Après avoir grandi dans la jungle africaine, Tarzan a renoué avec ses origines aristocratiques, répondant désormais au nom de John Clayton, Lord Greystoke. Il mène une vie paisible auprès de son épouse Jane jusqu’au jour où il est convié au Congo en tant qu’émissaire du Commerce. Mais il est loin de se douter du piège qui l’attend. Car le redoutable Belge Leon Rom est bien décidé à l’utiliser pour assouvir sa soif de vengeance et sa cupidité…
Très bonne surprise que cette nouvelle adaptation du roman de Burroughs! Yates propose une autre vision du mythe en y ajoutant un vrai sujet: l’esclavagisme et la colonisation du Congo par les blancs.
On peut être positivement surpris par ce Tarzan dans lequel le réalisateur a une vraie vision sur le contexte historique autour du célèbre personnage. Ici, Lord Greystoke retrouve sa terre d’adoption afin d’espionner les actions du gouvernement belge, suspecté par Londres de mettre en esclavage la population du Congo pour construire des chemins de fer. Afin d’éviter une redite sur l’histoire de Tarzan, Yates utilise les flashs-back à bon escient pour nous rafraîchir la mémoire.
Partons tout de suite avec la jeune femme d’ailleurs présentée sous un autre jour. Jane n’a rien d’une demoiselle en détresse. Son attachement pour le pays et son peuple est touchant et sa résistance face à Leon Rom la mettent tout de suite au même niveau que son homme. Interprété par une Margot Robbie dynamique et pétillante, le personnage n’avait jusqu’à maintenant jamais été vu ainsi!
Tarzan lui-même, interprété par un Alexander Skarsgård en grande forme, est plus touchant et surtout plus riche. Son personnage est mieux travaillé et ses motivations plus intéressantes puisqu’il ne s’agit pas d’un simple retour aux sources ou d’une envie de retourner dans la nature, mais plutôt une réelle prise de conscience sur le massacre d’un peuple et par extension leur habitat naturel. La seule déception vient sans doute du fait que sa relation avec les gorilles n’est pas exploitée au temps présent, mais uniquement dans les flashs-back.
(Contrairement à ce que laisse indiquer cette photo, l’acteur n’est que très rarement dévêtu dans le film! Une critique qui avait été faite avant même la sortie du film! Il faut dire que même 5 minutes ainsi, c’est toujours un gage de qualité… :roll: )
On retiendra aussi le rôle sympathique de Samuel L. Jackson en sidekick à la fois amusant et plein de ressources. C’est le ressort comique du film bien sûr, mais l’acteur, toujours en finesse, n’en fait pas des tonnes. Il permet de donner de la légèreté à certaines scènes (principalement dans la forêt) tout en donnant plus de crédit à la force de Tarzan (lui n’arrive pas le suivre, à sauter avec les lianes, ne connaît pas les pouvoirs des plantes…).
Il y a quand même bien un problème dans le film; un problème récurrent dans beaucoup de blockbusters actuellement: l’antagoniste. Christopher Waltz est insipide en homme cupide et raciste. Rien de nouveau dans son jeu même si Yates réussit à caractériser le personnage dans des petits détails au lieu de tout faire passer par le dialogue. La menace qui plane au-dessus de Tarzan est donc une entité plus grande, soit “les Belges” et l’énorme armée que le roi vient d’envoyer pour envahir le Congo. La présence de Léon Rom ne participe pas suffisamment à la tension de l’intrigue.
Visuellement, il y a de très belles trouvailles notamment sur les plans de nature et si la mise en scène est parfois trop théâtralisée (plongée poussive, effets rotatifs lourdingues ou gros plans exagérés), l’ensemble propose quand même un très bon film de divertissement avec des scènes impressionnantes comme le combat contre le gorille (l’un des rares réalisateurs à bien maîtriser le ralenti!) ou le carnage de soldats belges.
La BO du film est très agréable et vient pertinemment souligner chaque scène.
CONCLUSION
Le Tarzan de Yates est un film fun et surprenant qui fonctionne très bien et prouve qu’avec un peu d’imagination, même les adaptations peuvent encore fonctionner. Il suffit de leur insuffler un véritable point de vue !
Tarzan
réalisé par David Yates
avec Alexander Skarsgård, Margot Robbie, Christoph Waltz, Samuel L. Jackson
Warner Bros