, captivant, à l’illustration atypique.
Ashley Torrance, dix-sept ans, a les yeux vairons ce qui, en plus d’être une particularité physique, lui procure une vision différente du monde. Elle a décidé de partir de chez ses parents afin de les protéger des visions qu’elle a. En effet grâce ou à cause de cette particularité, elle voit la vraie nature de certaines personnes qui ne sont pas de simples humains lambda, mais des créatures monstrueuses reliées par des filaments de cendres. Qui sont ces êtres étranges et quels sont leurs objectifs ? Une chose est sûre, elles ne sont pas pacifiques. Ashley va rejoindre d’autres personnes avec la même vision afin de mener l’enquête. Une enquête dont le résultat pourrait bien bouleverser le monde…
Coté scénario on trouve de très bonnes idées, emportant le récit avec un rythme soutenu et précis. Les différents protagonistes sont proches des clichés occidentaux sur les américains, c’est volontaire et très bien fait. Le récit est coupé en quatre chapitres, qui auront le droit outre-Atlantique à une sortie indépendante, ce qui semble être une bonne idée, le découpage étant pensé pour. L’univers créé est vraiment sympathique, nous plongeant dans une soft apocalypse à la Stephen King où l’on troque le Maine pour les grands espaces désertiques de l’Est des USA.
Point d’orgue de ce récit, les personnages. Ashley part de chez ses parents non pas parce qu’elle est mal chez elle mais justement pour les protéger. On part sur une situation assez atypique où Ashley est une adolescente aimée par sa famille, sans cicatrice émotionnelle qui la tiraille, ce qui change vraiment pour ce type de personnage et c’est vraiment agréable. Les différents protagonistes que l’on rencontre sont très clichés, avec Pyro le gros lard libidineux, Bruce le personnage masculin qui en sait plus, qui cherche à assouvir sa vengeance et qui poursuit un idéal qui lui est propre, ainsi que Sunny l’artiste torturée. Vous l’aurez compris le groupe est constitué des personnages courants du genre avec une légère exagération donnant un tout vraiment cohérent et sympathique.
Les illustrations d’Aurélien Police viennent sublimer l’histoire. Avec son style atypique dû à l’utilisation de photomontage (désolé je n’ai pas le terme technique), Aurélien crée ici un roman graphique avec une atmosphère oppressante, en adéquation parfaite avec le scénario. On notera l’effort particulier dans les mises en forme, avec un découpage en cases non standard ainsi que de nombreuses pages entières, et doubles pages particulièrement réussites, où les blocs de textes sont posés de façon intuitive.
Seul bémol à ce récit, une fin un peu trop rapide, avec un petit manque de cohérence globale pour la fin. Les chapitres 3 et 4 sont très différents des deux premiers et on aurait aimé un arc plus long sur Chelsea, afin de mieux l’intégrer au début du récit.
En conclusion Juste un Peu de Cendres est un comics original, vraiment sympathique, avec un graphisme très réussi. Il faudra garder un œil sur Aurélien Police qui devrait nous proposer d’autres œuvres d’une grande qualité.