Entretien avec David et Adrien – Beyond The Styx

Le HellFest, pélerinage annuel des Metalleux de France et de Navarre, est l’occasion de voir un nombre incalculable de concerts, de jouir d’un lieu à la déco ahurissante et de profiter de l’occasion pour prendre des nouvelles de certains groupes que l’on a à l’oeil. C’est le cas de BEYOND THE STYX pour le compte duquel nous avons pu nous entretenir avec les très sympathiques et néanmoins intéressants David et Adrien.

Beyond The Styx band

eMaginarock.fr : Bonjour les gars ! Première interview de BEYOND THE STYX pour eMaginarock, en direct du HellFest. Première petite question toute simple : comment allez-vous ?

Adrien : Ça va, et toi ? (rires)

David : Ça va merci. La forme, tout se passe bien pour l’instant.

Justement je voulais savoir comment le week-end se passait pour vous, entre promo, concerts,… Est-ce que vous avez le temps de profiter un peu ?

A: Oui carrément ! On a le temps d’aller voir certains groupes un peu incontournables. Aujourd’hui il a l’air de faire beau donc touchons du bois. Mais sinon, c’est cool ça se passe bien.

Pourriez-vous vous présenter tous les deux, puis présenter le groupe à nos lecteurs ?

D : Donc moi c’est David, guitariste rythmique de BEYOND THE STYX.

A: Et moi c’est Adrien, le batteur. Sinon BEYOND THE STYX est un groupe de Metal Hardcore formé depuis 2009 à Tours, en Région Centre, avec à son actif un EP, un album et une centaine de date.

Votre premier album Leviathanima est sorti il y a un peu plus d’un an. Quels ont été les retours sur celui-ci ?

D : Eh bien écoute, c’est plutôt pas mal. Les retours sont assez constructifs, donc on se sert de ça pour aller de l’avant.

A : Beaucoup de chroniques positives, donc ça fait plaisir. Même si on avait l’expérience d’un EP, le fait d’accoucher d’un album c’est quand même plus difficile et plus long. Donc content des retours.

Avec le recul, quel est votre regard sur cet album ?

A : Un regard plus lointain en fait. Je pense, avec le recul, sans aucune prétention, qu’on ne pouvait pas faire mieux avec le peu de temps que l’on a eu pour faire cet album. Parce que David et Yohan (Note d’Aresius : le bassiste du groupe) ont intégré le groupe pas longtemps avant le début des compos de ce nouvel album, 3-4 mois avant. Donc il a fallu apprendre à se connaître très rapidement, composer et c’était parti pour l’album. Je pense en tout cas qu’on a donné le meilleur de nous-mêmes pour faire ce premier album.

Du coup David, tu as intégré le groupe juste avant l’enregistrement. Comment cela s’est-il passé ?

D : Je jouais dans un groupe à l’époque qui s’appelait LES CAVERNEUX – ils ont changé de nom maintenant ils s’appellent SCUMBAGS – et je recherchais un autre groupe qui me permette de faire ressortir mon côté Hardcore. Je suis tombé sur l’annonce d’Adrien qui recherchait un guitariste rythmique pour BEYOND THE STYX parce qu’ils s’étaient séparés de leur précédent guitariste pour défaut artistique. J’ai intégré le groupe comme cela et ça se passe toujours très bien à l’heure actuelle.Beyond The Styx D

Quand tu es arrivé les compositions étaient déjà prêtes ou tu as pu mettre la main à la pâte ?

D : Je suis arrivé après l’EP ils étaient en pleine composition de Leviathanima et je suis arrivé au tout début…

A : Il y avait un morceau de fait…

D : …oui il y avait un morceau de fait à l’époque. J’ai vite pris le pas avec Anthony (NdA : le second guitariste), on a vite composé ensemble, avec Emile aussi (NdA : le chanteur). On faisait des pré-répèt’ avant les grosses répèt’ avec le groupe entier. Donc on faisait un peu le brouillon comme ça, à la maison on va dire. Puis on mettait ça en place avec Adrien et Yohan et on construisait au fur et à mesure, semaine après semaine, en bossant d’arrache-pied et en écoutant forcément des musiques pour nous inspirer et donner un fil conducteur.

