Ethan est à présent shérif de Wayward Pines, la dernière ville sur Terre. Il tire ses ordres de David Pilcher, initiateur de ce projet fou, un homme aussi génial que despotique. De l’autre côté des barrières, les abbies, fruits de l’évolution de l’espèce humaine, rôdent… Tout cela, le shérif le sait sans avoir le droit d’en parler à personne, pas même à sa femme. Mais les habitants de Wayward Pines sont bien décidés à ne pas se laisser faire. Alors qu’Ethan enquête sur le meurtre d’Alyssa, une espionne infiltrée parmi les rebelles, il découvre au fur et à mesure de ses investigations que le temps est venu de choisir son camp…
Le deuxième volume de Wayward Pines est tout aussi captivant que le premier.
Si l’atmosphère mystérieuse du tome précédent n’est plus aussi présente, puisqu’on sait désormais ce qu’il en est, de nombreuses zones d’ombres demeurent de l’autre côté des barrières…
Je commencerai par les quelques points qui, je trouve, manquent de crédibilité, comme je l’avais évoqué à la fin de ma première chronique.
Premièrement, j’ai du mal à comprendre comment Pilcher a pu, du temps où il s’organisait, mettre en place un projet d’une telle ampleur sans que cela soit jamais découvert.
Deuxièmement, pour quelqu’un qui a comme projet de repeupler la planète, Pilcher semble bien mal renseigné : c’est sans doute un détail, mais il est totalement utopique d’imaginer faire repartir une espèce viable avec seulement quelques centaines d’individus.
Enfin, et c’est une critique qui revient pas mal dans les romans que je lis : ce fameux mythe de l’homme blanc occidental… Tous les personnages pensants, intellectuels, courageux sont des hommes. Les femmes ne jouent que des rôles secondaires, et même si certaines d’entre elles sont plus fortes que d’autres, elles sont toujours défaillantes à un moment ou à un autre et n’existent que par l’intermédiaire des hommes. Quand aux ethnies non états-uniennes, elles son totalement absentes. C’est dommage car le livre y perd en crédibilité.
Ces quelques points dérangeants mis à part, j’ai pris beaucoup de plaisir à lire le roman.
Le personnage d’Ethan reste attachant car il est loin d’être un héros parfait. Tout au long du livre, il doute, cherchant à protéger la vie de ceux qu’il aime tout en préservant ce qui lui reste de valeurs. S’il est plus résistant que dans le premier livre sur le plan physique, la sensation d’impuissance reste ancrée : le shérif connaît la vérité mais ne peut rien en faire. Il est surveillé par Pilcher et son équipe, et le moindre faux pas peut se révéler extrêmement dangereux pour lui comme pour sa famille… En conséquence, cette sensation oppressante demeure toujours très présente.
Dans ce deuxième tome on apprend également à mieux comprendre certains personnages comme la femme du héros, son ancienne amante Kate ou encore Pam et Pilcher. Certains se montrent attachants et complexes, leur psychologie est vraiment intéressante. D’autres (comme Pam ou Pilcher) frôlent la caricature. Les relations entre les uns et les autres se compliquent, se font et se défont au fil des pages.
J’ai lu ce volume aussi rapidement que le premier. Comme précédemment, les informations arrivent par petites touches et si l’on connaît la vérité sur l’existence de Wayward Pines, on se rend rapidement compte que le monde reste à découvrir, et les questions s’accumulent…
Que reste-t-il sur Terre ? D’autres êtres humains ont-il réussi à se préserver de l’évolution ? Et les abbies sont-elles aussi cruelles et infléchissables que tous semblent le croire ?
Le deuxième volume de Wayward Pines reste donc pour moi une très bonne lecture. La fin est totalement ouverte et ne peut que nous donner envie de poursuivre avec le troisième et dernier tome, dont j’espère qu’il sera à la hauteur des deux autres et de mes attentes !