La dernière fée de Bourbon est l’un de ces romans dont on ne sait plus trop à quoi s’attendre au fil des pages tant il surprend le lecteur. Fresque d’une vie bourbonnaise sous forme d’uchronie, il mêle magie, Histoire et prémices de révolution industrielle.
L’ombre de la Couronne plane sur l’île Bourbon, voisine de l’île Maurice. Celle de l’Empire Britannique qui traque et exécute les diwas, des créatures magiques, imprévisibles et dangereuses, dixit la quatrième de couverture. La société de Bourbon évolue entre tradition créole, domination anglaise et langue française. Un mélange de cultures, de mœurs qui nous attire au cœur d’un feu naissant, celui qui entraînera Lisha Payet, l’héroïne, bien au-delà de ce qu’elle aurait pu imaginer en épousant un officier Anglais.
La dernière fée de Bourbon réussit à présenter la vie en société en 1873 pendant une bonne partie du livre, sans pour autant ennuyer le lecteur, et c’est ainsi que commence un voyage. Un voyage à travers l’île, mais aussi à travers son Histoire, ses ancêtres et sa magie. Chaque rouage se met en place lentement, à son rythme, et les personnages se suivent, s’installent, mais ne se ressemblent pas.
Malgré une plume agréable et un récit riche, on regrettera peut-être une exploitation presque superficielle du passé de Lisha, notamment tout ce qui a trait aux enfants de l’Étang et à ses racines, ainsi que de la conclusion de son histoire propre.
L’illustration de couverture, magnifique, est signée Nicolas Jamonneau.
La dernière fée de Bourbon
Ophélie Bruneau
Éditions du Chat Noir
334 pages
19,90€