Peter Quill, Gamora, Drax, Rocket et Groot continuent à sauver la galaxie. Après avoir vaincu une horreur cosmique, les voilà poursuivis par les Souverains, à qui Rocket a volé des objets précieux. Ils sont sauvés in extremis par Ego, qui se révèle être le père de Peter.
Le succès critique et au box-office des Gardiens de la Galaxie devait engendrer une suite. Ce premier épisode sortait de la formule Marvel grâce à son approche Space Opera dépaysant, ses références culturelles et sa capacité à initier une dynamique de groupe. Comme pour tout deuxième opus, l’objectif est de reprendre ces qualités et de faire plus. Au risque de briser, parfois, l’équilibre fragile instauré plus tôt.
Scénaristiquement, le film n’est pas brillant. Comme toutes les productions du studio depuis Avengers 2, l’histoire est timorée et renonce à une quelconque ambition.
L’intrigue principale tourne autour de la rencontre entre Peter Quill (Chris Pratt) et son père (Kurt Russell). Aucun poncif ne nous est alors évité : la découverte des origines, la construction d’un lien idyllique perverti par la nature d’Ego, le choix que doit faire Peter entre sa famille et ses amis. Ces interactions sont traduites à travers de longs tunnels narratifs qui cassent le rythme du montage et ne finissent que par compter sur la dimension visuelle (la planète d’Ego, ses pouvoirs). Pire, le plan de papa Quill est inutile, Ego justifiant sa quête par son besoin d’un héritier apte à user de son pouvoir à ses côtés, quand il avoue ensuite qu’il peut tout faire seul.
Le deuxième arc narratif tourne autour de Gamora (Zoe Saldana) et sa sœur Nébula (Karen Gillian). Beaucoup plus intéressant, il prolonge leur opposition entrevue dans le premier épisode. Nébula se révèle intéressante et montre les failles de Gamora. Son aveu sur sa volonté d’avoir une sœur, non une adversaire, fait mouche. Dommage que la conclusion apportée soit décevante : en restant sur « tout est de la faute de Thanos », Gardiens de la Galaxie 2 emprunte un raccourci qui sera juste là pour teaser la présence de l’équipe dans le prochain gros fix up de la franchise : Infinity War.
Pire encore, le film renonce presque totalement à proposer un background aux autres personnages, Rocket devenant un simple prétexte aux scènes d’action, quand Drax, Groot et la nouvelle venue Mantis n’existent que par leur veine comique, ce qu’évitait les Gardiens premier du nom.
Heureusement, l’intrigue autour de Yundu (Michael Rooker) relève le niveau. S’il y a un vrai acte manqué dans le choix de ne pas développer les Ravageurs lors des premières et dernières minutes, le personnage gagne en épaisseur et en intérêt. Il porte même toute la deuxième partie, ce qui est une bonne surprise. Il parvient surtout à faire retrouver au scénario ses moments d’équilibre, quand le spectateur peut passer du rire aux larmes, du sérieux au potache en quelques instants.
Grâce à cela, les Gardiens de la Galaxie 2 maintient une réelle dynamique de groupe. Les répliques fusent, les échanges sont cocasses et les acteurs montrent un vrai plaisir communicatif à interpréter leurs rôles.
Outre les acteurs principaux, on compte donc quelques têtes bien connues comme Kurt Russell, à l’aise dans son rôle de demi-dieu, ou les apparitions et clins d’œil de beaucoup de gueules : Sylvester Stallone, Ving Rhames, Michelle Yeoh, mais aussi Ben Browder ou même un très drôle et auto-parodique David Hasselhoff !
Ces apparitions collent parfaitement aux références pop culture qui agrémentent ce Space Opéra visuellement au top.
Ces références sont là pour le clin d’œil aux geeks, parfois parfaitement gratuites à l’image de l’apparition de Pacman en plein combat final, mais elles participent à la bonne humeur et au sentiment de sympathie qu’on peut avoir envers la franchise.
La musique va également dans ce sens avec moult tubes choisis avec goût et qui construisent la dynamique du montage (Mr Blue Sky d’Electric Light Orchestra, Father & Son de Cat Stevens, etc…). Du côté orchestral, Tyler Bates fait le boulot avec son thème principal bien installé. Avec les compositions thématiques sur Docteur Strange et Spiderman Homecoming (signées Michael Giacchino), on peut observer un léger virage des studios Marvel sur ce sujet, alors que l’absence de thème identifiable est une critique marquée sur leur univers cinématographique.
Enfin, visuellement, on sent le réalisateur James Gunn très à l’aise avec les effets spéciaux. Techniquement, c’est soigné, bien intégré et il y a de belles idées comme lors des scènes spatiales toujours ébouriffantes. Surtout, l’inclusion visuelle au récit de Rocket et Baby Groot est assurée de main de maître. La performance de ce dernier est largement survendue par les bandes-annonces, mais on reste ébahi par les animateurs qui ont réussi à rendre aussi émouvante ou drôle la petite créature.
Conclusion
Comme beaucoup de blockbusters actuels, les Gardiens de la Galaxie 2 rend un service minimum au niveau du scénario. Pourtant, l’écriture ne fait pas sombrer le film et conserve des personnages attachants. Produit bien fignolé, drôle et souvent divertissant, il remplit son office sans toutefois susciter la même fraîcheur que le premier opus.
Les Gardiens de la Galaxie vol. 2
Réalisé par James Gunn
Avec Chris Pratt, Zoe Saldana, Karen Gillian, Chris Cooper, Vin Diesel, David Bautista, Michael Rooker, Kurt Russell