Parfait enchaînement puisque j’allais justement vous demander votre processus de composition et d’enregistrement (rires) et quels étaient vos inspirations, vos thèmes, s’il y avait un concept,…

D : Quand on écoute l’album, on ne peut pas dire que ce soit un album conceptuel. Chaque morceau a son univers qui est bien différent. On voulait vraiment mettre ça en avant, ne pas rester sur la même dynamique et que chaque morceau ait son « groove ». En tout cas je mettais bien l’accent là-dessus quand j’écrivais des riffs. Et Adrien pourra te le confirmer.

A : Le procédé de composition est en plusieurs étapes : les guitaristes bossent ensemble la semaine, ils amènent leurs idées, ils peaufinent entre eux. Tout de suite ils enregistrent, me les envoie, parfois à Emile aussi, puis on se voit en répète le vendredi et le samedi. Toutes les semaines. C’est trois répètes par semaine, toutes les semaines. C’est comme ça ! (rires) Et là on essaye ce qui a été enregistré, on fait des arrangements, on compose aussi parfois, sur le vif, on cherche. Bon, des fois c’est tout pourri, (rires) mais des fois on se regarde et on fait « ouais c’est bon on garde, c’est ça qu’on voulait ». On monte le morceau comme ça, petit à petit et, une fois que le morceau est bouclé ou quasiment, les paroles et le chant arrivent. Emile va quand même poser ça voix, même quand on est en train d’essayer des choses, plus pour des intentions rythmiques ou des placements, mais il n’y a pas de textes, c’est clairement du yaourt. C’est après qu’arrive le texte. Emile s’inspire beaucoup de l’ambiance du morceau et de la partie rythmique pour poser ses textes. C’est pour cela que ça arrive après.

D’accord. Et du coup, au niveau des textes, a-t-il des inspirations particulières ?

A : Oui, très mythologique. En fait, Emile est un geek, mais sans les jeux vidéos. (rires) Il aime bien les Chevaliers du Zodiaque par exemple.

C’est un geek à l’ancienne, quoi.

A : C’est ça ! (rires)

D : Il aime bien Street Fighter aussi !

A : Street Fighter ! Mais oui carrément !

D : La chanson « 101 Demons » est une grosse référence à une technique d’Akuma dans Street Fighter. Je tenais à le préciser ! C’est pour toi Emile !(rires)

A : Mais il n’y a pas que la mythologie pure et dure. Il y a aussi tout un esprit de réflexion sur la place de l’Homme vis à vis d’un regard de l’homme. Le grand H face à un petit h. D’où le nom aussi BEYOND THE STYX, tout ça est lié : de quel côté on regarde ? Est-ce que l’on va vers l’avenir ? Est-ce que l’on regarde vers le passé ? A quel endroit on se place ? Est-ce que l’on y reste ? Il y a toute une grosse réflexion là-dessus dans le groupe et dans les paroles du coup.

D : Il y a aussi la question de savoir si, lorsque l’on est mort, on regarde les vivants. Tout ça résume ce qu’est BEYOND THE STYX.

Beyond-The-Styx-Leviathanima-cover

Même si vous avez déjà un peu répondu à la question, comment est venu le nom BEYOND THE STYX ?

A : Au tout début on a fait un gros brainstorming avec plein d’idée de tout le monde. On a mis ça sur le papier, on s’est donné le temps de la réflexion. Et à la vue de ce qui était composé à l’époque, il y avait déjà cet esprit de mélange de toutes nos influences. Il y a un peu de la patte à tout le monde dans nos morceaux et on trouvait que BEYOND THE STYX c’était LE nom qui se référait le plus à ce mélange d’influence et on s’est dit « Banco ! ».

D : On peut rajouter aussi que le Styx c’est donc le fleuve qui mène à l’Enfer (NdA : selon la mythologie grecque), même s’il n’y a pas de notion religieuse ou d’Enfer, il y a un rapport, métaphoriquement, avec l’eau. L’eau c’est quelque chose d’assez malléable, qui peut s’adapter à tout, qui peut se mélanger. Ça peut se rapprocher aussi de notre univers. C’est « crossover » et alternatif, comme notre son.

A : Par contre je tiens à préciser que David n’a pas choisi le nom du groupe, hein ! (rires)

Comme quoi, vous l’avez bien choisi, lui, parce qu’il s’est parfaitement adapté.

A : Bah oui, attends. Dans la petite annonce il y avait écrit : « doit accepter le nom du groupe » ! (rires)

Je crois savoir qu’il y a un deuxième album en préparation, actuellement…

A : Tu es bien renseigné, dis moi !

