Bien avant Albator et Queen Emeraldas, Leiji Matsumoto a créé Cosmoship Yamato. Décliné notamment en animé, ce triptyque est qualifié par son éditeur français rien de moins que de pilier fondateur du manga de science-fiction. C’est l’occasion pour moi de découvrir un éditeur que je ne connaissais pas encore, Black Box Editions. Leur catalogue reprend des titres qui sont des classiques à l’instar de Goldorak ou Le collège fou fou fou. La quatrième de couverture nous situe l’action de Cosmoship Yamato.
Depuis des années, les hommes sont obligés de vivre sur terre suite à l’attaque d’extra-terrestres utilisant des astéroïdes radioactifs. Alors que plus aucun espoir ne semble permis, un vaisseau est trouvé sur Mars, contenant deux artefacts importants : un message en provenance de la reine de la planète Iseandar indiquant qu’elle possède une machine capable de décontaminer la planète, et le plan d’un vaisseau capable d’emmener les hommes à travers l’espace.
Ainsi commence la fantastique aventure de ces hommes à bord du Yamato.
On peut difficilement faire abstraction des productions qui ont suivi cette œuvre. D’abord par le graphisme où les traits des personnages sont assez grossiers et similaires aux autres séries. Les vaisseaux sont eux aussi assez semblables, car nous retrouvons les transpositions de cuirassés, cargos et autres véhicules flottants qui naviguent dans l’espace. Enfin le comportement, souvent obstinés des personnages, nous font indéniablement penser à un certain corsaire de l’espace… d’ailleurs, il y a certainement un lien de parenté entre le vétérinaire de la présente œuvre et le médecin d’Albator.
La thématique est une fois encore celle d’une humanité menacée par plus fort qu’elle. Mais ici, le salut viendra d’une autre race extra-terrestre, même si nous retrouvons le leitmotiv du courage que des hommes et des femmes déterminés peuvent faire preuve quand tout semble perdu. Ce qui serait à reprocher à l’auteur, c’est cette propension à propulser dans les premiers rôles d’illustres inconnus qui passaient par là, au détriment des hommes de l’ombre qui œuvrent souvent depuis des années à la survie de l’humanité. C’est souvent le défaut de Leiji Matsumoto, mais il reste un pionnier du manga malgré tout. L’action, le séquençage du récit, l’humour font de cette première œuvre, parfois trop verbeuse, une belle entrée en matière. Pour être honnête, il faut cependant avouer que les volumes 2 et 3 sont brouillons, non dans le graphisme, mais dans la trame narrative et les dialogues.
Cosmoship Yamato
Leiji Matsumoto
Traduction par Fabrice Renault
Black Box Editions
Collection Leiji Matsumoto
Série en trois volumes
2015
10,90 € le volume