Residue – John Harrison 

 

Une explosion bizarre sème le chaos dans une ville tentaculaire du futur. Le quartier est alors condamné pour éviter une soi disant « contamination ». Un flic et une photographe essayent de démêler le vrai du faux, et réalisent que des phénomènes étranges semblent découler de la catastrophe. Ils enquête dans l’atmosphère inquiétante de la ville…

J’ai trouvé cette série très originale sur bien des aspects.

On est en effet loin des séries hollywoodiennes que je m’attendrais plutôt à trouver sur Netflix (Residue ne déparerait pas sur Arte).

L’histoire se situe à la frontière entre le fantastique et l’anticipation.

Le décors ressemble à une ville des Etats-Unis dont la technologie est peut-être un tout petit peu plus évoluée que la nôtre.

Le fil conducteur s’inscrit clairement dans le surnaturel, tant dans le thème que dans le traitement. Une étrange épidémie s’attaque à ceux qui restent dans le quartier condamné, réveillant les instincts sombres des habitants qui n’ont pas voulu en partir. Le traitement de l’intrigue retransmet tout à fait cette ambiance fantastique : l’anormal s’invite d’abord sur des photos puis par l’intermédiaire de comportements atypiques, jusqu’à ce que tout devienne de plus en plus inquiétant…

Ce traitement fantastique va de paire avec l’ambiance qui se dégage de la série.

Les décors, les lumières, le rythme, les personnages… Tout contribue à nous plonger dans cette atmosphère étonnante. La ville est immense, présente de grands espaces autour desquels se referment des immeubles modernes mais déshumanisés ; ses rues sont interminables et désertées. Le quartier infecté est inquiétant et sombre.

La musique est très peu présente, ce qui a tendance à me déranger mais sert plutôt cette série : on a d’autant plus l’impression d’être dans un documentaire, et non dans une fiction. La façon de filmer est d’ailleurs très réaliste, rugueuse, loin du côté lisse qu’on retrouve souvent dans les séries plus grand public.

Le rythme d’ensemble est plutôt lent, presque un peu trop au début : si j’ai très vite été séduite par l’atmosphère, j’ai eu un peu plus de mal à rentrer dans l’histoire. Les choses commencent à se débloquer en milieu du deuxième épisode. Le troisième épisode, lui, nous plonge au cœur du mystère et se montre aussi haletant qu’effrayant.

Quant aux personnages, ils correspondent tout à fait à l’ambiance étonnante de la série : le flic, boiteux et asocial, traîne des airs de Dr House ; l’héroïne est une “photographe fantasque” comme le dirait son copain, artiste noctambule totalement dans son monde, qui part en vadrouille à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit dans les lieux les plus glauques pour accrocher une image intéressante. (Les fans de Game of Thrones seront d’ailleurs sans doute déroutés de prime abord par les deux acteurs choisis : j’ai eu un choc en découvrant Osha et Ramsey Bolton filer le parfait amour !).

En conclusion Residue est très bonne surprise de par son originalité, son réalisme et les aspérités de ses personnages.

Residue

John Harrison 

Natalia Tena, Iwan Rheon, Jamie Draven, Danny Webb…

Netflix

2015

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