C’est mon petit doigt ! (rires) Du coup, est-ce que le processus de composition et d’enregistrement est exactement le même que celui que vous venez d’évoquer ?

D : Moi j’ai découvert une formidable application sur mon téléphone, dont je ne citerais pas le nom, mais je me sers beaucoup de ça pour enregistrer parce que l’on a directement les guitares et une batterie pré-programmées que tu peux utiliser et modifier selon ton besoin. Du coup je me sers de ça pour composer. Par rapport à un autre logiciel sur ordinateur, ça va plus vite et c’est plus instantané.

A : Par contre le procédé de composition reste le même. C’est les guitaristes, les idées, le mélange, enfin tout ce que j’ai expliqué tout à l’heure. Et pour l’enregistrement, il y a de fortes chances que ce soit quasiment la même chose. L’EP avait été enregistré et produit au Dôme Studio chez les frères Potvin à Angers. Ils ont fait LYZANXIA, ONE WAY MIRROR, qui sont leur groupe. C’est aussi T.A.N.K, KRONOS, etc.

Oui c’est un studio réputé.

A : oui et puis les frères Potvin ce sont des potes. Là on a passé les quelques jours ensemble et ça pique un peu… (rires) Le premier album avait été aussi enregistré chez eux, par contre il avait été mixé chez Jamie King, aux Etats-Unis, qui a mixé BETWEEN THE BURIED AND ME, LIFERUINER… Et là, le prochain album va encore être enregistré chez les frères Potvin. On recommence parce qu’on est ultra content de leur travail, ils sont ultra pro. En studio ça se passe super bien avec eux. On sait ce qu’ils attendent de nous, et on sait ce que l’on peut attendre d’eux, ce qui est ultra important. Par contre pour le mixage, pour l’instant on peut pas donner de nom, parce qu’il n’y a rien qui est signé encore, mais ce sera très certainement encore aux Etats-Unis, avec un gros nom, qui a posé son nom dans le milieu du Hardcore de nombreuses fois.

Est-ce qu’il a mixé un album de L’ESPRIT DU CLAN, par exemple  ? (rires)

A : Euh…un album de L’ESPRIT DU CLAN ? Eh bien, ça dépend quel album…

Le dernier…

A : (sur un ton mystérieux) Peut-être…(rires)

Musicalement, peut-on s’attendre à des évolutions ? Je rappelle que, pour schématiser très rapidement, BEYOND THE STYX c’est du Deathcore… On peut dire ça ?

D : On a des influences Deathcore, on va plus dire ça.

A : On se catégorise plus dans le Metal Hardcore, pour avoir un truc un peu large. Parce que moi, je ne me sens pas du tout musicien de Deathcore. On a vu THY ARTIST MURDER ce matin. Pour moi ça, c’est un groupe de Deathcore. On a quelques influences, on ne les renie pas, mais on n’est pas complètement là-dedans non plus. C’est pour ça que l’on dit Metal Hardcore, comme ça c’est assez large.

Du Metal Hardcore avec du growl, disons.

A : Ouais, voilà.

D : Carrément !

A : Et oui, les influences ont un peu évoluées. On change d’étiquette. On met plus le Hardcore en avant, vraiment. Du coup on va dire Hardcore Metal maintenant. (rires) Mais oui, carrément plus Hardcore. Parce qu’on a évolué, parce qu’on écoute des choses différentes aussi aujourd’hui. On a emmagasiné de la scène et on a envie d’autre chose. Ça restera BEYOND THE STYX, mais vraiment plus Hardcore, plus brut.

Beyond The Styx band2

Du coup David, ça veut dire que là tu t’es lâché ou que tu vas pouvoir te lâcher complètement.

D : Ah tout à fait, tout à fait. J’écoute, beaucoup, beaucoup, beaucoup d’autres groupes pour mon savoir et ma culture personnelle et découvrir d’autres choses pour pouvoir réutiliser ce qui sonne bien, ce qui est efficace et ce qui parle à tout le monde. Ça me plaît, c’est un nouveau processus et j’ai hâte de faire découvrir ça à nos fans. C’est une nouvelle expérience qui va vraiment être exceptionnelle. Ça va être chouette !

Où en êtes-vous de la composition, de l’enregistrement ? Est-ce qu’il y a d’ores et déjà une date de sortie à donner ?

