Les Animaux Fantastiques

1926. Norbert Dragonneau rentre à peine d’un périple à travers le monde où il a répertorié un bestiaire extraordinaire de créatures fantastiques. Il pense faire une courte halte à New York, mais lorsqu’un Non-Maj découvre l’existence de sa mallette remplie de créatures, le séjour risque de durer plus longtemps. C’est désormais le monde de la magie qui est menacé!

Pour rentabiliser la franchise Harry Potter, voici le premier volet de spin-off qui s’annoncent déjà nombreux… Alors que vaut Les Animaux Fantastiques?

Et bien pas grand chose en réalité, car si l’on sait David Yates très doué derrière la caméra, il manque cruellement un vrai scénariste dans l’équipe. En effet, Rowling a écrit toute seule le scénario ce qui s’avère être une très mauvaise idée. D’abord parce qu’on ne le répétera jamais assez: écrire un scénario ce n’est pas comme écrire un roman! Du coup ce premier spin-off est très linéaire et assez mou. Chaque action est prévisible à quinze kilomètres! Le film est beaucoup trop long pour ce qu’il a à dire et surtout il perd de vue le principal: Dragonneau.

Le problème du film vient donc de cette mise de côté du protagoniste qui reste un bon prétexte pour voir défiler un certain nombre de créatures magiques, très sympathiques au demeurant.

Ce qui aurait été intéressant de voir c’est une première heure sur un Dragonneau qui voyage dans le monde pour récupérer des créatures dans sa malle et une seconde heure avec ce gros conflit à New York. Or là, pendant deux heures Dragonneau cherche ses créatures créant des problèmes dans toute la ville. En parallèle, on découvre les Fidèles de Salem, dirigée par une affreuse fanatique persuadée que des sorciers sont parmi nous (en même temps, elle n’a pas tort!). La création de ce livre de créatures (qui sera ensuite étudié à Poudlard) est noyée avec trois intrigues secondaires: la libération d’un Obscurus dans New York, la recherche d’un enfant sorcier parmi les Non-Majs et enfin la menace de Gellert Grindelwald, un puissant sorcier décadent. Du coup, rien n’est véritablement développé et l’intrigue se concentre alors plus sur les gags liés aux créatures échappées de la mallette. Il y a évidemment des choses très belles (la séquence dans la malle par exemple) et très drôles comme le Niffler, mais au final on se demande bien à quoi sert le film.

Il y a de grands thèmes importants qui se dégagent notamment sur le fanatisme religieux et les complots politiques ou encore une critique acerbe sur ce qu’on interdit aux enfants dont on bride les capacités (intellectuelles ou imaginatives; ici métaphorisé avec les pouvoirs magiques), mais tous ces thèmes, plutôt intelligents pour un blockbuster, ne sont jamais concrètement développés, car il faut bien en mettre plein la vue aux spectateurs!

Alors oui visuellement c’est magnifique; il y a plein de trouvailles visuelles et de belles ambiances, mais si l’on compare aux films Harry Potter, on est loin de la belle symbiose entre divertissement et métaphores du monde de l’enfance (puis adolescence).

Eddie Redmayne est très bon en Dragonneau; complètement passionné par son métier, un brin introverti et dans un autre monde. On a bien envie de le revoir dans un prochain film avec un objectif plus fort, car il subit au final le problème qui survient.

Rien d’exceptionnel chez les autres acteurs, exceptée Katherine Waterston que j’ai trouvée rayonnante et très touchante. Le rôle lui va comme un gant!

On passera très vite devant l’affront Colin Farrell qui cabotine pendant tout le film et nous montre à quel point il sait lever ses sourcils pour montrer son incrédulité ou sa colère! Il ridiculise le personnage et toute son action ce qui est très gênant quand on le voit jouer face au brillant Ezra Miller qui crève vraiment l’écran.

CONCLUSION

Ce premier spin-off de l’univers Harry Potter n’est pas mauvais, car la plupart du temps divertissant, mais n’a vraiment rien d’exceptionnel comparé au travail qui a été effectué sur les 8 films précédents! Le potentiel de l’univers est bien plus important que cette histoire linéaire qui se force à des touches d’humour basique, en oubliant de développer correctement ses thématiques.

Les Animaux Fantastiques

d’après l’ouvrage de J.K. Rowling

réalisé par David Yates

avec Eddie Redmayne, Katherine Waterston, Alison Sudol, Ezra Miller, Colin Farrell

Warner Bros Pictures

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