Celle qui a tous les dons – M. R. Carey

Mélanie pourrait être une fillette comme toutes les autres, mais les enfants ordinaires n’existent plus. En effet, elle vit dans une cellule où chaque matin on l’attache sur un fauteuil pour l’amener en classe. Et puis parfois, des enfants disparaissent pour ne plus réapparaitre. La vie de Mélanie serait donc bien monotone, s’il n’y avait sa soif de savoir et une enseignante plus proche d’elle, trop proche d’elle, dangereusement proche. En effet, Mélanie est une affam, un zombie affamé de chair humaine, mais elle lutte contre cela. L’Angleterre de Celle qui a tous les dons est livrée aux affams et quelques ilots d’humanité résistent, dont la base où est détenue Mélanie.

Détenue, car les enfants ne sont pas complétement des affams, ils restent à moitié humains ce qui permet d’expérimenter sur eux pas mal de choses afin d’en savoir un peu plus sur le mal qui ronge l’humanité. Des enseignants, des chercheurs et des militaires, voilà le monde des adultes qui entourent Mélanie. Jusqu’à ce que tout change. Alors le lecteur se rend compte que finalement les affams ne sont pas le pire des dangers.

Changeant totalement la vision qu’on peut avoir des zombies, ce roman de M. R. Carey nous projette dans un monde inattendu. C’est le regard d’une enfant affam, mais aussi des autres protagonistes qui nous le fait découvrir. Haletant comme un bon thriller, il reprend des scènes classiques du genre tout en éclairant les relations des personnages de façon très originale. Ce roman fait partie de ceux qui renouvellent le genre.

Sujet de SF qui date déjà, pas mal d’innovations ont permis de remettre sur scène le zombie. Tout d’abord, comme dans le diptyque Chaos de Clément Bouhélier ou dans le plus récent PariZ de Rodolphe Casso où les zombies sévissent en France, les nouvelles histoires de zombies se délocalisent hors des États-Unis d’Amérique pour conquérir le vieux continent. Dans Celle qui a tous les dons, c’est dans les environs de Londres que l’action se déroule. Ensuite, le zombie ne se nomme plus zombie, à l’instar de Walking Dead où on en parle comme des rôdeurs, M. R. Carey les appelle des affams.

Si les origines des épidémies zombies varient depuis toujours, le mode de zombification évolue aussi. Ainsi dans Chaos, cité plus haut, ils voient leur mémoire s’effacer et sont télécommandés par une force malveillante. Ici, les enfants sont mi-affams mi-humains, ce qui permet d’entrer en contact avec eux. Et même si les spécialistes du genre pourront trouver encore beaucoup de variations, je constate finalement qu’on en a fini depuis quelque temps avec le zombie pataud qui se traîne pour passer à l’affamé à haute vélocité auquel il devient vraiment difficile d’échapper.

La conclusion de ce roman est particulièrement percutante et risque, vous aussi, de vous hanter durablement. Véritable page-turner, il est difficile d’oublier ce récit original. Il a donné lieu à une adaptation cinématographique. Même si c’est la Warner qui a produit le film l’an passé, il n’a toujours pas trouvé de diffuseur en France. Alors si la curiosité vous taraude, regardez ce lien… and have fun ;-)

Celle qui a tous les dons
M. R. Carey
Couverture réalisée par Leraf
Traduction par Nathalie Mège
Librairie L’Atalante
Collection La dentelle du Cygne
2014

23,00 €

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