A : Non on n’a pas encore de date de sortie. On a les dates d’enregistrement, ce sera en août 2017 avec une sortie très probable dans l’immédiat. Tout va être travaillé en amont et on espère le sortir en octobre de l’année prochaine. Sinon, là on a fait 50% de l’album je dirais.

Ah oui, c’est bien avancé quand même…

A : Ouais, parce qu’on veut prendre le temps de faire les vrais choix pour cet album, au niveau composition.

Passons maintenant à une autre part très importante de l’activité de BEYOND THE STYX que sont les concerts. Comment cela se passe-t-il, concrètement, pour trouver des dates ?

A : « Do It Yourself » ! Aujourd’hui c’est pas compliqué, il faut envoyer, envoyer des mails. Par jour c’est une quantité de travail monumentale parce que c’est compliqué pour les orgas, pour les lieux, donc t’as pas le choix, il faut bosser, bosser, bosser pour trouver des dates. Pour les dates on n’a personne derrière nous, pas de tourneur. C’est vraiment nous-mêmes.

Vous disiez que vous en étiez environ à une centaine de date. Comment est-ce que vous appréhendez la scène ? Est-ce que vous arrivez à jouer dans des salles bien remplies ou pas trop ? Comment ça se passe en règle générale ?

D : Ca dépend des groupes qu’il va y avoir. Je ne vais pas dire qu’on fait salle pleine à chaque fois, pas encore à notre échelle. Mais en général ça se passe plutôt bien. De toutes façons, on sait ce que l’on doit faire. Même s’il y a 10 personnes devant nous, on va toujours donner le maximum de nous-mêmes pour pouvoir faire bouger la salle. Peu importe qu’il y ait 2 ou 3 personnes on donnera la même énergie, ça c’est indéniable. Et on travaille en résidence pour être au top.

Ce travaille de résidence semble se développer de plus en plus au sein de la scène Metal française. Mais qu’est-ce qu’un groupe fait lorsqu’il est en résidence ?

A : Déjà, la résidence est obligatoire à partir du moment où tu commences à faire des grandes scènes. Tant que tu es en café-concert, dans un petit rade où, tu sais, il faut que tu fasses attention à ne pas taper ta tête de guitare contre celle du voisin sinon elle est désaccordée, ça na pas grand intérêt. Par contre dès que tu commences à prendre une scène, même pas forcément la Mainstage, mais une scène qui commence à faire 8-10 mètres de longueur, il faut trouver ta place. Alors moi, c’est facile, je suis assis ! (rires) Mais même. Il faut trouver sa place, il faut tester des choses.

Donc, en résidence, on teste des sets différents pour travailler le timing, la durée… On bosse le son avec notre ingé-son, le jeu de scène, les lights, on se filme, etc. C’est beaucoup de travail. Et on travail avec un regard extérieur aussi. C’est à dire qu’il y a quelqu’un, un des frères Potvin, qui vient… Le but c’est d’être le plus pro possible, sans forcément que tout soit écrit, mais de bosser certaines transitions, certains moments… C’est important pour que le public réponde. Quand c’est le bordel sur scène, sur des grosses scènes, ça se voit tout de suite. Si le groupe n’a pas vraiment bossé avant, tu te dis : « Ouais ok, donc là ils sont 15 du même côté, il n’y a plus personne là-bas. Ça fait déjà cinq minutes qu’ils sont comme ça… C’est creux les gars ». C’est pas une critique, c’est juste une remarque. Mais ça sert clairement à ça la résidence : à bosser la scène. On en fait maintenant depuis 2-3 ans. On en fait une par an parce qu’on en a besoin. C’est une sorte de répétition générale avant de partir en tournée.

D : Tout en restant authentique, bien sûr.

Et toi David, en tant que guitariste, est-ce que cela t’a permis de t’améliorer dans ton jeu, dans ton placement ?

D : Oui tout à fait, bien sûr. Il faut que ça soit vivant quand même. Tu ne peux pas rester juste à ton manche… Pour moi de toute façon c’est naturel. Je ne travaille pas réellement sur le jeu de scène, je veux garder ce côté authentique. Bien sûr, des fois, tu as envie de voir l’autre côté de la scène ce que ça peut faire donc tu bouges. Mais cela reste automatique et naturel. Ça ne me perturbe pas plus que ça. Je prends toujours autant de plaisir à jouer et ça reste naturel, je voulais vraiment mettre l’accent là-dessus.

