Lucifer (Luci pour les intimes), Prince des ténèbres, lassé de juger les pêchés des êtres humains, décide de prendre des vacances. Réincarné en homme, il s’installe sur Terre aux États-Unis où il tient un bar, le Lux, avec l’aide de sa fidèle démone Maze.
Ses nuits s’écoulent entre l’alcool et la débauche, jusqu’au jour où une starlette dont il a facilité l’ascension meurt sous ses yeux. Il croise alors la route de la jolie inspecteur Chloé Decker, aux côtés de laquelle il sera confronté aux pires crimes de la ville… et qui semble être, étrangement, la seule femme à résister à ses charmes.
Sans compter que de l’autre côté du ciel, les êtres célestes ne sont pas enchantés par cette désertion du diable et sont prêts à tout pour le faire revenir aux Enfers, son frère Amenadiel en tête.
Lucifer est une série légère mais plutôt originale, qui revisite adroitement le mythe du Prince des ténèbres. Loin de tomber dans les stéréotypes, elle propose une vision mélancolique de son personnage principal, adolescent rebelle favori de son père, par lequel il se sent pourtant abandonné. Le diable, fort de cette humanité qui semble le guetter au tournant, décide alors de suivre une psychothérapie pour approfondir sa relation avec Papa. Les séances sont intéressantes dans le sens où elles apportent une réflexion originale sur le mythe du Diable.
Les personnages se révèlent de plus en plus attachants au fil des épisodes et on apprend à comprendre chacun d’entre eux malgré leurs divergences d’intérêts : le diable rebelle aux envies d’ailleurs, l’ange dépassé par la situation, la démone nostalgique ou la policière qui se refuse à l’évidence…
Car, et c’est un autre point original, à aucun moment Lucifer ne cache sa nature démoniaque, qu’il revendique haut et fort au cours des épisodes. Là où nombre d’êtres surnaturels présentés dans les séries font tout leur possible pour dissimuler leur véritable identité, le diable lui ne ment jamais sur ses origines et n’hésite pas à se plaindre de sa condition d’ange déchu par Papa Tout Puissant à sa psychothérapeute.
Cette série a donc été pour moi une découverte très sympathique.
J’avais au départ un peu peur de me retrouver dans une histoire stéréotypée comme on en voit des tas à la télévision, et pourtant je me suis laissée prendre au jeu.
Le seul point faible réside dans les enquêtes policières, mais l’intérêt est ailleurs et cette faiblesse scénaristique se laisse vite oublier.
Le tout est ponctué d’un humour bienvenue : on sourit souvent et on rit aussi, des jeux de mots autour de dieu et du diable et des situations cocasses dans lesquelles se retrouve Lucifer (l’épisode où il est confronté à une bande de satanistes est particulièrement drôle).
Bref, une jolie découverte !