Voilà un roman que vous ne trouverez pas dans les bacs d’imaginaire, mais qui relève assurément d’un sous-genre de la SF actuellement en plein renouveau : le post-cataclysmique, tout comme « Attila ou rien », précédent roman de l’auteur chez le même éditeur qui, lui, suivait une voie westernien violente plus proche du canon établi par Gilles Thomas/Julia Verlanger.
Pas plus que dans le précédent, on ne saura d’ailleurs en quoi consiste cette catastrophe (peut-être les deux se déroulent-ils dans ce même univers ?), puisque le narrateur n’a jamais connu que cette maison isolée soumise à la férule de Non, tyran domestique également protecteur. On pense à Pierre Pelot, aux bandes dessinées contemplatives de Comes « Armalite 16 »), et même au grand Borgès dans la description elliptique des pièces aux noms évocateurs de cette forteresse immobile.
Quant au titre intrigant, il trouva sa justification lorsque le grain de sable vient se loger dans la mécanique… En ces temps de best-seller filandreux, à 100 pages le bout, l’auteure n’étire jamais son sujet, son style réussissant à être évocateur avec une grande économie de moyens (sans tomber dans l’arnaque du « minimalisme ».) Les passionnés de post-cataclysmique désireux de lire autre chose que la soupe habituelle pourront avantageusement y jeter un œil…
Mais les chiens ne l’aimaient pas
Eve Derrien
Les Contrebandiers