Autant le dire tout de suite, ma culture gothique et cold rock n’est pas ce que l’on pourrait appeler très étendue. Elle est même quasiment inexistante. Je dis quasiment parce que, maintenant, je connais VOLKER. Et je crois pouvoir dire sans – trop – me tromper que VOLKER peut être rattaché à la culture gothique. Il n’y a qu’à voir la pochette de leur premier EP, représentant deux silhouettes, aussi féminines que fantomatiques, sur le seuil d’une maison. Le tout, bien sûr, en noir et blanc. Voilà l’ambiance posée dès le premier coup d’œil.
Et cette ambiance ne fait que se renforcer lorsque l’on débute l’écoute. En effet, l’intro (375-405) permet de nous immerger dans cette maison hantée…avant que l’on ne soit happé par la puissance de feu et le sens du rythme du groupe. Entre les guitares aux riffs incisifs et percutants et une section rythmique groovy en diable, Bitch est en effet un brûlot aussi dansant qu’agressif qui va faire remuer les popotins dans tous les greniers abandonnés de France et de Navarre. La voix versatile de Jen Nyx (ex-NOEIN) n’est pas en reste et, tout en passant du chant clair au chant hurlé, cristallise indéniablement toute l’identité du concept de VOLKER.
C’est encore plus frappant avec le morceau suivant, Pavor Nocturnus. Le groupe y ralenti considérablement le tempo pour un rendu presque sludge/doom. Mais la voix de Miss Nyx rappelle, si nous avions une mémoire de poisson rouge, que nous sommes bien dans un disque de VOLKER. Modulant son organe du chant clair presque lyrique au chant le plus agressif, presque growlé, la frontwoman abat un boulot dingue. Pour un titre au rendu finalement très intéressant, qui permet au groupe de varier le propos.
Le dernier morceau, Zombie Heart, revient à des considérations plus dansantes, directes et tranchantes. Le tout toujours enrobé de cette ambiance froide et inquiétante, notamment amenée par les riffs et le jeu varié du batteur. Sans parler, bien sûr, des lignes de chants qui font mouche une nouvelle fois, et ne font que rehausser l’impression générale.
En résumé, ce premier EP (amené à être collector puisqu’il ne sera pas réédité), est une parfaite entrée en matière dans l’univers de VOLKER. Une ambiance fantomatique et une musique diablement efficace et varié, pour un groupe ô combien prometteur dont on attend le premier album avec impatience.
VOLKER
s/t
Kaotoxin Records
2016