Une guerrière Amazone venue du fond des âges décide de combattre auprès des humains contre les forces du Mal et se retrouve engagée dans les conflits de la Première Guerre Mondiale.
Pour ceux qui vivent dans une grotte, reprenons les bases :
Wonder Woman s’appelle Diana, c’est la princesse des Amazones, fier peuple de femmes guerrières protégeant les humains du Mal, personnifié par le cruel Arès. Rien que ça. Va te rhabiller, Bruce Wayne ! Bon, le cruel Arès semble en sommeil depuis quelques siècles, l’île de Themiscyra vit donc des heures sereines.
Le film s’ouvre sur ce paysage luxuriant et paisible.. Images sublimes, au passage. Bravo les fx, c’est une merveille.
Diana, la p’tite princesse, est la seule enfant de l’île. Elle s’y ennuie ferme et rêve de combats en admirant les prouesses physiques de sa famille de warriors.
Mais sa mère refuse qu’elle s’entraîne. La guerre n’est pas un jeu, dit-elle, et les humains sont loin à présent. Osef, qu’ils crèvent, nous on ne veut plus se battre.
L’arrivée hasardeuse de Trevor (Chris Pine, repéré dans Star Trek), capitaine américain en mission pour les anglais lors de la première guerre Mondiale, va perturber le calme de l’île.
Le camouflage optique percé, une flotte allemande débarque et massacre aveuglément tout ce qui passe à sa portée, et même si les Amazones déchirent bien en lances, arcs, dagues, ça fait moyen l’affaire face à de bons gros fusils d’assaut.
Diana (jouée par Gal Gadot, la révélation de l’année)ne peut en supporter davantage. Malgré les recommandations de sa mère, peu encline à aller sauver de l’humain ingrat et primitif, elle est à présent sûre d’être capable de défaire Arès, seule. Elle vole dont l’épée Magique de l’Elue “(La Tueuse de Dieux”) et s’embarque avec son nouvel ami ricain sur frêle esquif et s’en va tarter du boche avec l’aide de quelques têtes brûlées à la solde de la Reine d’Angleterre.
On passera sur la scène “On embarque dans une coquille de noix sous les Tropiques et on arrive à Londres en une nuit en toute décontraction”, car c’est un des gros wtf du film qu’on fera exceptionnellement passer en TGCM. (Ta Gueule C’est Magique, pour les non initiés).Allez, une fois dans le scénar, on est beaux joueurs.
Diana s’adapte vite à la société humaine qu’elle ne connaît pas, et après quelques scènes comiques bien amenées (notamment l’essayage de vêtements), le petit bataillon part vers le front de l’Est découvrir les secrets de la terrible Docteur Poison et de l’horrible Colonel Fritz.
Enfin, Ludendorff. Qui d’après Diana, est forcément Arès. Coquinou, va. Je ne vous en dis pas plus, à vous de découvrir les sombres secrets des super-méchants.
A force d’amour et de détermination, les soldats désespérés retrouveront une raison de vivre et de se battre. On barbote un poil dans le bon sentiment, mais le film reste équilibré.
On est vraiment sur un film à la Captain America : l’introduction à un personnage-symbole, qui grandit et s’élève contre l’opresseur (allemand) et la haine (toujours allemande).
A la fin, l’amour et la bienveillance gagnent toujours, mais les perdants sont des rageux et reviendront bientôt, plus haineux que jamais.
Que dire de ce film ?
Il est difficile (impossible, en fait) de parler de Wonder Woman sans parler de politique, passée et actuelle.
Premièrement, on a le sujet du comics, à savoir les deux guerres mondiales.
Comme dans Captain America, l’Allemagne y incarne le mal absolu.
J’en viens à penser que si à l’époque de la sortie des comics, le discours était assez cohérent avec l’ambiance du moment, à l’heure actuelle on pousse peut-être un peu, à faire en permanence des films, des livres, des comics, etc… sur les méchants allemands.
Me semble que dans “première et deuxième guerres MONDIALES” y’avait tout un tas d’autres pays bien contents de bomber la gueule du voisin, et de faire gazer dans la joie tous les gens dont ils n’aimaient ni la tronche ni les idées. Discrètement, voyez. Mais l’Histoire est écrite par les vainqueurs, qui en rajoutent quelques couches Hollywoodiennes par an. C’est peut-être un peu léger, ça, les amis.
Dans un monde en tension, en mode Guerre Froide 2.0, c’est toujours étrange de ressortir des histoires issues de la propagande des années 40 sans en changer les lignes principales.
Alors, que faire ? Coller aux comics au risque de dépeindre des caricatures politiques qui n’ont plus vraiment lieu d’être, ou faire évoluer les scénars au risque de dénaturer complètement les personnages et les histoires ?
Je me pose la question. Vos avis d’amoureux du cinéma et des comics sont plus que bienvenus.
Deuxièmement, et c’est là que s’arrête la comparaison avec le Cap, on a la question de l’héroïne féministe.
Drôle, vivante, résolue, forte, notre Wonder Woman est irréprochable. Les esprits grinçants vont peut-être justement lui reprocher la foultitude de vannes “Omg elle est si forte” “Omg elle est si puissante” “Omg on fait UN FILM FEMINISTE PUTAIN SORTEZ LES TAMBOURS ET TROMPETTES”, mais bon, ça va, on se détend, pour une fois que ça arrive, ils ont le droit d’en être un peu fiers, quand même. Ca reste mignon.
On comprend facilement que dans les US actuels, Wonder Woman ait été un vrai feel good movie. Une femme, typée en plus ! EN ROLE PRINCIPAL ! Dans un film réalisé PAR UNE FEMME !!! LE FEMINISME EST EN MARCHE REGARDE TRUMP ON A FAIT UN FILM DE FEMMES !!!
Ne me croyez pas cynique : je trouve vraiment positif que Wonder Woman soit encensé par la critique, et que les petites filles aient enfin une héroïne forte et sympathique (et non belle et crucruche) à qui s’identifier.
Certains vont arguer, avec raison, que des femmes fortes, on en a déjà eu au cinéma. Ripley et Furiosa les premières, oui. LeeLoo Dallas Multipass aussi, “être parfait” auquel les réactions sont proches de celles suscitées par notre Diana.
Mais par contre, vous remarquerez qu’à part Hermione Granger, en terme d’héroïne positives POUR ENFANTS, on n’était pas encore au top-top. Y’a eu Merida de Rebelle, aussi, allez, et Moana. Mais bon… ça reste de la princesse. Disney progresse, c’est bien que la firme ne soit pas la seule.
Donc bon. C’est bien, c’est effectivement feel good, et au final, c’en est un peu gentillet.
Je n’ai pas réussi à m’immerger dans la hype Wonder Woman, car le film est vraiment bien, vraiment … ok, à tous points de vue, mais il n’est pas la révolution tant annoncée par nos amis les tabloïds.
Comme souvent, à force de battage (dont j’essaie pourtant de me préserver un maximum), les médias cinéma arrivent à dégonfler eux-même le soufflé qu’ils tentent désespérément de faire monter. Arrêtez de nous gâcher le plaisir, bande de sensationnalistes à deux balles.
Allez voir Wonder Woman avec vos potes, avec vos enfants surtout. Laissez les petits garçons jouer à Wonder Woman et les petites filles jouer à Hulk. Et le monde sera plus beau.
Love.
Pour moi, la vraie héroïne féministe du film, c’est tata Robin <3