Un soir de l’année à Hawkins, dans l’Indiana, le jeune Will Byers, 12 ans, disparaît brusquement et sans laisser de traces. Plusieurs personnages vont alors tenter de le retrouver : sa mère Joyce, ses amis emmenés par Mike Wheeler et aidés par l’intrigante Onze et le chef la police Jim Hopper. Parallèlement, la ville est le théâtre de phénomènes surnaturels liés au Laboratoire national d’Hawkins, géré par le département de l’Énergie (DoE) et dont les expériences dans le cadre du projet MKULTRA ne semblent pas étrangères à la disparition de Will.
* attention: spoilers!*
Stranger Things c’est LA série dont tout le monde parle actuellement et pour cause! Netflix a encore une fois réussi à nous proposer du contenu original, parfait pour les nostalgiques des années 80 et tous les fans de SF!
La série est un très bel hommage aux films des années 80, le premier en tête étant E.T, mais aussi Les Goonies; mais pas que. Les auteurs mettent en avant toute la pop culture de cette époque, de la musique rétro, en passant par le générique de début (Stephen King) ou encore les clins d’oeil présents un peu partout (le poster d’Evil Dead dans la chambre de Jonathan ou le jeu Donjons et Dragons). Mais si les auteurs mettent en avant ses références, elles ne viennent pas perturber le bon déroulé de l’intrigue et surtout ne prennent jamais le dessus. Ainsi, la série est à la fois nostalgique (les auteurs rappelant à leur spectateur toute la diversité culturelle de l’époque), mais aussi moderne, notamment dans le traitement de la science.
Le fantastique est introduit dès le second épisode lorsque la créature apparaît dans le mur du salon des Byers. On ne sait pas encore à quoi on a à faire, mais avec l’arrivée d’Eleven, cette étrange jeune fille au crâne rasé, on comprend bien vite que quelque chose d’étrange est en train de se produire. Les codes de ces films des années 80 sont d’ailleurs tout de suite repris avec le groupe d’amis qui part à l’aventure (ici pour retrouver l’un des leurs), l’entité “extra-terrestre”, la petite ville tranquille américaine perturbée par des événements inexplicables et enfin les histoires d’adolescents.
C’est d’ailleurs ce dernier point qui perturbe un peu le déroulé de l’intrigue, car l’amourette entre Nancy (la sage première de la classe) et Steve (le rebelle au bon cœur) prend parfois trop le pas sur l’aventure des gamins qui bien sûr reste la plus passionnante. De là découle d’ailleurs tout l’humour de la série avec principalement le personnage de Dustin (la fameuse figure du petit gros obsédé par la bouffe!).
Dès le troisième épisode, les auteurs introduisent l’électricité comme moyen de communication entre Joyce et son fils Will. Le personnage de la mère tombe alors peu à peu dans une sorte de folie même si au final elle a complètement raison! Winona Ryder arrive à transmettre parfaitement ce double sentiment qui la montre insensée aux yeux des habitants, mais pleine de ressources aux yeux des spectateurs. Visuellement, le troisième épisode est sans doute le plus inventif.
C’est sans doute la jeune actrice Millie Brown qui crève l’écran. À seulement 12 ans, la petite fille livre une performance bluffante pour un personnage au final très touchant.
Il faut dire que tous les enfants sont très bons et surtout Mike, le leader de la bande, qui se lance dans cette aventure dangereuse pour retrouver son meilleur ami.
Le surnaturel et le fantastique sont présents à petite dose rendant la série plus étrange que SF. Mais les quelques séquences du genre sont suffisamment spectaculaires pour se suffirent à elles-mêmes.
Certains thèmes sont un peu trop survolés, comme la famille, la solitude ou encore la violence de notre société, mais dans l’ensemble la série montre ce qu’elle a à montrer au travers de la disparition de cette enfant qui fait ressortir toute la part d’ombre cachée de la ville, en apparence sans histoire et ses habitants.
Évidemment, la créature apparaît dans le dernier épisode, mais son comportement et son existence même demeurent mystérieux. Le Monde à l’Anvers, accessible depuis un trou dans un arbre ou entraperçu derrière un miroir, rappelle bien évidemment l’oeuvre de Lewis Caroll, venant saupoudrer un peu plus le tout d’étrangeté (c’est un peu le titre de la série…).
Visuellement, la série est impeccable et l’on retrouve bien cette pâte typique des années 80, mais c’est la bande-son surtout qui nous rappelle avec délice cette époque. Le générique de début est un très bon exemple de la reconstitution “historique” poussée au détail. Difficile de l’oublier!
CONCLUSION
Cette première saison de Stranger Things est un sans fautes! La série est très addictive et se regarde de toute façon assez vite (8 épisodes).
Le programme semble avoir été renouvelé, mais Netflix n’envisage pas de saison 2 dans l’immédiat alors que les auteurs ont déjà terminé d’écrire le canevas. De toute façon, de nombreuses réponses restent encore à donner et la dernière scène de l’épisode finale laisse forcément une ouverture sur la suite. C’est d’ailleurs le seul cliffhanger de la série. À suivre…
Une série à voir de toute urgence! Un gros coup de cœur.
Stranger Things – saison 1
Duffer Brothers
avec Winona Ryder, David Harbour, Finn Wolfhard, Millie Brown, Gaten Matarazzo
Netflix Original