Donc tout ça s’est fait naturellement, il n’y a pas eu besoin de bosser particulièrement sur des placements, etc ?

D : Je rejoins un peu Adrien quand même, s’il y a le bassiste et le gratteux d’un côté on va pas rester 15 ans sur le même côté, il faudra bouger. C’est juste ça on va dire qui était à rééquilibrer, mais sinon on n’a pas eu besoin de changer grand chose.

A : Oui rien n’est écrit. Le truc c’est que, en live, tu peux tellement avoir d’imprévu que ce qui peut être sûr, il faut que ça soit sûr. Un gratteux qui pète une corde ça arrive. Ça ne prend pas longtemps d’aller changer sa guitare, ça prend dix secondes. Mais il faut quand même assurer ce moment là. Parce que ça dure dix secondes, mais ces dix secondes elles peuvent être très longues sur scène. Ça nous est déjà arrivé il y a longtemps, David n’était pas là. Pendant un set, la tête du guitariste crame. Le temps que le guitariste change sa tête, on a revu la vidéo il n’y a pas longtemps, ça a duré une minute. Ç’a été très rapide. Mais quand t’es sur scène et que t’as 150 personnes devant toi… Ç’a été la minute la plus longue de notre vie ! Ce sont ces petits imprévus là qu’il faut pouvoir pallier et ça permet d’être à l’aise, en tout cas essayer d’être à l’aise, avec tout ce qui peut se passer.

D : C’est vrai qu’il y a cette préparation là aussi. Avoir toujours une guitare de secours, on fait vraiment attention à ça.

A : Moi j’ai une batterie de secours ! Non c’est pas vrai, après on va croire que je suis riche ! (rires)

Beyond The Styx A

Pour finir sur les concerts, quel est votre meilleur et votre pire souvenir jusqu’à maintenant ?

A : C’est compliqué, toujours, ces questions…

D : Le pire c’est quand on a écourté notre set. L’ingé-son avait dû couper la façade pendant qu’on était en train de jouer, donc pas cool.

A : C’était tout un contexte. En fait on est tombé sur un « branlouze ». Le sondier (NdA : technicien son) n’est pas à l’heure, défoncé. On avait notre sondier en plus, nous on voulait, on était prêt. Tu vois ce côté pro dont je te parlais, eh bien ça en fait partie d’arriver à l’heure. Lui n’était pas là. On a pris un retard monumental sur la soirée. On a réussi à rattraper le retard de la soirée et Monsieur, on avait dépassé le set de deux minutes, alors que ce n’était clairement pas de notre faute, et il nous a coupé la face. Ça c’était notre pire concert. On a fini en acoustique, Emile en train de brailler sans micro et tout… Mais c’est pas cool. A la limite pour nous on s’en fout, mais il y a des gens qui payent pour venir voir les groupes, et c’est juste pas respectueux. Alors c’est clair que quand tu es dans une orga comme le HellFest, deux minutes multipliés par 20 groupes, ça fout tout le monde dedans derrière. Je peux entendre. Mais là il y avait 4 groupes, et en plus le retard n’était pas de notre faute.

Sinon, le meilleur concert pour moi, je ne sais plus où est-ce que c’était, mais c’était une ambiance particulière : c’était la première fois que le public chantait nos paroles. Et là tu te dis : « Ah c’est cool !!! ».

D : Oui c’était pour notre release party, pour la sortie de notre album. C’était génial ! Sinon moi, mon meilleur concert c’était au Ragnard Rock Fest à Cimond-sur-Suran. Un festival où on était un peu les ovnis d’ailleurs. C’est un festival de black, pagan, folk, sympho. Mais franchement cette date-là était vraiment vraiment géniale. Parce qu’il y avait une pluie de malade, les gens sont restés et on s’est tous amusé là-dessus. C’était vraiment un super beau moment, plein air en plus. On ne l’avait jamais réellement fait. Une grande expérience et un super moment. Et un super accueil, d’ailleurs !

Abordons maintenant les considérations disons, « administratives ». (rires) Vous êtes désormais signé chez Klonosphère et soutenu par Replica Promotions pour la promo, ce qui n’est pas rien…

A : Roger (NdA : Wessier, responsable de Replica Promotion), c’est juste le meilleur. Il faut dire ce qui est. Professionnellement et humainement, il n’y a rien à dire. Ce n’est pas pour rien si c’est le responsable promo du HellFest.

