An 915 du calendrier continental. La guerre a changé de visage. L’esprit chevaleresque a cédé la place aux mitrailleuses… Et à certaines formes de magie.
Placée en première ligne, Haru est un sniper très spécial : elle a le don de « voir » les vies humaines. Orpheline, elle a trouvé dans son bataillon une vraie famille. Lorsqu’il est décimé par un mystérieux officier ennemi, Haru, unique survivante, jure de venger ses camarades !
Cette première œuvre de Daisuke Hiyama a de quoi surprendre. Certes, le thème de la guerre est assez courant en manga que cela soit un conflit au grand jour ou des luttes souterraines, mais ici nous sommes dans un univers qui mixe, tel qu’on peut le voir sur la couverture, une ambiance proche de la première guerre mondiale et une modernité certaine avec une héroïne combattante, et elle ne sera pas la seule à se battre.
Les costumes, la statique des combats font indéniablement penser à une guerre de tranchée où aucun camp ne se détache vraiment. L’armement n’a lui non plus rien de moderne et le bon vieux Lebel ne ferait pas tâche dans cette histoire. Et pourtant… il y a la magie.
D’abord celle d’Haru qui tue sans y penser, car les cibles sont si facilement identifiables grâce à son pouvoir. Si elle a le pouvoir de tuer, elle va rencontrer Kaoru qui a lui le pouvoir de guérir. A eux deux ils sont la vie et la mort, et ensemble ils vont combattre côte à côte. Au final, on peut espérer qu’Haru deviendra plus humaine et que Kaoru sera moins lâche, mais juste parce qu’il a trop d’empathie pour les autres. Deux opposés donc, qui vont nous proposer de suivre leurs évolutions respectives.
Comme indiqué dans la quatrième de couverture en tout début de cette chronique, c’est la vengeance qui va guider Haru, voire l’aveugler. Sniper à l’origine, elle est déjà une tueuse par essence, là elle va devenir une meurtrière sans bornes. Sauf que l’ennemi a dorénavant intégré dans ses rangs d’autres guerriers non dénués de magie.
Série de dark fantasy particulièrement réussie, Wizard of the Battlefield mélange le connu des guerres du passé à l’inconnu de l’ingrédient magique. Cette série est captivante dans son entame, et on ne peut qu’espérer qu’elle ne sera pas qu’une suite d’escarmouches entre adversaires dans une guerre de position qui pourrait bien nous lasser. Les graphismes sont précis et dynamiques et le cliffhanger de fin nous donne réellement l’envie de poursuivre cette lecture.
Il est à noter qu’aucune mention « pour adultes avertis » n’est apposée alors que certaines scènes sont assez violentes. Cette série en cours a déjà quatre volumes de parus au Japon alors qu’en France la date de sortie du troisième tome ne cesse de changer d’une semaine à l’autre, même s’il ne devrait plus trop tarder et je dois avouer ma hâte de m’y replonger. Je sais, c’est régressif, mais tellement bon.
Wizard of the Battlefield T1
Daisuke Hiyama
Traduction par Tonton Yaya
Doki-Doki
2015
7,50 €