C’est sûr. Et du coup, comment en êtes-vous arrivé à travailler avec eux ?

A: Avec Klonosphère ça s’est fait sur une rencontre avec l’EP. On leur avait envoyé l’EP et on avait joué avec KLONE et HACRIDE sur Tours, on avait parlé avec Guillaume (NdA : Bideau, chanteur de Klone et responsable du label Klonosphère). A l’époque, le groupe n’était pas assez attractif pour Klonosphère, mais on a retenté le coup avec l’album. On a revu Guillaume, on a reparlé. Et là, il nous a dit que le projet était viable et qu’il voyait ce qu’on voulait. Donc voilà comment ça s’est fait pour Klonosphère, sachant que la distribution c’est Season Of Mist.

Et Roger, ç’a été une rencontre grâce aux frères Potvin. Ils bossent avec lui et quand on a commencé à parler promo, ils nous ont dit : « Il y a un type en France, c’est le meilleur. Contactez-le, vous verrez. C’est pas dit que ça marche, mais contactez-le, on ne sait jamais. » On l’a contacté, on s’est rencontré, on a passé une journée ensemble à parler vraiment de tous les aspects. Parce que c’est quelqu’un aussi qui ne pose pas son nom sur n’importe quoi. Il nous a posé des questions très précises de ce que l’on attendait à tel moment, tel moment, etc. Nous, on a aussi des idées très précises de ce que l’on veut pour le groupe, donc je pense que c’est ce qui a fait que Roger a dit « Allez c’est parti. On y va, je bosse avec vous ».

L’interview touche à sa fin. Une question un peu plus décalé pour finir. Quel a été votre concert préféré jusqu’à maintenant (NdA : interview réalisée le samedi après-midi) ?

D : HARM’S WAY !

A : ouais, sans aucune hésitation !

Les deux : Une calotte MONUMENTALE !!! (rires)

A : Une précision… Même si en terme de précision, CONVERGE explose tout les groupes du monde. En fait HARM’S WAY ç’a vraiment été la découverte en live. Je connaissais sur cd mais pas en live et…pfiou!

D : Une énergie brute !

A : Oui une énergie brute du début à la fin du set. On n’a pas vu le temps passer et c’est à ça que tu te rends compte que c’était parfait, quoi.

C’est une source d’inspiration du coup pour vous ?

D : Ah oui clairement. Comme je disais HARM’S WAY c’est de l’énergie brute, et si, juste avec de l’énergie brute, tu peux faire kiffer les gens…ça fait plaisir.

A : Après, même si on retient HARM’S WAY, il y a quand même eu des groupes qui ont eu une attitude impressionnante sur scène, dans le bon sens du terme. Je pense à MASS HYSTERIA. Mouss (NdA : leader et chanteur du groupe), c’est quelqu’un d’humain à 100%. Un discours impressionnant, une attitude impressionnante. Alors, forcément, ils ont plus de 20 ans d’expérience derrière eux donc la scène, ils connaissent. Mais je trouve ça génial d’avoir plus de 20 ans, de jouer devant 50 000 personnes et d’être toujours aussi humble. Je retiens ça aussi. Parce qu’il y a des groupes, c’est juste impressionnant ce qu’ils demandent. Je ne rentrerais pas dans les détails, mais c’est le « star system ». On le retrouve partout. Et d’avoir des groupes comme ça qui sont toujours aussi humbles, humains et une attitude exemplaire sur scène, je pense que c’est à souligner quand même.

Eh bien, merci d’avoir répondu à ces quelques questions, et bonne chance pour la suite. Je vous laisse le mot de la fin. Je ne doute pas que nous nous reverrons très prochainement !

A : Avec grand plaisir ! Merci à toi et bon festival !

D : Oui, merci à toi, bon festival et puis comme mot de la fin je dirais : « A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ! » (rires)

http://www.beyondthestyx.com/

https://beyondthestyx.bandcamp.com/

https://www.facebook.com/BTSTYX/

Un grand merci à David et Adrien pour leur disponibilité, leur bonne humeur et leur pertinence. Un grand merci également à Roger de Replica Promotion et Thomas de eMaginarock.fr pour avoir rendu cet entretien possible.

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